Ahhhhhh, l'Australie... Terre d'accueil qui se distingue très
certainement pas l’intransigeance et la rigueur de ses douaniers
qui prélèvent parmi vos biens tout ce qui est interdit sur le sol
du territoire et qui vous libère de sommes plus ou moins importantes
si vous avez fait la grave erreur de ne pas tout déclarer. Les
vacances, là-bas, commencent donc sur un coup de poker. Le bluff y
fonctionne moins que la chance de passer sous les radars qui
elle-même s'évalue à une chance sur quelques millions ! Brève
de plaisanterie. L'Australie, pour tout bon cinéphile ou cinéphage,
c'est aussi l'occasion d'un dépaysement sans les inconvénients de
devoir traverser la planète du nord au sud à bord de plusieurs
avions pour un total frisant les vingt heures de vol en moyenne.
L'occasion aussi de pouvoir boire sa bière et de ne pas être coincé
entre une grand-mère se sentant obligée de vous parler de ses
petits-enfants qu'elle compte rejoindre à l'aéroport de Sidney et
un touriste américain tellement ventripotent qu'il prendra place
sur son siège en débordant sur la moitié du votre. Mais
l'Australie, terre du peuple Aborigène, des kangourous et autres
créatures exotiques, c'est aussi, entre autres domaines abordés par
de très grands cinéastes, le terrain de chasse de tueurs
implacables. Le réalisateur Greg McLean le démontra par trois fois.
À travers le portrait de Mick Taylor (génialement incarné par
l'acteur John Jarratt), ce tueur sadique et peu avare en boutades qui
apparaîtra dans les excellents Wolf Creek
1
et 2
mais aussi celui de l'une des plus terrifiantes créatures présentes
sur le sol de notre planète : Le crocodile qui dans Rogue
(ou Solitaire
dans notre pays) va décimer des touristes venus faire du bateau.
Notons que le tueur de Wolf Creek
fut inspiré d'un authentique tueur qui sévit au début du vingt et
unième siècle du nom de Bradley John Murdoch ! Le concept de
Beaten to Death n'est
pas tout à fait le même mais y ressemble quant même un peu.
Troisième long-métrage du réalisateur australien Sam Curtain après
Blood Hunt
en 2017 et The Slaughterhouse Killer
trois ans plus tard, Beaten to Death démarre
de façon particulièrement brutale puisque l'on assiste d'emblée au
passage à tabac d'un homme dont le visage ne ressemble désormais
plus qu'à un steak prêt à être glissé entre deux tranches de
pain pour être ensuite vendu au prix d'un Cheeseburger.
Bref, on ne donne pas cher de la peau du gars en question surtout que
le molosse (dont on devine que les dessous de bras ne sentent pas la
rose) s'apprête à en finir avec lui en l'étranglant. Heureusement
pour elle, la victime trouve une bouteille de bière qu'il casse pour
enfoncer le tesson dans la gorge de son agresseur.
Verdict :
Ne reste plus pour Jack (l'acteur Thomas Roach) que de reprendre son
souffle et de retrouver sa femme tandis que son bourreau agonise et
se vide de son sang dans la pièce d'à côté. Pour la femme de
Jack, il est déjà trop tard. Le visage d'un blanc immaculé,
l'homme a beau tenter de la faire revenir à la vie, rien n'y fait.
Jack quitte alors les lieux et part chercher du secours. En chemin,
il tombe sur la ferme de Ned (l'acteur David Tracy). Un type assez
peu accueillant qui vit avec sa mère malade mais qui au bout du
compte choisi d'aider Jack. Armé d'un fusil, Ned accompagne alors
Jack sur le lieu de l'agression... Voici donc résumées les quinze
premières minutes d'une œuvre en forme de torture-Porn/Survival
dans lequel le héros va vivre les quelques jours les plus...
''compliqués'' de son existence. Beaten to Death
sonne dans une sorte de mille-feuilles de séquences brutales
entrecoupées de passages plus calmes, voire chiants, et d'autres en
forme de flash-back explicatifs sur les raisons de la situation. En
gros, le héros et son épouse, à l'époque où celle-ci respirait
encore, ont débarqué chez un type auquel ils voulurent acheter de
la drogue. Mais la transaction se déroula mal et amena jusqu'à la
situation actuelle. Bon, pour tout dire, le film de Sam Curtain n'a
quasiment aucun intérêt. On éprouve tout d'abord de grandes
difficultés à éprouver la moindre empathie pour un personnage
central que le réalisateur australien ne se donne même pas le mal
de caractériser. Le montage du film est quant à lui assez
chaotique. La situation géographique ne détonne absolument pas avec
celle de l'Amérique profonde et à ce titre, le dépaysement tant
attendu est malheureusement absent. L'un des principaux soucis de
Beaten to Death
se situe au niveau de l'écriture que le réalisateur a effectué aux
côtés de Benjamin Jung-Clark. Un scénario beaucoup trop faible,
classique et qui de plus, tourne en rond. Quant à l'horreur
elle-même, on sort finalement déçus de l'expérience puisqu'en
dehors de la scène d'introduction, le film est en réalité assez
peu violent voire même trop bavard. Sam Curtain se paie même le
luxe de quelques scènes ''contemplatives'' totalement inappropriées.
Bref, inutile de perdre votre temps devant ce piteux rejeton d'un
genre qui connut son heure de gloire il y a déjà fort longtemps...
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