Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 26 août 2023

Cycle - la peur du nucléaire - Quand souffle le vent (When the Wind Blows) de Jimmy T. Murakami (1986) - ★★★★★★★★☆☆




Sur les conseils de Carter69, j'ai ajouté pour terminer ce cycle consacré à La Peur du Nucléaire, le film d'animation britannique Quand souffle le vent (When the Wind Blows) de Jimmy T. Murakami. À l'image des œuvres précédentes et notamment de The War Game que Peter Watkins réalisa en 1965, ce dessin animé qui mêle diverses techniques dans l'art de l'animation possède une grande valeur pédagogique. L'on y apprend notamment les préparatifs permettant de survivre une fois que l'attaque a eu lieu. Dans cet édifiant long-métrage d'animation, le réalisateur britannico-japonais Jimmy T. Murakami nous présente pour commencer un couple de personnes âgées à l'aube de la catastrophe. Elle, vit dans l’insouciance quand lui, se prépare déjà à exploiter les ressources de leur maison de campagne isolée. Jim Bloggs (John Mills) démonte plusieurs portes afin de construire un abri de fortune contre le mur de leur salon. L'homme bénéficie d'un précieux fascicule distribué par le gouvernement britannique à ses habitants relatant toutes les phases leur permettant de se protéger des éventuelles retombées radioactives. Quand souffle le vent démarre tout d'abord de manière nonchalante. Le réalisateur bâtit pour ses personnages, une relation solide qui perdure depuis la seconde guerre mondiale et même, bien avant. Jim et son épouse Hilda (Peggy Ashcroft) entretiennent d'ailleurs une étrange relation avec cette période trouble de l'histoire de l'humanité. Comme un sentiment de nostalgie. Une authentique et belle histoire d'amour qui survivra d'ailleurs au drame à venir. Bien évidemment, l'on retrouve le thème du conflit qui oppose l'Union Soviétique à l'Occident. Comme un cauchemar qui se répète inlassablement chaque fois qu'un réalisateur évoque le sujet de la guerre nucléaire. Le récit repose sur une série de duels qui opposent l'homme et son épouse. Duels, oui. Mais point de rivalité. Elle conservera presque jusqu'au bout, du moins jusqu'à ce que le cataclysme promis par les informations radiophoniques ne se déclenche, l'attitude de la femme d'intérieur, soucieuse du maintien de son domicile comme de son mari. Lui, représente la sécurité. Tandis qu'elle vaque à ses occupations ménagères, lui intègre scrupuleusement les conseils édictés par le fascicule.



Une œuvre tragique et belle notamment sublimée par les compositions de David Bowie ou de Roger Waters...



D'ailleurs, sans jamais se poser la moindre question quant à la réelle valeur de ceux-ci. Dessins enfantins, imagerie fantasmagorique, plans en trois dimensions, incrustation de stock-shots. Jimmy T. Murakami passe à la moulinette l'art du dessin, de manière souvent naïve, certainement pour mieux happer le spectateur au moment où la catastrophe a lieu. Plus qu'une œuvre catastrophiste, le dessin animé est un hymne à l'amour, éternel, plus fort que tout, que la guerre (dont ils gardent un souvenir ému) ou que la mort. Ce qui émeut dans Quand souffle le vent, c'est moins le drame qui va frapper ce couple isolé du reste du monde et qui croira jusqu'au bout pouvoir survivre aux retombées radioactives que cette force qui unit Hilda et Jim. Le long-métrage témoigne avant tout d'une vie passée, d'un bonheur au delà de tout et d'une confiance inaltérable l'un pour l'autre. Avec ses petits travers qui font partie de la vie et qui nous touchent peut-être davantage à travers le choix de ces personnages qui d'apparence semblent plus fragiles que n'importe quels autres. C'est donc moins pour ses qualités visuelles que pour son message que Quand souffle le vent persiste dans nos mémoires longtemps après sa projection. Le réalisateur vise juste, et ce, sans faire preuve d'atermoiements car bien sûr, ce beau film est aussi un témoignage terrifiant qui n'épargnera personne. Ni ses héros, ni les spectateurs. L'horreur de la guerre dans toute sa monstruosité. Et ne croyez pas que parce qu'il ne s'agit que d'un dessin animé, Quand souffle le vent ne peut avoir la force d'une œuvre tournée dans de véritables décors avec d'authentiques interprètes. Bien au contraire. D'un point de vue technique, l'aspect vieillot de l’œuvre est rapidement contrebalancé par l'alliance entre dessins bruts et décors reconstitués en trois dimensions, faisant ainsi de la demeure des Bloggs, un personnage à part entière. Bref, tout comme The War Game ou Threads de Mick Jackson, Quand souffle le vent est un indispensable. Merci à Carter69 pour cette très belle découverte...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...