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vendredi 27 août 2021

Honeydew de Devereux Milburn (2020) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Des dingues à la manière de Karen et Eulis, le cinéma en a pondu des dizaines. Des centaines, même. Parmi lesquels demeure les plus célèbres d'entre tous. Les membres de la famille Sawyer de Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper. L’œuvre de Devereux Milburn, sa première en long format, entretient d'ailleurs bien plus que l'évocation de ces créatures qui n'ont conservé d'humain que l'apparence. Ici, rien d'extraordinaire puisque ces époux (ou ces frère et sœur ?) ont trouvé la parade leur permettant de survivre dans une région des États-Unis où un parasite s'est attaqué à leurs récoltes. Comme Leatherface et les siens qui en leur temps ont dû surmonter le chômage, Karen et Eulis piègent les touristes et en font le menu de leurs repas. Ce qui peut paraître comme une révélation assez mal venue dans cette critique demeure pourtant une évidence telle qu'on devine assez rapidement ce que vont subir durant presque cent-dix minutes Rylie et son compagnon Sam (ce dernier étant interprété par Sawyer Spielberg, le fils de Steven Spielberg). Fallait pas dormir dans un champ sans en avoir demandé la permission à son propriétaire. Fallait encore moins écouter ses indications et aller se jeter droit dans la gueule du loup. Enfin, fallait surtout pas frapper à la porte de cette vieille et très étrange femme dont le sourire est dès l'entame, la promesse d'une déviance psychologique particulièrement prononcée...


Incarnée par Barbara Kingsley, Karen est de ces femmes âgées qui depuis quelques années sont à la mode sur grand écran et notamment dans les films d'épouvante. Visage souriant cachant de sombres pensée et une détermination sur laquelle les suppliques n'ont aucun impact. Visuellement, Honeydew est typiquement le genre de long-métrage auquel le fan de Massacre à la tronçonneuse ou de Nuits de cauchemar de Kevin Connor pouvait s'attendre. Une ferme isolée, une vieille demeure, un intérieur chargé constitué d'éléments très significatifs du degré de dégénérescence qui y règne (le réfrigérateur absolument dégueulasse !), une nourriture douteuse et des propriétaires pas très nets. Même notre couple de victimes est assez étrange. Sam plus que Rylie (l'actrice Malin Barr) d'ailleurs. Le bonhomme soliloque de jour comme de nuit. Pas vraiment le genre de personnage auquel on s'attache d'emblée. Et au fond, pas davantage par la suite. Plus que de se préoccuper de ses deux victimes, le réalisateur s'intéresse davantage au personnage de Karen, laquelle lui semble si fascinante à mettre en scène que la véritable héroïne de ce récit, c'est elle. Alors, Honeydew n'est-il qu'une resucée sans âme du classique réalisé en 1974 par Tobe Hooper ? La réponse est... non ! Car faut-il le préciser, Honeydew est dans la forme, un véritable Objet Filmique Non Identifié. Tout concours à faire du long-métrage de Devereux Milburn une œuvre vraiment originale. Dès le générique, on est étonné par l'approche du réalisateur qui ici, s'est également chargé lui-même de l'écriture du scénario...


De split-screen diagonaux en salmigondis de monologues, la forme est inédite et franchement pas inintéressante. Et puis, qui voudrait d'emblée jeter aux orties ce qui s'offre à nous comme l'éventualité d'un retour aux sources jamais vraiment égalé depuis les origines ? Malheureusement, Honeydew a tendance à trop s'étirer sur la longueur. Le récit se traîne sur une heure et quarante-sept minutes là où soixante-quinze ou quatre-vingt auraient largement suffit. Dès lors que Sam et Rylie sont pris au piège, le réalisateur applique consciencieusement la même recette jusqu'à la dernière minute. Tout ou presque tourne autour de Karen, de son sourire et de ses monologues aussi déviants qu'inquiétant. Ça n'avance jamais et l'on flaire à des lieues à la ronde la tournure que vont prendre les événements. La fin est longue, terriblement longue, comme si Devereux Milburn tentait de résister à l'envie de mettre un terme au récit. Quelques éléments rappelleront aux fans du cinéaste, l'un des chefs-d’œuvre de David Lynch, Eraserhead, mais au fond, Honeydew n'est pas le petit bijou que l'on pouvait pressentir durant le premier quart-d'heure. Malgré certaines trouvailles du réalisateur et malgré la partition musicale du compositeur John Mehrmann, laquelle participe pourtant à l'intrigante bizarrerie du concept, on ne peut être que déçus...

 

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