Alors que les États-Unis
partageaient la même année sur grand écran leur vision pessimiste
d'une guerre nucléaire et de ses conséquences avec le long-métrage
Le dernier Testament
de Lynne Littman, cette même nation allait proposer une alternative
télévisuelle nettement plus démonstrative à travers le téléfilm
The Day After
de Nicholas Meyer. Nous sommes donc en 1983, loin de la Botte qui de
son côté déverse alors depuis quelques années sa science-fiction
post-apocalyptique version séries B ou Z. Nicholas Meyer n'est en la
matière, pas un manche puisque on lui doit déjà à l'époque,
C'était demain
et Star Trek II : la colère de Khan
qu'une partie des ''Trekkies''
considère comme la meilleure adaptation sur grand écran de la
célèbre série de science-fiction télévisée des années
soixante. C'est donc avec un bon bagage que le réalisateur,
scénariste et producteur américain se lance dans l'aventure du
nucléaire avec ce que l'on pourrait fort justement considérer comme
un vague remake du traumatisant The War Game
que réalisa presque vingt ans auparavant le réalisateur britannique
Peter Watkins. Si Nicholas Meyer s'affranchit de l'aspect
pseudo-documentaire du docu-fiction de 1965 pour proposer une œuvre
de ''pur'' divertissement, la relation qu'entretiennent l'une et
l'autre est assez remarquable. Mais ce qui l'est peut-être encore
davantage est celle que partagent Le dernier
testament
et The Day After.
L'un et l'autre se rejoignent effectivement de manière plutôt
étonnante. Car rappelons-le, le premier évoquait le sort tragique
d'une famille de la région de la baie de San Francisco dû aux
retombées d'une guerre nucléaire dont les bombes s'écrasèrent non
pas sur le lieu précis du récit mais à des dizaines, voire des
centaines de kilomètres de là. Ne restait plus au spectateur qu'à
laisser travailler son imagination et de pressentir ce qui avait pu
se produire loin de cette famille qui allait, comme la quasi totalité
de leurs voisins, être décimée. The Day After,
lui, se concentre dans une zone, située dans la région du Kansas,
directement touchée par des missiles lancés par les soviétiques.
Si au sujet de la catastrophe Le dernier
testament
se concentrait uniquement sur les conséquences du contact avec les
radiations, The Day After
évoque tous les aspects découlant d'une attaque par une nation
étrangère. D'une durée dépassant de peu les deux heures, le
téléfilm de Nicholas Meyer devait pourtant durer à l'origine
quatre heures.
Le
réalisateur accorde une très grande importance à ses personnages
qu'il prend le temps de décrire durant quarante bonnes minutes comme
cela est généralement le cas dans tout bon film catastrophe. Puis
surviennent les premières informations concernant un conflit entre
les Allemagnes de l'est et de l'ouest auxquelles vont se greffer
bientôt la Chine et surtout... la Russie. Une première partie assez
longue, donc, mais essentielle qui préfigure ce que l'on sait déjà :
qu'une guerre va se déclarer entre l'Union Soviétique et les
États-Unis. The Day After
pénètre alors au cœur du conflit, des missiles surgissant de silos
enfouis sous terre, dirigés vers la Russie, tandis que l'on attend
avec effroi que tombent sur le sol américain les trois-cent missiles
annoncés par les médias ! Ce qui manquait sans doute au
Dernier testament
est ici bien visible : une fois atteint leur but, les missiles
explosent et laissent à leur place, des dizaines de champignons
détruisant tout sur le passage des ondes de choc qu'ils viennent de
déclencher. Les magasins sont assiégés, les stocks vidés, les
villes détruites, les champs entièrement recouverts d'une
inquiétante poussière radioactive. Hommes, femmes et enfants se
réfugient dans leur caves. Des refuges de misère qui n'empêcheront
malheureusement pas nombre d'entre eux de mourir après avoir
souffert des symptômes bien connus des radiations. Visuellement, The
Day After
offre un spectacle parfois saisissant. Et tout comme les deux autres
exemples cités, le thème du nucléaire semble devoir
irrémédiablement se terminer de manière pessimiste. Notons que
parmi les vedettes l'on retrouve à l'image, l'acteur Jason Robards
qui interpréta notamment le personnage de Cheyenne en 1968 dans le
chef-d’œuvre de Sergio Leone, Il était une
fois dans l'ouest,
Steve Guttenberg, que l'on connaît surtout chez nous pour avoir
interprété le rôle de Carey Mahoney dans la franchise Police
Academy
ou encore John Lithgow que l'on pu notamment découvrir dans
plusieurs œuvres de l'illustre Brian De Palma mais également dans
bon nombre de secondes rôles. The Day After
saisit sans doute moins que The War Game
mais s'avère être une intéressante alternative à ce dernier ainsi
qu'un bon complément au Dernier testament...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire