Les comédies parodiques
sont des longs-métrages qui se comptent par centaines et qui
traversent le septième art depuis des décennies. Bud Abbott et Lou
Costello en ont fait leur fond de commerce en parodiant par exemple
un certain nombre de mythes du cinéma fantastique (Bud Abbott
and Lou Costello Meet Frankenstein en 1948, Abbott and
Costello Meet the Invisible Man en 1951, Abbott and
Costello Meet Dr. Jekyll and Mr. Hyde
en 1953, etc...), Jerry Lewis et Roman Polanski leur
emboîtant le pas avec, respectivement, Docteur Jerry et Mister
Love en 1963 et Le bal des vampires en 1967,
Mel Brooks empruntant également le concept notamment à travers
Young Frankenstein en 1974 ou Spaceballs
en 1984. Sans oublier la troupe d'humoristes britanniques Monty
Python qui mit en scène et
interpréta le mythique Monty Python : Sacré Graal !
en 1975 et bien sûr, les plus célèbres et productifs de tous :
le trio formé par les frères David et Jerry Zucker et Jim Abrahams
qui seront surtout connus sous l'acronyme ZAZ !
Trois hommes auxquels l'on devra les classiques de la comédie
parodique que seront les films Y a-t-il un pilote
dans l'avion ?
en 1980, Top secret
en 1984, Y a-t-il quelqu'un pour tuer ma femme ?,
chacun y allant également de sa carrière solo. Jim Abrahams avec
Quand les jumelles s'emmêlent en
1988), David Zucker avec Y a-t-il un flic pour
sauver la reine ?, la même année
ou son frangin Jerry qui lui, optera pour un changement radical de
style en réalisant notamment le très beau film d'amour fantastique
Ghost
en 1990 avec Patrick Swayze, Demi Moore et Whoopi Goldberg. D'autres
s'engouffreront par la suite dans le genre parodique avec plus ou
moins de bonheur et de succès parmi lesquels la franchise Scary
Movie
dont le réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain
Keenen Ivory Wayans réalisera les deux premiers volets en 2000 et
2001...
Parmi
la liste tentaculaire de longs-métrages s'inscrivant dans le même
courant, on trouve des œuvres demeurées sur grand écran, inédites
dans notre pays. Et parmi elles, un certain Wacko
dont l'auteur Greydon Clark n'était pourtant pas coutumier du fait.
Car en effet, si ce nom n'est pas inconnu des amateurs de cinéma
d'horreur et d'épouvante, c'est parce qu'il fut en outre l'auteur de
quelques sympathiques bobines horrifiques dont
Terreur extraterrestre (Without
Warning)
en 1980 fut sans doute la plus réussie et demeure la plus connue de
ses réalisations. À moins que les amateurs n'aient surtout retenu
de sa carrière, le nanardesque Le Clandestin
(Uninvited)
qu'il réalisa huit ans plus tard. Un véritable OFNI,
célébré par les amateurs de films Z, lequel demeure sans doute
involontairement drôle. En somme, presque une parodie inconsciente.
Mais pour revenir au genre qui nous intéresse ici il faut savoir
qu'en 1983, Greydon Clark se rendit coupable d'une parodie de film
d'horreur à tendance Slasher
relativement étonnante. Un long-métrage difficile à aborder dans
sa globalité puisqu'il ''bénéficie'' d'un engorgement en matière
de gags qui pourra paraître, du moins pour les non initiés au genre
parodique, comme parfaitement indigeste. En effet, dès le préambule
en forme de flash-back nous présentant un tueur au visage planqué
sous une citrouille préalablement vidée de sa chair à l'aide d'un
couteau à la lame particulièrement impressionnante, un individu
armé de surcroît d'une tondeuse en guise d'arme de prédilection,
Greydon Clark met en scène une somme conséquente de situations
parfaitement grotesques dont le degré de drôlerie semble tout
d'abord à la portée du public américain...
Les
spectateurs français, plus enclins à savourer tout d'abord l'humour
autrement que sous sa forme littéraire (Le diner
de cons de
Francis Veber en 1998, Le prénom d'Alexandre
De La Patellière et Matthieu Delaporte en 2011, ou d'une manière
plus général, le cinéma de Michel Audiard ou de Bertrand Blier
etc...) pourront avoir du mal avec l'humour typiquement américain
reposant d'abord sur le visuel et la gestuelle. Le
concept adopté par Greydon Clark semble cependant avoir un avantage.
En adoptant la multiplication des gags aux dépends d'un récit au
scénario ultra simple, le réalisateur et ses scénaristes Dana
Olsen, Michael Spound, Jim Kouf et David Greenwalt permettent à leur
public d'y trouver son compte en matière de trouvailles quelque soit
son niveau d'exigence en matière d'humour. Wacko s'avère
tout de même très bête. Une légion de gags qui tombent parfois
très bas et dont l’efficience est souvent absente. Quelques
running gags mettant en scène l'acteur George Kennedy dans le rôle
de Mr. Docteur Graves, le père de l'héroïne Mary interprétée par
l'actrice Julia Duffy et époux de Mrs. Docteur Graves incarnée
quant à elle par Stella Stevens. Chacun y trouvera matière à rire
ou à s'affliger devant ce spectacle parfois indigent. Sûr que
certains ne pourront s'empêcher de s'esclaffer pendant que d'autre
regarderont l'écran en chien de faïence. L'acteur Joe Don Baker
tire cependant son épingle du jeu dans le rôle de l'inspecteur
passablement usé, Dick Harbinger. Pour le reste, Wacko
est un imbroglio de séquences humoristiques foutraques dont
l'accumulation s'avère souvent difficile à avaler...
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