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jeudi 3 mars 2022

A House on the Bayou d'Alex McAulay (2021) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Après une absence de vingt ans suivant un premier film, le réalisateur Alex McAulay est réapparu sur les radars avec deux longs-métrages réalisés en 2020 et 2021. Nous ignorerons ses deux premières œuvres pour nous pencher sur A House on the Bayou. Véritable cas d'école qui semble volontairement se faire l'apologie de l'incohérence bien qu'il apparaîtra sans doute en réalité comme une œuvre insuffisamment réfléchie par son auteur. Qu'il a d'ailleurs lui-même scénarisée. On ne reprochera donc qu'à lui seul les innombrables invraisemblances du récit dont la somme est telle qu'il semble que le quadragénaire se soit fait un devoir de proposer non pas une anthologie de l'épouvante ou du fantastique, mais plutôt un recueil, un florilège de contradictions qui opposent notamment des points de vues radicalement antagoniques. Un exemple ? Dans un récit qui oppose un couple et leur fille à deux rednecks dans une somptueuse demeure perdue dans les bayous (attention, dans le cas présent, inutile d'espérer retrouver les anxiogènes décors de Southern Comfort de Walter Hill), imaginez un vieux barbu aux idées pas tout à fait claires demander à une adolescente de verser de l'essence sur une voiture à l'intérieur de laquelle est enfermée la maîtresse de son père avant que n'y soit mis le feu. Toute protectrice que peut être sa mère, et ne voulant pas que sa progéniture soit traumatisée, celle-ci se saisit du jerrican que tient son adolescente de fille entre les mains afin de verser l'essence à sa place. Pourtant, quelques instants plus tard, cette même mère ne mettra-t-elle pas entre les mains de sa fille un fusil de chasse avant de lui conseiller de ne pas hésiter à faire feu sur le ''rejeton'' du vieux barbu en cas de danger ? Cet exemple n'est que la partie la plus émergée d'une quantité presque hallucinatoire d'invraisemblances telle qu'on peut se demander dans quelles mesures le réalisateur n'est pas allé volontairement dans le sens opposé à toute cohérence, offrant ainsi à son œuvre, tout ou partie de son étrangeté...


Car en bon Home Invasion, A House on the Bayou démarre de manière plutôt convaincante si l'on passe outre le préambule lors duquel une femme (l'actrice Angela Sarafyan dans le rôle de Jessica Chambers) annonce à son époux qu'en partie pour leur fille Anna (Lia McHugh), elle a l'intention de consolider son couple en les emmenant tous les deux en vacances dans une immense demeure située dans un bayou. Cela même alors qu'elle vient de découvrir des photos compromettantes le montrant dans les bras d'une jeune étudiante. Le caractère particulièrement inattendu de cette séquence devrait logiquement mettre la puce à l'oreille du spectateur. Non pas qu'elle soit révélatrice de l'intrigue à venir mais plutôt de la mise en scène et du scénario totalement farfelus et manquant très clairement de maîtrise de la part d'Alex McAulay. Le père de famille adultère prénommé John est interprété par l'acteur Paul Schneider. Quant aux deux rednecks Isaac et ''Grand-père'' à priori conviviaux, ils sont respectivement incarnés par Jacob Lofland et Doug Van Liew. Si dans un premier temps ces deux-là s'avèrent on ne peut plus ambigus et donc passablement inquiétants, tout part véritablement en vrille lorsqu'ils s'invitent chez les nouveaux locataires de l'immense et luxueuse demeure qu'à loué Jessica. Petite précision qui d'ailleurs a son importance comme le découvriront plus tard les spectateurs. Home Invasion, donc. Mais aussi épouvante et fantastique. Un scénario complètement barré. Mais pas forcément dans le bon sens. Entre coyote maléfique enfermé dans une pièce au néon bleu clignotant. Enregistrement sur vinyl d'une conversation entre le mari et sa maîtresse diffusé devant l'épouse et leur fille. Isaac semble en outre doté de pouvoir dépassant les frontières de la magie...


Un soupçon de démonologie, un ''vieux bouc'' un peu sénile, un couple qui se déchire, une gamine amorphe qui saigne régulièrement du nez sans que l'on ne connaisse jamais les origines du mal. Et puis, sommet du genre, arrivée soudaine de la maîtresse, sans qu'on ne sache si elle survient au moment opportun ou non ! Le scénario souffre d'immenses carences en terme d'écriture, avec pour conséquence, une crédibilité au ras des pâquerettes. Soit le réalisateur est d'un amateurisme crasse, soit il se joue de son public durant presque quatre-vingt dix minutes en ayant dans son seul esprit, un objectif des plus clair, et là, difficile de nier le génie du bonhomme. Sauf que l'on n'y croit à aucun moment. A House on the Bayou est plus proche du film bourré de bonnes idées mais terriblement mal exécutées. Il est tentant de jeter en pâture toutes les incohérences. Mais ce serait ôter aux éventuels intéressés l'opportunité de passer un agréable moment en listant les dizaines de mises en situation improbables. D'ailleurs, à trop enchaîner ces dernières, le film, à défaut de traumatiser les spectateurs, les fera certainement pouffer de rire.

 

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