The Night Comes For
Us
n'est qu'un plaisir coupable. Le genre de long-métrage basant
l'essentiel de son intérêt sur l'action ultra-violente et l'horreur
la plus débridée (ce qui est un comble pour une œuvre provenant
directement d'Asie). Le long-métrage du cinéaste indonésien Timo
Tjahjanto n'est pas qu'une histoire d'hommes. Pourtant couillue, les
femmes y sont cependant conviées au même titre que leur homologues
masculins même si pour cela, elles seront bien moins représentées.
Moins nombreuses, mais néanmoins toute aussi capables qu'eux de
montrer leurs talents de combattantes face à un groupe réduit à sa
portion congrue en moitié de métrage. Un homme seul face à une
armada de soldats, hommes de main d'une triade qui s'est jurée de
leur faire la peau à lui, ainsi qu'à la gamine qu'il a sauvé alors
qu'elle devait mourir au même titre que tous les habitants d'un
village ayant détourné une grosse quantité de drogue. Un individu
reconverti un peu trop tard en bon samaritain qui fera le ménage
autour de lui lors de nombreux et très sanglants combats à mains
nues, armé d'objet contondants (couteaux, pic à glace, verre brisé,
etc...) ou d'armes à feu. Pour un résultat vraiment gore.
L'attitude
hyper-maniérée de certains protagonistes et les combats parfois
stylisés raviront ceux qui évitent à tout pris les duels
brouillons, mais laissent parfois un sale goût en bouche. Car en
effet, comment accepter l'invraisemblance de certains combats dont
l'incohérence est forcément justifiée par le fait qu'un type
contre vingt ou trente n'aurait pas la moindre chance de s'en sortir en d'autres circonstances ?
C'est ainsi donc que pour qu'il ne meure pas au bout d'un
quart-d'heure, Timo Tjahjanto imagine pour son héros des situations
hautement improbables qui gâchent quelque peu la tension par leur
teneur en ridicule. A titre d'exemple, évoquons simplement la
séquence au cour de laquelle, les proches du héros Ito, incarné
par Joe Taslim, encore vivants, sont pris d'assaut par un nombre
important de membres de la triade passant tous par une seule et
unique porte. Si l'architecture de l'appartement rend crédible cette
seule source de pénétration des lieux, on a du mal à comprendre
comment ces derniers se retrouvent bloqués au point qu'ils viennent
se faire écharper l'un après l'autre comme si un mur invisible les
contraignait à affronter nos héros individuellement. Surtout que la
caméra laisse entrevoir l'attitude grotesque des interprètes
simulant un embouteillage alors même que le passage leur ouvre
grands les bras. Un détail ? Oui, sans doute, mais quand
même...
Sans
doute le genre le veut-il ainsi, mais concernant encore les combats,
s'ils demeurent généralement très bien orchestrés, certains se
révèlent défectueux. Toujours cet énervant attentisme lors de
séquences durant lesquelles les membres de la triades attendent bien
sagement leur tour pour s'en prendre à Ito. Aucune chance de
s'attacher aux personnages et surtout de s'inquiéter sur leur sort
tant ils semblent insensibles aux nombreux coups qu'il subissent
durant les deux heures (ou presque) que dure The
Night Comes For Us.
La liste serait trop longue à énumérer mais le seul exemple du
combat opposant deux individus de sexe féminins se terminant presque
par le doigt coupé de l'une et l'éventration de l'autre sans
qu'aucune ne ressente la moindre douleur est assez édifiant. Nous
sommes donc plus proche du manga
live
que du polar pur. Quant au scénario, aucune chance de se perdre dans
les méandres du script de Gareth Evans et du cinéaste lui-même.
L'intérêt
principal, et d'ailleurs unique, de The Night
Comes For Us,
repose donc sur les combats. Violents, saignants à souhait (têtes
écrabouillées, éventrations, égorgements et autres joyeusetés)
et plutôt bien fichus. Faire l'impasse sur les trop nombreuses
incohérences, c'est la certitude de passer un agréable moment. Pour
le reste...
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