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samedi 28 août 2021

Unearth de Dorota Swies et John C. Lyons (2020) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Premier long-métrage en tant que réalisatrice pour Dorota Swies et troisième pour John C. Lyons, Unearth est une assez bonne surprise qui peut s'envisager comme une œuvre à double facette. Tout d'abord construit comme un drame social, les deux réalisateurs mettent un point d'honneur à décrire les difficultés financières que rencontrent deux familles vivant en milieu rural. D'un côté, les Dolan, que Kathryn dirige d'une main de fer. De l'autre, les Lomack que George tente de maintenir à flot. Possédant des terres agricoles sur lesquelles il n'a jamais su ni même voulu cultiver la moindre céréale, les finances de George sont à l'agonie. C'est pourquoi il accepte la proposition qui lui est faite de vendre une parcelle de son terrain à une société spécialisée dans l'industrie du gaz. C'est ainsi que se termine la première partie de Unearth. Une approche dramatique qui aura tout de même bouffé les deux tiers du film pour ensuite laisser la place à l'horreur la plus viscérale qui soit. Car bien entendu, les scénaristes Kelsey Goldberg et John C. Lyons ne vont pas seulement se contenter de pourrir la vie de leurs protagonistes en évoquant simplement des soucis d'argent mais ils vont également introduire un aspect horrifique à travers l'exploitation des sols d'où va surgir un mal dont les origines demeureront inconnues mais dont l'existence dans l'imaginaire des scénaristes provient à l'origine des guerres commerciales et de l'impact de la COVID-19 sur un plan économique dont les première victimes sont bien entendu les agriculteurs...


Le long-métrage se soustrait de son approche purement dramatique pour plonger Kathryn Dolan, George Lomack et leurs familles respectives dans une approche tout à fait différente. Si Unearth ne transpirait pas la joie et la bonne humeur, la suite va nous démontrer qu'on peut aller encore plus loin dans la noirceur, là où on pensait avoir déjà atteint le fond. Le drame se mue alors en film d'horreur qui atteint graphiquement son point culminant lors de séquences dignes de la Body Horror du Cabin Fever d'Eli Roth (2002). Épuisés, les membres des deux familles accusent de surcroît le contrecoup d'un phénomène s'échappant de l'extraction de gaz naturel. Toux, vomissement, il va parfois avoir le cœur bien accroché, surtout pour les non-initiés et les hypocondriaques. Pourtant moins outrancier que certains films d'horreur basant presque exclusivement leur contenu sur d'innombrables saillies gore, Unearth est assez sanglant, bien que n'abordant le genre horrifique que tard dans le récit. Dorota Swies et John C. Lyons tentent de rattraper le retard qu'a pris leur long-métrage dans le domaine de l'horreur et de l'épouvante mais le mal sans doute aura déjà fait des ravages parmi les spectateurs les moins patients qui auront quitté l'aventure au bout de quelques dizaines de minutes seulement. Il faut comprendre que les quelques résumés que l'on peut chiner ça et là sur la toile sont assez peu représentatives du contenu offert par Unearth...


Rien ne semble en effet plus éloigné du long-métrage que l'évocation d'un pacte passé avec le Diable ou d'un phénomène lui-même, diabolique. Mieux vaut prendre Unearth pour ce qu'il est : un drame prenant au deux tiers du métrage un virage sec vers l'horreur avec cette toute petite vision du fantastique que peuvent revêtir certains symptômes d'une étrange maladie dont l'un des exemples les plus frappants demeure la mort de Kathryn Dolan qu'interprète une Adrienne Barbeau (The Fog et New York 1997 de John Carpenter) que l'on prendra beaucoup de plaisir à découvrir, accompagnée à l'image par Marc Blucas, Allison McAtee, Brooke Sorenson ou P. J. Marshall. Sombre et désespéré, jusqu’au-boutiste, le scénario de Unearth n'épargne personne, pas même les plus jeunes, laissant les spectateurs sur leur fin lors d'une conclusion ouverte, signe, peut-être, d'une séquelle à venir...

 

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