Nouvelle soirée spéciale
mais cette fois-ci consacrée à une œuvre catastrophe et une autre
catastrophique. Bien que la première aurait pu être la seconde,
elle parvient tout de même à remplir son principal objectif, celui
de divertir. Car oui, San Andreas est avant tout autre
chose, un spectacle visuellement ahurissant. Bien entendu, pour ce
qui est du réalisme, il faudra aller chercher ailleurs et notamment
du côté de Earthquake de Mark Robson qui demeure même
quarante ans après sa sortie comme le meilleur film sur le sujet des
tremblements de terre et l'un des tout meilleurs films catastrophes
de l'histoire du cinéma.
Le cinéaste canadien
Brad Peyton n'est pas un parfait inconnu puisque ce réalisateur,
scénariste et producteur de trente-six a débuté sa carrière à
l'âge de vingt-deux ans avec Full. Depuis, il a tourné plus d'une
dizaine de films dont Voyage au Centre de la Terre 2 :
L'Île Mystérieuse. Son dernier film, lui, est un spectacle
numérique permanent comptant quelques faux plans-séquences
particulièrement réussis. Si l'introduction du film est grotesque
et totalement surréaliste (il faut voir la jeune femme victime d'un
improbable accident survivre à une chute dans un gouffre de
plusieurs dizaines de mètres), les scènes d'apocalypse vont se
succéder à un rythme endiablé.
Prenant la voie de la surenchère au même titre que le 2012
de Roland Emmerich, le film de Peyton lui est
pourtant très supérieur. En tout cas, moins agaçant et plus
plaisant à suivre.
Dwayne Jonhson campe le
rôle d'un secouriste qui aux commandes de son hélicoptères aide
son prochain. La tâche à laquelle il va devoir s'atteler sera cette
fois-ci un peu particulière puisqu'il s'agira d'abord de sauver
celle censée devenir bientôt son ex-épouse (l'actrice Carla Gugino
récemment vue dans la série produite par M. Night Shyamalan,
Wayward Pines), puis ensuite, de venir en aide à leur
fille Blake (Alexandra Daddario) heureusement épaulée par deux
frangins (Hugo Johnstone-Burt et Art Parkinson).
Très franchement, si le
film en met plein la vue en matière d'effets-spéciaux et si le
récit, parfois abracadabrant, tient le spectateur en haleine, il
faudra laisser ses neurones au vestiaire. On a droit au sempiternel
divorce, à l'amant d'abord charmant et qui va se révéler un
parfait poltron, à l'amourette entre adolescent et au petit frère
débrouillard. Sauf qu'ici, et contrairement à une grande majorité
de films catastrophes, le sujet ne développe pas l'aspect
humanitaire qui pousse généralement l'homme à aider son prochain
quoi qu'il arrive. San Andreas se borne à suivre le
sauvetage d'une gamine par ses parents avec en toile de fond un
aspect scientifique balayé un peu trop rapidement pour être
convaincant. Toujours est-il que malgré son physique de catcheur
(qu'il est d'ailleurs), l'acteur Dwayne Johnson parvient tout de même
à interpréter le rôle relativement émouvant de ce sauveteur qui
quelques années auparavant a perdu l'une de ses filles dans un
accident de rafting sans parvenir à la sauver. Par contre, tout
réussis qu'ils sont, les effets-spéciaux sont tellement nombreux à
l'image qu'ils finissent par nuire au visuel de l'ensemble. Si dans
leur globalité ils demeurent impressionnants, on ne sait parfois pas
où donner du regard et cela gâche un peu le plaisir. C'est
d'ailleurs durant les passages les moins engorgés en la
matière que le film se révèle le meilleur. Malgré la crainte du
début, San Andreas se trouve être finalement un très
agréable divertissement qui ne peut que ravir la famille...
La suite fait un peu plus
mal à la rétine. Stephen King, écrivain que l'on ne présente plus
et qui est le plus adapté au cinéma et à la télévision décide
un jour d'endosser le rôle de réalisateur. Pour cela, il adapte une
nouvelle écrite de sa propre main, Poids Lourds,
extraite de son recueil Danse Macabre. L'idée est
pourtant au départ des plus séduisante. Imaginez donc vos
objets électriques se mettant à agir indépendamment de votre
volonté au point de tout faire pour vous faire passer de vie à
trépas.
On imagine tout d'abord
que signé du maître de l'épouvante, Maximum Overdrive
ne pourra qu'exceller dans le domaine de l'horreur. Pourtant, on
déchante assez vite. La faute à un rythme d'une lenteur
stupéfiante. Et même la présence de Emilio Estevez n'y changera
rien. Le film est d'un mortel ennui. Et le pire pour un auteur
d'épouvante est que le spectateur ne ressente pas la peur devant son
œuvre. C'est malheureusement le cas avec ce Maximum Overdrive
qui, au contraire des classiques du nanar que l'on prend un immense
plaisir à partager entre amis, ne vaut absolument pas la peine que
l'on perde plus d'une heure trente à le regarder. Un ratage
complet !
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