Il était une fois... une
bande d'adolescents alcoolisés... une voiture... un accident... la
nuit... un hôpital censé être abandonné depuis trois ans... Avec
un début d'histoire pareil, pas sûr que l'on conseillera Autopsy
aux
parents qui voudraient aider leur petit dernier à trouver le
sommeil. L'affiche, le titre et la suite du récit n'arrangent rien
et l'on n'est très clairement pas devant un conte pour enfants.
Youpie ! Après, faut vraiment avoir du courage pour dépasser
ne serait-ce que le générique du début tant il ressemble à celui
d'un laxatif façon ''film d'horreur en mode Spring Breakers''. Des
poulettes et des neuneus exhibant fièrement leur bière devant la
caméra, une image de DTV
et pour commencer, une nuit américaine absolument dégueulasse !
Bref, c'est tellement laid qu'à la sortie de la projection, il y a
de fortes chances pour que l'on aille agrandir la liste d'attente du
cabinet d'ophtalmologie le plus proche ! Mais bon, on va pas se
mettre à chialer vu que l'une des éditions de ce film en forme
d'étron (encore fumant et démoulé dans l'heure) ne coûte que deux
euros sur Amazon. Au pire, il servira de cale. On a tous chez soit un
meuble qui souffre de claudication et qui n'attend qu'un boîtier de
DVD
pour se tenir bien droit sur ses quatre pattes ! Bonne
nouvelle : le film ne dépasse pas les quatre-vingt trois
minutes (à quelques dizaines de secondes près). Quand on sait
qu'une dialyse dure au minimum quatre heures, on va pas crier au
scandale pour avoir passé moins d'une heure trente devant Autopsy.
De plus, le temps que l'on perd devant le film d'Adam Gierasch, on le
gagne à ne pas être devant l'une des purges de Michèle
Laroque...
Tu ne plussoie pas ? Alors, Brillantissime,
tu ne connais pas ! Bon, heu, j'en étais où... ? Ah oui.
Nous retrouvons une poignée de garçons à chemise à carreaux ou à
ceinture cloutée et autant de filles planquées sous des body
largement échancrés (j'abuse à peine). Il fait donc nuit, la Lune
est bleue (!?!), ou du moins son reflet sur l'asphalte. On entend
siffler les grillons comme dans l'un des plus célèbres slashers
(Vendredi 13)
et notre quintette de jeunes adultes, lesquels n'ont sans doute
jamais dépassé le stade des études secondaires, s'aperçoit ENFIN
qu'un bonhomme est venu se glisser sous les roues de leur voiture
dont l'avant est venu embrasser un arbre. Au sujet de l'accident,
vous allez rire, mais à part le son du crissement des pneus et celui
de la toile froissée, le monteur du film a semble-t-il oublié
d'ajouter les images. Mais passons... Avec un budget de deux-millions
de dollars selon des sources certainement plus officielles que celles
de Wikipedia
dont la fiche du film affirme qu'il coûta quinze millions d'euros
(je veux bien que l'on arrondisse la somme mais là, ça devient
franchement suspect), faut pas s'attendre à un quelconque miracle.
Même à Meillac, le maire de la ville aurait sans doute refusé à
l'équipe technique du film, l'accès à la grotte
Notre-Dame de Lourdes. Heureusement, tout va bien. Une ambulance qui
passait par là, PAR HASARD, prend le type en charge. Et parce que
leur bagnole est désormais bonne pour être désossée à la casse,
nos cinq protagonistes vont choisir d'accompagner le blessé jusqu'à
l'hôpital... ET j'arrête là sinon y'aura pas de surprise !
Dans le rôle du blessé, l'acteur Robert Patrick qui après le rôle
du T-1000
dans
Terminator
2
ou de John Doggett dans la série X-Files
a pris pas mal d'embonpoint.
''Vous rigolez ou quoi ? J'ai pu attraper n'importe quoi. Vous avez vu la tronche du gars ?''
''C'est
moi qui boit, c'est lui qu'est mort d'une cirrhose. P't'être
était-ce par osmose...''
chantait l'immense Gainsbourg. Le personnage de Robert Patrick Cassen
des Feux
de l'amour
buvait et c'est cet autre Robert Patrick, le vrai, qui désormais
se trimballe une couperose ! Mais bon, il y a quinze ans (le
film date de 2008), l'acteur n'avait pas encore tout à fait l'air
d'un vieillard. Il s'avère même plutôt en forme puisqu'il
interprète le rôle du boucher
docteur Benway. ET si ce dernier porte bien la blouse blanche,
celle-ci ne va pas rester immaculée bien longtemps. L'héroïne de
Autopsy
est la jeune Emily qu'interprète l'actrice Jessica Lowndes.
Poursuivie dans les couloirs d'un établissement hospitalier qui n'a
pas dû recevoir un coup de peinture ou le moindre réaménagement
depuis un bon demi-siècle, son acharnement à vouloir y demeurer
porte un nom : celui de son petit ami Bobby qu'incarne quant à
lui l'acteur Ross Kohn et qu'elle tente de retrouver. Le groupe de
jeunes adultes est complété par Jude (Ross McCall), Clare (Ashley
Schneider) et Dimitri (Arkadiy Glubovich). Du côté des méchants,
Robert Patrick peut compter sur le soutien de Michael Bowen et Robert
LaSardo qui campent les deux ambulanciers Travis et Scott tandis que
Jenette Goldstein interprète la secrétaire Marian. Notons que
Robert LaSardo est connu pour avoir souvent joué des rôles de
gangsters ou de taulards d'origine mexicaine. On l'a vu,
visuellement, Autopsy
ne risquait pas de rafler différents prix dans les catégories
''meilleure
photographie''
et ''Meilleurs
décors''.
Quant à la musique, rien de bien extraordinaire là non plus. Tout
le reste y est d'ailleurs à l'aune puisque comme un cancer
généralisé, le long-métrage d'Adam Gierasch est mauvais dans
quasiment tout ce qu'il entreprend. Bien que le film soit relevé par
quelques rares scènes d'action, le film est dans sa globalité
relativement mou. Par contre, et cela vaut comme point positif, les
maquillages gore sont généreux et surtout effectués à l'aide de
prothèses et autres fluides imitant l'hémoglobine. Il n'y a donc
ici aucun apport en matière de CGI
et c'est une excellente nouvelle. Mais à part cela, il faut bien
reconnaître que Autopsy
demeure tout de même très faible. Si vous aimez le gore
chirurgical, retournez donc voir le génial Re
Animator
de Stuart Gordon. Si en revanche vous préférez l'épouvante en
milieu hospitalier, courrez vite redécouvrir l'excellent Nattevagten
d'Ole Bornedal (et surtout pas son très inutile remake que le
réalisateur danois réalisa lui-même trois ans plus tard)...
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