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jeudi 24 août 2023

Cycle - la peur du nucléaire - The Day After de Nicholas Meyer (1983) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Alors que les États-Unis partageaient la même année sur grand écran leur vision pessimiste d'une guerre nucléaire et de ses conséquences avec le long-métrage Le dernier Testament de Lynne Littman, cette même nation allait proposer une alternative télévisuelle nettement plus démonstrative à travers le téléfilm The Day After de Nicholas Meyer. Nous sommes donc en 1983, loin de la Botte qui de son côté déverse alors depuis quelques années sa science-fiction post-apocalyptique version séries B ou Z. Nicholas Meyer n'est en la matière, pas un manche puisque on lui doit déjà à l'époque, C'était demain et Star Trek II : la colère de Khan qu'une partie des ''Trekkies'' considère comme la meilleure adaptation sur grand écran de la célèbre série de science-fiction télévisée des années soixante. C'est donc avec un bon bagage que le réalisateur, scénariste et producteur américain se lance dans l'aventure du nucléaire avec ce que l'on pourrait fort justement considérer comme un vague remake du traumatisant The War Game que réalisa presque vingt ans auparavant le réalisateur britannique Peter Watkins. Si Nicholas Meyer s'affranchit de l'aspect pseudo-documentaire du docu-fiction de 1965 pour proposer une œuvre de ''pur'' divertissement, la relation qu'entretiennent l'une et l'autre est assez remarquable. Mais ce qui l'est peut-être encore davantage est celle que partagent Le dernier testament et The Day After. L'un et l'autre se rejoignent effectivement de manière plutôt étonnante. Car rappelons-le, le premier évoquait le sort tragique d'une famille de la région de la baie de San Francisco dû aux retombées d'une guerre nucléaire dont les bombes s'écrasèrent non pas sur le lieu précis du récit mais à des dizaines, voire des centaines de kilomètres de là. Ne restait plus au spectateur qu'à laisser travailler son imagination et de pressentir ce qui avait pu se produire loin de cette famille qui allait, comme la quasi totalité de leurs voisins, être décimée. The Day After, lui, se concentre dans une zone, située dans la région du Kansas, directement touchée par des missiles lancés par les soviétiques. Si au sujet de la catastrophe Le dernier testament se concentrait uniquement sur les conséquences du contact avec les radiations, The Day After évoque tous les aspects découlant d'une attaque par une nation étrangère. D'une durée dépassant de peu les deux heures, le téléfilm de Nicholas Meyer devait pourtant durer à l'origine quatre heures.


Le réalisateur accorde une très grande importance à ses personnages qu'il prend le temps de décrire durant quarante bonnes minutes comme cela est généralement le cas dans tout bon film catastrophe. Puis surviennent les premières informations concernant un conflit entre les Allemagnes de l'est et de l'ouest auxquelles vont se greffer bientôt la Chine et surtout... la Russie. Une première partie assez longue, donc, mais essentielle qui préfigure ce que l'on sait déjà : qu'une guerre va se déclarer entre l'Union Soviétique et les États-Unis. The Day After pénètre alors au cœur du conflit, des missiles surgissant de silos enfouis sous terre, dirigés vers la Russie, tandis que l'on attend avec effroi que tombent sur le sol américain les trois-cent missiles annoncés par les médias ! Ce qui manquait sans doute au Dernier testament est ici bien visible : une fois atteint leur but, les missiles explosent et laissent à leur place, des dizaines de champignons détruisant tout sur le passage des ondes de choc qu'ils viennent de déclencher. Les magasins sont assiégés, les stocks vidés, les villes détruites, les champs entièrement recouverts d'une inquiétante poussière radioactive. Hommes, femmes et enfants se réfugient dans leur caves. Des refuges de misère qui n'empêcheront malheureusement pas nombre d'entre eux de mourir après avoir souffert des symptômes bien connus des radiations. Visuellement, The Day After offre un spectacle parfois saisissant. Et tout comme les deux autres exemples cités, le thème du nucléaire semble devoir irrémédiablement se terminer de manière pessimiste. Notons que parmi les vedettes l'on retrouve à l'image, l'acteur Jason Robards qui interpréta notamment le personnage de Cheyenne en 1968 dans le chef-d’œuvre de Sergio Leone, Il était une fois dans l'ouest, Steve Guttenberg, que l'on connaît surtout chez nous pour avoir interprété le rôle de Carey Mahoney dans la franchise Police Academy ou encore John Lithgow que l'on pu notamment découvrir dans plusieurs œuvres de l'illustre Brian De Palma mais également dans bon nombre de secondes rôles. The Day After saisit sans doute moins que The War Game mais s'avère être une intéressante alternative à ce dernier ainsi qu'un bon complément au Dernier testament...

 

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