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mardi 24 août 2021

Bac Nord de Cédric Jimenez (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Apologie de la police (ici, la BAC Nord de Marseille), relent de racisme, propagande pro-Rassemblement National.... Depuis la diffusion sur grand écran de Bac Nord, le dernier long-métrage de Cédric Jimenez, on en voit, on en lit et on en entend des vertes et des pas mûres. Parce qu'on le sait, il faut suivre la voie toute tracée de l'hypocrisie, aller dans le sens du vent, vers là où le seul ''danger'' est de se voir estampillé démagogue. C'est tellement plus simple de ne pas faire de vagues, d'aller dans le sens de la foule. Malgré un objectif consistant à suivre les pas de trois flics de la Bac Nord de Marseille, tenir de tels propos, c'est nier l'évidence. Cette litanie des violences urbaines que les médias relèguent au quotidien mais dont on n'a surtout pas le droit de parler sur grand écran. La voyoucratie a bonne presse. Il en faut parmi ses soldats, des vedettes. Des stars. Mais lorsqu'il s'agit de mettre en avant des hommes qui mettent tous les jours en péril leur existence, là, c'est une autre histoire. Porte est ouverte à la curée... Fort heureusement non généralisée. Pour le principe, Bac Nord fait du bien là où ça fait mal. Contrairement à ce qu'éprouve un journaleux qui de son Irlande, le cul vissé derrière son bureau, a émis une théorie aberrante selon laquelle la vision de son auteur tombait mal vu le contexte politique actuel (un an avant l'élection présidentielle). Comme si Cédric Jimenez, dont l'épouse Audrey Diwan est, je le rappelle, d'origine libanaise, pouvait avoir eu l'intention de tourner là, un long-métrage de propagande au bénéfice du Rassemblement National...


A moins d'être atteint de surdité depuis la naissance ou d'avoir passé les vingt dernières années dans le coma, il faut être un ignorant pour ne pas savoir que dans certains quartiers de France et notamment à Marseille s'y passent des choses qui sont parfaitement retranscrites dans Bac Nord. La caméra du réalisateur ainsi que ses interprètes Gilles Lellouche, Karim Leklou et François Civil pénètrent certains quartiers difficiles de la cité phocéenne. Tout commence avec ce choix narratif relativement crispant qui consiste à nous imposer une séquence qui normalement aurait dû être située en fin de long-métrage. Un flash-forward qui laisse présager du pire pour nos trois flics qui vont subir durant presque une heure et quarante minutes une hiérarchie qui les brime (l'acteur Cyril Lecomte) et des voyous qui les insultent et les agressent chaque fois qu'ils font une descente dans une cité. Plus proche du mythe que du docu-fiction, Bac Nord n'est pas la scrupuleuse démonstration d'une police chargée de démanteler un trafic de drogue. Même si le sujet est évoqué lors d'une impressionnante et anxiogène descente dans une cité des quartiers Nord de Marseille, on demeure loin de ces reportages télévisés qui fleurissent et suivent les pas de tout un tas de services policiers. Plus film d'action et thriller que drame social, le long-métrage de Cédric Jimenez a le mérite d'être bien rythmé.


Celles et ceux qui vivent près des cités sensibles de Marseille où se déroulent les trafics en question risquent de sourire. Non parce qu'il découvriront telle ou telle rue qu'ils connaissent bien (comme le chemin du littoral) mais plutôt en raison de certains ''petits détails'' qui peuvent s'avérer incommodants. Lorsque l'on sait la difficulté que rencontre la police pour s'introduire dans un quartier sans y être repérée, on rit doucement devant ce flic qui du haut d'un immeuble situé au beau milieu de la cité surveille l'arrivée d'un charbonneur (revendeur de drogue), debout, jumelles entre les mains. Ou un peu plus loin lorsqu'une quinzaine de flics est confrontée à plusieurs dizaines de jeunes les nerfs à vif. Des détails qui très honnêtement se justifient (sinon, on lance l'assaut, on massacre les flics et le film se termine tout net sur un bain de sang) tout en maintenant une certaine gêne. Nerveux et plutôt bien interprété, Bac Nord s'inscrit dans un contexte réaliste et surtout très actuel. N'en déplaise à ceux qui prônent la complaisance dans une certaine forme d'obscurantisme, et notamment ce journaleux irlandais qui ferait mieux de rester chez lui, dans ses vertes contrées, au lieu de venir juger un film pour ce qu'il révèle de vérité. Bac Nord est un sympathique thriller. Encore très loin des canons hexagonaux du genre mais l'essentiel du spectacle y est...

 

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