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mercredi 23 août 2023

Cycle - la peur du nucléaire - Le dernier Testament de Lynne Littman (1983) - ★★★★★★★☆☆☆




En dehors de son aspect communautaire, des liens qui rattachent les habitants qui vivent dans la petite ville où se situe l'action ou des membres d'une même famille, rien ne laisse entrevoir ici une porte de sortie heureuse. Jusque dans son dénouement, Le dernier Testament de Lynne Littman transpire le désespoir et une tristesse absolue ! Pour ce second article consacré à la peur du nucléaire, le long-métrage de Lynne Littman est déjà graphiquement bien moins explicite que le docu-fiction de Peter Watkins The War Game évoqué précédemment. Un téléfilm qui malgré son apparente simplicité sans doute due en partie à des moyens financiers relativement bas s'avère parfois profondément marquant. Ici, pas d'explosion nucléaire mais des répercussions qui vont avoir un terrible impact sur une communauté dont le nombre va se voir drastiquement réduit au fil du récit à mesure que les uns choisiront de quitter les lieux pour un endroit plus sûr tandis que les autres attendront patiemment que la mort vienne s'emparer d'eux. Car avec Le dernier Testament, les chances de survie semblent minimes. Ça n'est donc pas au cœur d'une saine expérience de vie que nous entraîne le réalisateur mais plutôt vers celle d'une mort programmée et inéluctable. Carol, son époux Tom et leurs trois enfants Brad, Marie Liz et Scottie n'ont ici rien à attendre des prêches du curé, de leurs amis ou pire, des autorités ou de l'armée qui ne surgiront jamais à l'écran. Une ville laissée à l'abandon, isolée du reste du territoire américain dont on ne saura rien du sort qui lui a été accordé. Plus de télévision et donc, plus d'informations. Tout juste le plus vieil homme du quartier entretient-il des rapports par radio avec des individus d'autres communautés. Du moins, jusqu'à ce que ceux-ci fassent silence, signe qu'ils ont à leur tour été terrassés par cette mort invisible que l'on connaît sous le nom de radiations ! Le dernier Testament date de 1983 et s'intéresse donc en priorité aux membres de la famille Wetherly dont le père disparaîtra rapidement des radars. C'est donc son épouse qui désormais devra veiller à ce que ses enfants supportent leur nouvelle condition de survivants de l'apocalypse. Les origines du mal ? Personne ne les connaît et ne les connaîtra de toute manière. L'essentiel est de survivre même si les chances sont maigres.


Il faudra attendre moins de vingt minutes de long-métrage pour que l'état d'urgence soit déclaré, pour que Tom disparaisse (Réapparaîtra-t-il en cours de récit ? C'est l'une des questions que se posera logiquement le spectateur) et que les premiers stigmates de la catastrophe apparaissent au sein du paysage. Une lumière intense, des habitants non préparés qui hurlent de douleur et puis, les premiers symptômes. Douleurs, vomissements, hémorragies, jusqu'à ce que la mort survienne ensuite. Des dizaines, des centaines et bientôt, un millier de morts. Tchernobyl n'a pas encore eu lieu et pourtant, certaines de ses cicatrices bien connues comme la fameuse forêt brune apparaissent déjà ici. Les arbres qui longent les trottoirs brunissent à vitesse grand V. Les habitations se vident, les propriétaires abandonnent leur voiture un peu partout en ville. De toute manière, l'essence s'y fait rare avant de disparaître totalement. Non, vraiment, il ne fait pas bon vivre ici et Lynne Littman le sait bien et l'a presque parfaitement retranscrit à l'image. Presque car l'on pouvait espérer une image moins léchée et des retombées radioactives visuellement nettement plus marquantes. Pourtant, ces quelques absences n'empêcheront pas Le dernier Testament d'être terriblement pessimiste. Parmi les personnages principaux, certains n'auront pas la chance de subsister. La conclusion elle-même tendra à faire comprendre qu'aucun des habitants n'aura d'ailleurs la chance de survivre à ceux qui sont déjà partis. Émouvant à plus d'un titre, le long-métrage de Lynne Littman bénéficie surtout de la présence à l'image de Jane Alexander dans le rôle de Carol ainsi que de Ross Harris, Roxana Zal ou encore Lukas Haas (le gamin de l'excellent Witness) dans le rôle de ses trois enfants et moins celle de William Devane qui n'apparaîtra que durant les vingt premières minutes ou Kevin Kostner dont le personnage décidera de rapidement quitter la ville en compagnie de sa fiancée après que leur bébé ait perdu la vie en raison des radiations. James Horner compose une bande musicale douce, belle et sensible tandis que le réalisateur ajoute au récit quelques ''images volées'' au format super 8 d'une famille qui jusque là était heureuse. Sous des atours esthétiques assez décevants, Le dernier Testament n'en délivre pas moins un message tout à fait bouleversant... C'est beau et tragique à la fois...

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