Comme son nom l'indique,
un sac mortuaire est une housse en nylon servant à transporter le
corps d'un défunt. C'est aussi le nom d'une anthologie télévisuelle,
du moins dans sa version originale puisque Body Bags
de John Carpenter et Tobe Hooper est devenu chez nous Petits
Cauchemars avant la Nuit.
Un titre un peu... débile digne de ces infâmes traductions
disponibles chez nos lointains voisins canadiens. Présent lors de
l'ouverture de l'anthologie, entre chaque court-métrage ainsi que
lors de sa conclusion, John Carpenter est en outre l'auteur de deux
des trois sketches intitulés La Station Service
et Les Cheveux du Docteur Miracle.
Tobe Hooper est quant à lui l'auteur du dernier d'entre eux, Œil
pour Œil...
Le premier consacre son récit à une jeune étudiante du nom de Anne
(l'actrice afro-américaine Alex Datcher notamment vue aux côtés de
Wesley Snipes dans Passager 57
de Kevin Hooks) qui pour se faire un peu d'argent travaille de nuit
dans une station-service. L'occasion de faire des rencontres parfois
inquiétantes avec des clients pas toujours très nets (de quoi voir
défiler à l'écran Wes Craven, David Naughton ou encore Sam Raimi)
mais sans aucune mesure avec le tueur qui rôde bientôt dans les
parages. Si quelques gimmick rappellent que John Carpenter est bien
l'auteur de La Station Service
(cette façon si personnelle de filmer le tueur en arrière-plan), ce
premier sketch est d'une qualité toute relative même si elle se
révèle plutôt sympathique dans sa dernière partie...
Contrairement
à ceux qui affirment que Tobe Hooper est celui qui s'en sortira le
mieux dans le concept de l'anthologie avec son court-métrage, le
second réalisé par John Carpenter demeure il me semble, le meilleur
des trois proposés ici. Principalement interprété par l'acteur
Stacy Keach, surtout connu pour avoir incarné entre 1984 et 1998 le
personnage du détective privé Mike Hammer dans la série télévisée
éponyme, Les Cheveux du Docteur Miracle
brille par son absence d'hémoglobine mais aussi par la présence
d'un second degré plutôt efficace. Dans ce sketch, un certain
Richard Coberts totalement obnubilé par la perte de ses cheveux va
accepter de suivre un traitement révolutionnaire lui permettant de
retrouver une longue et luxuriante chevelure. Un traitement
malheureusement accompagné d'effets secondaires indésirables. Stacy
Keach s'y avère irrésistible. Avant de retrouver pour une dernière
fois John Carpenter qui se livre dans le rôle d'un médecin-légiste
zombifié à une visite de la morgue où il est employé, Tobe Hooper
livre un segment relativement plat malgré la richesse du propos. Œil
pour Œil met
en scène l'acteur Mark Hammil (le personnage de Luke Skywalker dans
la première trilogie Star Wars),
lequel interprète le rôle d'un célèbre joueur de base-ball qui à
la suite d'un grave accident de voiture perd son œil droit. À la
suite d'une intervention chirurgicale, il retrouve une vue parfaite
grâce à la greffe d'un œil opérée par le Docteur Bregman
interprété par le réalisateur Roger Corman. Mais comme le
spectateur aura tôt fait de le deviner, Brent Matthews sera
rapidement victime de visions abominables avant d'apprendre que l’œil
qui lui a été greffé fut celui d'un dangereux psychopathe...
D'une
manière générale,
Body Bags
est typique de ces anthologies horrifiques qui jouent sur différents
thèmes et différents genres pour mêler humour, horreur et
fantastique pour un résultat finalement pas si mauvais que cela.
L'anthologie demeure cependant très en deçà d'un Creepshow
réalisé par George Romero en 1982 et visuellement, les couleurs
criardes s'avèrent parfois indigestes. Autant dire que ça pique les
yeux à certaines occasions. Mais en prônant un certain humour,
surtout lors du second segment qui selon moi demeure la pièce
maîtresse de celle anthologie, John Carpenter et Tobe Hooper
assurent un taux de divertissement assez élevé. Entre slasher,
comédie horrifique et fantastique sous perfusion de The
Hand
d'Oliver Stone (pour ne citer que celui-ci), Petits
Cauchemars avant la Nuit
se laisse regarder même si l'on est encore très loin d'atteindre ce
que les deux réalisateurs ont produit de mieux durant leur longue
carrière. À noter que la présence d'un troisième réalisateur du
nom de Larry Sulkis a été évoqué à la mise en scène alors même
qu'il demeure non crédité au générique...
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