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mardi 1 mars 2022

L'amour en douce d'Édouard Molinaro (1985) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Comme un enfant un peu trop pressé d'ouvrir ses cadeaux de Noël, le réalisateur et scénariste français Édouard Molinaro jette Emanuelle Béart, sublime et sensuelle, entre les bras de Daniel Auteuil et ce, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Daniel Auteuil... qui très rapidement semble bien moins convainquant dans la peau de Marc Delmas qu'il ne le sera quatre ans plus tard dans celle de Martial Pasquier du formidable Quelques jours avec moi de Claude Sautet. Moins fin dans son approche des relations entre hommes et femmes, Édouard Molinaro a dans L'amour en douce, choisit une certaine légèreté de ton qui paraît bouffer la passion commune entre Marc et la délicieuse Samantha Lepage quand le sujet aurait sans doute mérité un surcroît de tragédie. Comme en témoigne sans doute la chanson qui ouvre les hostilités et les clôt quatre-vingt dix minutes plus tard et que Daniel Auteuil interprète lui-même ! Même Romuald et Juliette de Coline Serreau lui sera infiniment supérieur, pourtant nourri d'une bonne dose d'humour. Fermez les yeux, et le timbre de Daniel Auteuil ressemble curieusement à celui qu'il eu bien plus tôt dans sa carrière, à l'époque où les spectateurs le découvraient en train de faire le pitre dans le rôle du cancre Bébel dans Les sous-doués et sa séquelle, tous deux signés par Claude Zidi. Pourtant, l'acteur arrive parfois à convaincre par on ne sait quel miracle. À moins qu'il s'agisse tout simplement de la complicité qu'entretient le personnage interprété par Emmanuelle Béart avec lui. La jeune actrice a d'autres atouts que ses charmes. Une attitude qui n'appartient ici qu'à elle puisque même la superbe Sophie Barjac qui incarne le rôle de Jeanne, l'épouse de Marc, parvient rarement (pour ne pas dire jamais) à effacer la présence de sa rivale lorsque à l'image les deux actrices sont réunies...


Si les différentes relations qui se nouent entre ce carré de personnages que complétera avec force l'immense Jean-Pierre Marielle participent de l'émotion qui se dégage parfois de certaines séquences, plus que Daniel Auteuil, acteur qui semble un temps s'être fait le spécialiste des relations alambiquées sur grand écran (Une call-Girl, Une sauvageonne, une domestique ou une femme de ménage) et plus qu'Emmanuelle Béart qui irradie pourtant totalement le cadre de sa présence, celui dont on retiendra sans doute la performance reste Jean-Pierre Marielle. Comme s'il était impossible de séparer l'acteur du personnage d'Antoine Garnier, le nouveau compagnon de Jeanne. Prévenant, délicat, il est le contre-pied de Paul Dufour, ce gynécologue misogyne qui aux côtés de Jean Rochefort fuyait la gente féminine dans le film culte de Bertrand Blier, Calmos ! Reposant sur un scénario écrit à quatre mains par Jean Sagols (auteur entre autre d'une vague de ''séries de l'été'' entre 1988 et 1996 dont Orages d'été) et Christian Watton, L'amour en douce porte en lui les prémices d'une histoire forte, obsessionnelle, mais dont certains choix de mise en scène tombent parfois comme un cheveu dans la soupe. Lorsque Claude Sautet exploite à fond ses personnages jusque dans ses seconds rôles, chez Édouard Molinaro, certains d'entre eux se révèlent fades et au final, pratiquement inutiles. Un travers qui fort heureusement ne transparaît pas chez nos héros à chacun desquels le réalisateur offre une personnalité qui lui est propre...


Lorsque l'importance de la bande-son se fait la plus persistante, son absence manque parfois cruellement et des séquences entières où l'émotion aurait dû jaillir en deviennent presque stériles. Voire froides et impersonnelles. Mais n'en déplaise à celles et ceux qui auraient tant aimé vibrer comme sur la corde sensible qu'auront si bien tendue quelques années plus tard Claude Berry (Manon des sources) Claude Sautet ou Coline Serreau, L'amour en douce n'en est pas moins une œuvre charmante qui délivre tout de même quelques séquences émouvantes. Rares il est vrai, mais son carré d'interprètes principaux fait parfois si bien son travail que l'illusion pourra fonctionner auprès des spectateurs les moins regardant. L’œuvre de Édouard Molinaro se dégustera par contre en préambule à celles citées comme éléments de comparaison si à leur côté, celle-ci ne veut pas apparaître fade...

 

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