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mardi 18 avril 2023

Ator l'invincible – l'épée du Saint-Graal de Joe D'Amato (1990) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆


 

 

Il était vraiment temps d'en finir avec la mythologie entourant le personnage d'Ator l'invincible. Car même si Joe D'Amato s'est réapproprié sa création après le désastreux Ator, le guerrier de fer que réalisa son compatriote Alfonso Brescia en 1987, il est clair qu'avec Ator l'invincible – l'épée du Saint-Graal on atteint le fond ! Miles O'Keeffe ne faisant plus partie de l'aventure, le rôle-titre est désormais confié à l'acteur Eric Allan Kramer. Deux ans auparavant, celui-ci incarna le personnage de Thor dans le téléfilm Le Retour de l'incroyable Hulk de Nicholas Corea. Passant ainsi du super-héros au valeureux chevalier, Ator apparaît désormais sous des atours négligés. Vêtu d'une tunique brune et d'un bandeau lui encerclant le crâne, il semble qu'après sa retraite de trois années le héros se soit lancé dans un régime à base de charcuterie, de frites et de beignets. Bien qu'imposant, Eric Allan Kramer n'a pas l'allure de son prédécesseur et conserve même cette absence de charisme qui manquait déjà à Miles O'Keeffe...


Et même si à l'époque le faciès de ce dernier laissait peu de place à l'hypothèse selon laquelle il aurait pu rejoindre les grands penseurs de son époque, la relève est assurée par un interprète en totale opposition avec l'image actuelle du prompt chevalier dont la mission première et de venir en aide à la veuve et à l'orphelin. On pourrait envisager la tournure que prennent d'emblée les événements par rapport au fait que le personnage d'Ator ait changé de visage. Ce que semble pourtant contredire le premier acte dans lequel nous retrouvons bien le fameux héros, mais sous les traits de Eric Allan Kramer. Celui-ci meurt mais revient sous ceux de son propre fils qui lui-même est interprété par l'acteur américain. Défait par le méchant de service Thor, son fils, Ator (!?!), alors âgé d'un an prend la fuite dans les bras de sa mère Sunn (Dina Morrone) qui se réfugie auprès du gnome Grindel. Une créature particulièrement laide (dans tous les sens du terme et surtout, artistiquement parlant), veule et qui ne dépareillerait pas, au hasard, avec les Gobelins/trolls du ''sublime'' nanar réalisé par Claudio Fragasso en 1990, Troll 2. Alors âgé de vingt-huit ans au moment du tournage, censé incarner un Ator de seulement dix-huit ans mais paraissant en faire au moins quinze de plus, voilà qu'Eric Allan Kramer apparaît physiquement peu crédible. Joe D'Amato retrouve le compositeur Carlo Maria Cordio dont la partition se montre cette fois-ci nettement moins grandiloquente.


Ator ou à travers (de porc)


Ator, éternel pourfendeur du Mal sous toutes ses formes est donc de retour pour la quatrième et dernière fois. Certains, comme Joe D'Amato estimant même qu'il s'agissait là du troisième opus et non du quatrième puisque le film sorti notamment sous le titre Ator III : the Hobgoblin, faisant ainsi l'impasse sur le volet signé par Alfonso Brescia en 1987. Pourtant, Joe D'Amato aurait tout aussi bien pu réserver ses critiques à sa propre séquelle qui s'avère d'une rare médiocrité. Le héros n'a jamais paru aussi ridicule que sous les traits d'Eric Allan Kramer, le désordre qui règne au sein même du scénario laisse pantois d'admiration. Quant aux différents affrontements et aux méchants, leur innocuité laisse parfois présumer que le film a d'abord été pensé comme une version allégée du mythe à l'attention de nos chères têtes blondes. Au point que le film vire à la comédie comme lors de ces quelques séquences montrant un Ator ridiculisé durant certains de ses affrontements, loin de l'image idyllique du héros auquel rien de mal ne peut arriver. Et que dire des décors fadasses que parcourent de long en large Ator, Dejanira et un nouveau compagnon à l'apparition providentielle ? Parmi les interprètes accompagnant l'acteur américain, Margaret Lenzey incarne le personnage de Dejanira, la compagne d'Ator, Donal O'Brien celui du méchant Gunther, tandis que Joe D'Amato offre une petite apparition à Laura Gemser et, à contrario, le triple rôle de Thorn, Grindel et Hagen à l'ancien joueur de bobsleigh Domenico Semeraro. Allez, et pour terminer. Notons le doublage en français proprement hallucinant du gnome Hagen et que je vous laisse tout plaisir de découvrir par vous-même : à s'étouffer de rire...

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