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vendredi 25 août 2023

Cycle - la peur du nucléaire - Threads de Mick Jackson (1984) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Parmi les œuvres portant sur le sujet de la guerre nucléaire et sur ses conséquences, il en est une qui demeure l'une des plus effroyablement réalistes. Threads de Mick Jackson est sans doute moins déterminé que The War Game de Peter Watkins a figurer dans le rayon des docus-fictions, il n'en demeure pas moins l'une des visions les plus sinistrement concrètes existant sur un sujet qui continue à faire peur presque quatre-vingt années après les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Peter Watkins avait su capter en 1965 toute la portée d'un éventuel conflit d'ordre mondial dont les répercussions allaient avoir pour cible le territoire britannique. Bien des années plus tard, les États-Unis allaient apporter leur pierre à cet édifice cauchemardesque à travers Le Dernier Testament de Lynne Littman et Le Jour d'après de Nicholas Meyer. Un long-métrage cinématographique et un téléfilm qui en 1983 et donc coup sur coup, allaient marquer leurs publics. Une année plus tard, en Angleterre, un cinéaste allait se réapproprier ce thème emprunté par l'Amérique l'année précédente alors que jusque là, le sujet avait été principalement et brillamment porté à l'écran par Peter Watson. Et comme un éternel recommencement, Threads possèdes les atours d'un remake tardif et en couleur de cet authentique cauchemar n'excédant pas les trois-quart d'heures qui fit sans doute faire des cauchemars aux spectateurs qui le découvrirent à l'époque. Le téléfilm de Mick Jackson conserve de son aîné son aspect de documentaire rigoriste cliniquement froid. L'esthétique générale aidant puisque Threads a depuis visuellement mal vieilli, son aspect parfois rudimentaire participe à l'élaboration d'un récit d'un vérisme et d'une cruauté qui ne connaîtront quasiment pas d'équivalent sur grand écran. Dans un premier temps, Threads se concentre sur les personnages de Ruth Beckett (Karen Meagher) et de Jimmy Kemp (Reece Dinsdale). Ils vivent à Sheffield, s'aiment, sont fiancés et envisagent de se marier maintenant que la jeune femme attend un bébé de son compagnon.


C'est dans ce contexte plutôt optimiste que vont se dérouler les événements. Les médias ne cessent de relater le conflit qui peu à peu émerge entre les États-Unis et l'Union Soviétique au sujet d'une invasion de l'Iran par ce dernier. L'armée britannique renforce les forces de l'OTAN en Europe de l'Ouest et tandis que les États-Unis tentent de calmer le jeu, l'Union Soviétique s'en prend aux bombardiers américains ! Bien que l'atmosphère d'une telle annonce refroidisse une partie de la population anglaise, la plupart des habitants de Sheffield continuent à vaquer à leurs occupations. Ruth et Jimmy achètent leur premier appartement, le rénovent et attendent avec joie leur premier enfant. Mais tout va très rapidement s’accélérer. Une bombe atomique explose près de Sheffield et cause d'extraordinaires dommages. La plupart des immeubles s'effondrent et leurs habitants se retrouvent à la rue. Ruth et Jimmy sont séparés. L'autorité qui jusque là semblait préparée et avait au travers d'innombrables messages tenté de rassurer la population se retrouve désormais démunie et dans l'incapacité de produire auprès d'elle, l'une des ressources essentielles : la nourriture. Dans son genre, Threads n'est vraiment pas tendre avec son public. En effet, Mick Jackson ne dispense pas ce dernier des visions les plus mortifères qui soient. Tout y passe.. Des premières nausées en passant par les premiers cadavres, la poussière qui, invariablement, recouvre toutes les surfaces, les pillages, la révolte, la loi martiale qui autorise la police à tuer ceux qui se rendent responsables de vols... Et puis, il y a ces images quasi insoutenables de la catastrophe elle-même et de ses conséquences : des hommes et des femmes qui brûlent, ainsi que leur animaux de compagnie. Sheffield est devenu un véritable enfer sur Terre. Et toujours ce ton monocorde qui énumère les morts, la proportion de bombes qui ont été lancées à travers le monde ainsi que toutes les conséquences liées à la catastrophe. Bien que le téléfilm accuse quasiment les quarante ans d'âge, il n'a absolument pas perdu de son impact émotionnel. Des images d'une cruauté parfois inouïe alimentent un récit d'une extrême noirceur. Si seulement Threads pouvait servir de leçon...

 

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