Dikkenek ?
Culte ! Go Fast ?
Ouais, sans plus. Pas trop ma came ces histoires tournant autour des
trafics de drogue vu qu'au sommet de la rue qui donne sur l'entrée
de mon immeuble, un petit commerce sert de couverture à un réseau !
Lucky ?
Il me semble l'avoir vu et apprécié mais je n'en ai gardé presque
aucun souvenir. 2023, le réalisateur belge Olivier Van Hoofstadt
(dont le patronyme est sans doute plus simple à prononcer qu'à
écrire de mémoire) revient sur grand écran avec Veuillez
nous excuser pour la gêne occasionnée.
D'aucun affirmera qu'il ne s'agit sans doute pas là de la meilleure
comédies qui ait vu le jour en ces huit premiers mois de l'année
mais tout de même, l'application avec laquelle certains se sont
amusés à le critiquer sous le pire des angles confine à
l'acharnement. Une chose est claire. Le dernier long-métrage du
belge n'arrive sans doute pas à la hauteur de Dikkenek.
Mais bon, si nous n'étions qu'une poignée de spectateurs à avoir
pénétré la salle numéro quatre du CGR
de
Narbonne en cette matinée du 9 août 2023, je n'ai pas eu à tendre
l'oreille bien longtemps pour entendre les rires qui allaient
régulièrement fuser lors de ce récit entièrement situé à bord
d'un train de la SNTF.
Moins d'une dizaine de pèlerins en marge d'une société qui depuis
le confinement croit sans doute encore que le Covid
tue quotidiennement par centaines ceux qui risquent leur nez dehors.
Car comment expliquer que les salles ne parviennent pas à se
remplir ? Même lorsque tout comme dans le cas de Veuillez
nous excuser pour la gêne occasionnée,
le film vient tout juste de sortir en salle ? Et puis... pas de
Dany Boon ou de Christian Clavier au générique...
Ce
qui aurait été compréhensible au vu des piètres qualités des
œuvres qu'ils interprètent depuis un certain nombre d'années. Soit
dit en passant, s'il m'arrive de noircir des pages entières en me
faisant le pourfendeur de l'un et de l'autre, je continue à aller
les voir au format 1.85
: 1 ou
quatre mètres de diagonale dans les salles obscures. Même lorsque
le second se présenta au générique de l'infâme Mystère
à Saint-Tropez
de Nicolas Benamou, je continuais d'espérer retrouver l'ancien du
Splendid
au temps de sa... hum ? Splendeur ! Revenons-en au
long-métrage du belge au nom quasiment imprononçable ! Hors
contexte, Veuillez nous excuser pour la gêne
occasionnée exprime
en un sens toute ''l'objectivité''
de certains sites spécialisés dans le cinéma concernant l'avis de
certains critiques. C'est ainsi donc que Les
Cinémas Aixois
ajoutent à la page consacrée au film, quatre critiques positives.
Quatre, oui. Pas une, pas deux ni trois mais la totalité. Quant aux
négatives ? Elles ne semblent pas avoir droit de citer pour ce
seul exemple. De quoi attirer le chaland qui vit à Aix en Provence
et qui a la stricte habitude de ne se déplacer que dans les cinémas
de sa ville. Le film serait-il donc dénué du moindre défaut ?
Zappons d'emblée l'aspect foutraque du long-métrage qui n'étonnera
pas les fans de Dikkenek.
Le film est fou, part dans toutes les directions même les plus
improbables mais réserve une succession de péripéties toutes
située à bord d'un train de grande ligne. Artus y incarne le
contrôleur de train Sébastien désirant être muté dans le sud de
la France. Mais avant cela, il va devoir effectuer un dernier voyage
dans sa région sous le contrôle de l'inspectrice Madeleine
qu'interprète de son côté l'actrice Elsa Zylberstein. Durant le
voyage, Sébastien va rencontrer une foule de problèmes.
À
commencer bien évidemment par la présence de Madeleine, femme
rigide, sans cesse agitée comme si elle avait le feu au C#L
(d'ailleurs, à ce sujet... enfin, vous verrez). Chaque wagon sera
l'occasion pour Sébastien de prouver qu'il mérite sa mutation dans
le sud. Une place que briguait son collègue Simon (Benjamin Tranié)
mais que ce dernier a malheureusement pour lui (et pour les voyageurs
du train), laissé échapper. Entre un wagon rempli de fans de Johnny
Hallyday déficients mentaux, un second bourré d'adolescents issus
de quartiers dits ''difficiles'' ou un troisième réservé aux
familles, Sébastien va avoir du pain sur la planche. Alors qu'à
l'extérieur, le train a pour mission d'emporter ses voyageurs d'une
gare à l'autre, à l'intérieur, Sébastien, Madeleine et le jeune
Adel (fils du PDG de la SNTF
interprété par Maël Rouin Berrandou auquel le père a choisi de le
coller aux basques du contrôleur) vont se frotter à diverses
situations apparemment incontrôlable avec, en prisme, le
détournement du train par Simon ! Bon, je ne vais pas vous la
faire à l'envers en vous faisant croire que le film d'Olivier Van
Hoofstadt transpire l'intelligence ou la profondeur mais tout comme
l'engin dans lequel se situe l'action, l'intrigue file à toute
allure. Le contenu n'est peut-être pas plus mûr qu'un ''Michael
Youn'' ou qu'un ''Philippe Lacheau'' mais le réalisateur belge a
assez de tripes pour aller au fond des choses sans tenir compte des
nouvelles ''règles'' imposées par le dogme de la bien-pensance,
même lorsqu'il s'agit d'évoquer les jeunes de banlieue ou le
terrorisme (ce dernier se répétant à l'envi). Tout le monde en
prend pour son grade et ça, ben c'est carrément jouissif. Au
générique, nous retrouvons l'indémodable Pascal Duquesne dans le
rôle du chef de gare Patrick, Sarah Suco dans celui de Ghislaine, la
monitrice des handicapés mentaux mais surtout, l'acteur et
dramaturge français Nicolas Lumbreras. Le véritable héros du
récit, c'est lui. À pisser de rire, je vous le dis. Bien sûr, le
film n'est pas parfait. Il y a même quelques passages relativement
lourds (le wagon familial) ou trop longs (la séquence des singes).
Mais d'autres rattrapent largement ces déficiences. On pense
notamment à la scènes avec les déficients mentaux (pas la peine de
pleurnicher avec des arguments du type ''c'est
honteux de se foutre des handicapés''
puisque Olivier Van Hoofstadt ne semble absolument pas viser cet
objectif), celle avec les jeunes des cités et l'excellent passage de
la tirade ou encore une partie (la seconde) de l'invraisemblable
séquence située dans le wagon-restaurant. Bref, c'est lourd, c'est
choquant (surtout pour ceux qui y dénicheront vraisemblablement des
détails révoltants), bête et parfois méchant, mais bons, le
résultat est là : même si les critiques semblent
majoritairement corrosives, le film a beaucoup fait rire les
spectateurs, dont votre serviteur et sa compagne. Le contrat est donc
parfaitement rempli...
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