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jeudi 2 novembre 2023

Le battant d'Alain Delon (1983) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

La différence entre Jean-Paul Belmondo et Alain Delon est presque aussi fondamentale que celle qui différencie les Rolling Stones et les Beatles. Chaque camp de fans à suffisamment de munitions pour justifier son amour, sa passion ou son rejet pour l'un ou l'autre de ceux que l'on considérait dans les années quatre-vingt comme les deux acteurs français les plus populaires. Mais qui des deux est comparable au groupe de rock originaire de Londres et quel autre est équivalent à celui de Liverpool ? La réponse est bien moins ardue qu'elle n'en a l'air. Jean-Paul Belmondo joua dans la même catégorie que le groupe de Paul McCartney et John Lennon tandis que le rock nettement moins aventureux de Mick Jagger ou de Keith Richards que la pop des ''Quatre garçons dans le vent'' peut être comparé au jeu souvent monolitique d'Alain Delon. Il suffit de comparer ce que l'une et l'autre de nos anciennes stars du cinéma français ont produit il y a quarante ans pour s'en convaincre. Et même, quel meilleur exemple que de confronter Borsalino et sa suite Borsalino and Co. de Jacques Deray pour se rendre compte que l'absence de Jean-Paul Belmondo dans le second est clairement responsable d'une très nette baisse de qualité. Produit, écrit, réalisé et interprété par Alain Delon, Le battant se situe très exactement au centre d'une filmographie qui passe d'un cinéma plutôt ambitieux (celui de Luchino Visconti, de Jean-Pierre Melville, de Pierre-Granier Deferre) à celui beaucoup plus terre à terre, du cinéma d'action de type thriller à la française. Troisième et dernier long-métrage qu'il mettra lui-même en scène, Le battant s'inscrit donc dans la lignée de Pour la peau d'un flic qu'il réalisa deux ans auparavant, de Parole de flic de José Pinheiro ou de Ne réveillez pas un flic qui dort, lesquels peuvent être considérés comme une sorte de trilogie. Des œuvres précédent quelques sympathiques nanars à la française, comme Le passage de René Manzor, Dancing Machine de Gilles Béhat ou le plus culte d'entre tous, Le jour et la nuit de Bernard-henry Levy ! Nous sommes en 1983 et Alain Delon passe la barrière qui sépare le flic du voyou pour incarner Jacques Darnay, un type qui vient tout juste de passer huit années en prison pour un vol de bijoux et le meurtre de leur propriétaire. Très rapidement, l'ancien taulard est suivit par des gangsters qui cherchent à mettre la main sur le butin que Darnay est censé avoir planqué quelque part. En outre, il est dans le viseur du commissaire Rouxel (excellent Pierre Mondy) qui le soupçonne lui aussi d'avoir mis les bijoux à l'abri.



Les gangsters font le vide autour de Darnay. Ils s'en prennent tout d'abord à son ami Pierre Mignot (Michel Beaune) puis à son ancienne compagne Clarisse (Marie-Christine Descouard). Il est temps pour l'homme de mettre un terme à toute cette histoire. Sans argent ou presque, Darnay reprend contact avec son vieil ami Gino Ruggieri (François Périer) qui s'est totalement reconverti et a abandonné le Milieu. Ce dernier le loge, lui avance quarante-mille francs et lui met un flingue entre les main... Le battant est l'occasion pour Alain Delon de réemployer l'actrice Anne Parillaud qu'il révéla véritablement dans Pour la peau d'un flic après que la jeune actrice ait interprété quelques rôles dont celui de Patricia Cook dans le film érotique Patricia, un voyage pour l'amour de Hubert Frank en 1981. Elle interprète la maîtresse de Gino Ruggieri qui très vite, la mettra dans le lit de Darnay. Notons que dans les rôles des gangsters, nous retrouvons notamment Gérard Hérold, Jean-François Garreaud ou encore Richard Anconina qui la même année que son rôle dans Tchao Pantin, incarne ici une petite frappe qui finira une balle dans le genou ! Le battant est typique du jeu ''delonéen'' des années quatre-vingt. Impersonnel, froid, sans émotion. Presque robotique et machinal qui ne s'explique pas seulement au travers des huit années qu'a passé le protagoniste qu'interprète Alain Delon en prison. Ce besoin permanent qu'a l'acteur de s'incarner dans des personnages durs, un brin machos et imperturbables mais aussi et surtout, dénués de toute fantaisie. Moins aventureux que son alter ego Jean-Paul Belmondo, Alain Delon n'échappe par exemple pas à ses ennemis, lui, en passant par les toits de Paris ! Meurtres, trahison, amour, voici les thèmes abordés dans cette œuvre emprunte d'un certain classicisme qui ne perdra pas les fans de l'acteur dans les limbes d'un récit par trop complexe. C'est du tout cuit et ce, dès les premiers instants. En effet, on ne perd pas son temps à se demander qui sont les ennemis de Darnay et la conclusion s'impose comme une évidence. Anne Parillaud est délicieuse et se dévêt une fois de plus après son rôle de Charlotte dans Pour la peau d'un flic . La partition musicale est composée par Christian Dorisse qui par la suite n’œuvrera plus pour le cinéma. L'adaptation sur grand écran du roman éponyme d’André Caroff reste au final un sympathique film pour quiconque supporte l'arrogance naturelle de son principal interprète...

 

3 commentaires:

  1. Quel billet passionnant ! Pour autant "Le battant" tout comme "Pour la peau d'un flic " ne fait pas parti (pour moi) des films marquants avec Alain Delon comme "Le guépard", "Rocco et ses frères" ou encore "La piscine" et j'en oublie . Bon, après avoir lu ce billet, j'ai comme envie de le revisionner.

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  2. Brigitte Lahaie fait une apparition dans un film avec Delon dans les années 80, je ne sais pas si c'est celui-là...

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    1. Elle joue dans ''Pour la peau d'un flic'', l'autre réalisation de Delon ;)

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