Entre une plongée dans
les abîmes du sommeil, la prise de Doliprane sous l’écœurante
forme de cachets effervescents, des crises de céphalées aussi
douloureuses qu'une tumeur faisant des petits au sein de mes cellules
grises, la perte du goût et de l'odorat, il demeure quelques
séquences de notre existence lors desquelles il faut entreprendre
une activité quelle qu'elle soit pour ne pas avoir la terrifiante
impression de sombrer dans ce vide qui précède la mort. Choisir une
comédie aurait sans doute été plus judicieux mais lorsque
l'inspiration vous transporte vers un tout autre univers, l'addition
des maux qui vous tourmentent et d'un genre qui demande moins de
réflexion que lors du choix du repas à consommer le jour-même peut
s'avérer cruciale. Et dans certains cas, fatale ! Rien de mieux
que de s'attaquer à du Z, du nanar cuvée vingt et unième siècle.
Les neurones au repos, la seule difficulté sera encore de maintenir
sa concentration sur les sous-titres. Car oui, Dude Bro Party
Massacre III
de Tomm Jacobsen, Michael Rousselet et Jon Salmon ne semble vouloir
être approché que dans sa langue natale. On comprendra cependant
que de par sa nature, personne chez nous n'ait eu envie de perdre ne
serait-ce qu'une journée à doubler cette chose intellectuellement
nocive. Il est tout d'abord important de noter que malgré son titre,
Dude Bro Party Massacre III
n'est pas le troisième volet d'une trilogie puisque les épisodes 1
et & 2 n'existent pas. Ou du moins apparaissent-ils ici sous
forme de résumés accumulant en l'espace de quelques minutes
quelques séquences gore particulièrement gratinées ! Et c'est
bien le principal soucis. Car après cette mise en bouche plutôt
alléchante, le long-métrage des trois réalisateurs va souffrir de
terribles ventres mous. Écrit par les trois réalisateurs ainsi que
par Alec Owen, Ben Gigli, Brian Firenzi et quelques autres, Dude
Bro Party Massacre III est
majoritairement incarné par ses créateurs ainsi qu'une ribambelle
d'interprètes qui partagent toutes et tous cette même absence de
talent. Du bon gros Z qui tâche pour une œuvre tellement bordélique
que l'on n'y comprend pas grand chose.
À
moins que la céphalée évoquée plus haut ne soit responsable de ce
verdict peu élogieux, s'infliger Dude Bro Party
Massacre III,
c'est faire preuve d'une aptitude pour le masochisme élevée au rang
de l'art. Concernant l'histoire, ce mélange de comédie bien lourde
et de film d'horreur parodique convie le frère jumeau d'un membre
d'une fraternité connue sous le nom de Delta
Bi
afin qu'il enquête sur sa mort. Ces faux résumés de deux volets
qui n'ont jamais été tournés sont donc l'occasion d'expliquer la
présence de l'acteur Alex Owen qui incarne le double rôle de Brock
et Brent Chirino. Autour de lui, de bien beaux spécimens d'abrutis
comme seul le cinéma outre-atlantique est capable d'en produire.
Oubliez tout ce qui vous a servi de référence jusque là puisque
l'on atteint là le degré zéro de l'humanité. Amusant cinq minutes
mais pénible le reste du temps, Dude Bro Party
Massacre III
s'agite donc autour d'un groupe d'individus dont l'âge moyen semble
approcher la vingtaine tandis que le niveau intellectuel est lui,
proche de celui d'une bande de gamins prépubères. Derrière son
titre, le film de Tomm Jacobsen, Michael Rousselet et Jon Salmon
cache un pseudo hommage à l'un des plus grands films d'horreur de
tous les temps, Massacre à la tronçonneuse
de Tobe Hooper. Et s'il en reste qui ne sont toujours pas convaincus,
sachez que la tueuse du film Motherface incarnée par Olivia Taylor
Dudley fait quant à elle référence au Leatherface du mythique
slasher/survival de 1974. Si j'ai lu quelque part que le film
méritait d'être comparé aux productions Troma
Entertainment,
il n'en est rien. Bien que la mythique société de production de
Lloyd Kaufman soit majoritairement constituée d’œuvres du même
acabit, Dude Bro Party Massacre III n'a
malgré tout pas l'envergure d'un Toxic Avenger,
d'un Killer Condom
ou d'un Poultrygeist: Night of the Chicken Dead.
Notons que quelques sympathiques séquences surnagent malgré tout.
Comme cette éventration lors de laquelle les intestins d'une victime
sont aspirés par le siphon des toilettes. Malheureusement, des idées
comme celle-ci sont rares et le film est vraiment, vraiment trop
bordélique pour avoir une quelconque saveur. Notons également la
présence régulière de spots étonnants et d'une sous-intrigue
mettant en scène deux policiers, laquelle vient rompre un rythme
déjà bien lymphatique. Dude Bro Party Massacre
III
est donc une grosse déception..
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