Contre la sinistrose, rien de mieux qu'une comédie. Bonne ou
mauvaise, qu'importe. L'essentiel est de se vider la tête, rire un
bon coup et pourquoi pas, en conserver un bon souvenir. On évitera
donc d'avoir la dent trop dure contre le dernier long-métrage
de James Huth, auteur auparavant de Brice de Nice,
de Lucky Luke
ou d'Un Bonheur n'arrive jamais Seul.
Rien de transcendant, donc à part pour celles et ceux qui édifièrent
une stèle autour du personnage incarné par Jean Dujardin, le fameux
Brice en question. Si Rendez-vous chez les
Malawas
se digère relativement bien, cette petite comédie dans l'air du
temps, avec ses gags grabataires et son contexte voilant à peine ses
références télévisuelles, déroule son récit sans qu'aucune
aspérité ne vienne gripper le train-train d'un cinéma français
humoristique qui se mord la queue à force de toujours copier/coller
le même concept. Il sera facile pour certains d'évoquer l'image
d'une Afrique primitive comme élément de caricature. Mais ne
l'oublions pas, si l’œuvre de James Huth évoque forcément la
remarquable émission présentée par Frédéric Lopez (puis plus
tard par Raphaël de Casabianca) Rendez-vous
en terre inconnue,
il n'y a aucune raison valable de n'y voir que le côté sombre des
éternels clichés dont se font les pourfendeurs les marchands de la
bien-pensance. Car qui oserait critiquer la dite émission ?
Certainement pas ceux qui pourraient par contre éventuellement
s'acharner sur l’œuvre de James Huth...
A
dire vrai, ceux que le réalisateur/scénariste moque réellement
dans ce long-métrage qui confronte quatre ''célébrités'' à un
peuple d'Afrique, ce ne sont pas ces malawas que l'on aurait aimé
voir réellement exister mais bien ce journaliste en perte de
vitesse, animateur d'un ''télé-achat'' et leader autoproclamé.
Cette actrice de sitcom dont aucun film n'a vu le jour sur grand
écran. Cet humoriste qui parvient péniblement à remplir les salle
de spectacle. Ou bien ce footballeur professionnel pas vraiment
finaud. On le comprends assez rapidement : le réalisateur n'a
pas choisi de faire dans la finesse et semble n'avoir pas la moindre
tendresse pour ses ''héros''. Ici, le message tiendra dans quelques
toutes petites phrases laissées derrière eux par celle et ceux qui
par la force des choses sont devenus les vedettes préférées des
français. James Huth a beau tourner son film sur des terres
africaines absolument magnifiques, il n'en exploite malheureusement
le potentiel que très superficiellement. Ou comment gâcher une
opportunité en ne concentrant son intrigue qu'autour de son quatuor
de pantins.
Sylvie
Testud, Michaël Youn, Ramzy Bédia et Christian Clavier font ce
qu'on leur demande et ils le font bien. Pascal Elbé incarne quant à
lui l'alter ego de Frédéric Lopez en la personne de Léo Poli
tandis que François Levantal interprète le cameraman Géronimo. La
plus grosse déception de Rendez-vous
chez les Malawas
se situe dans son manque flagrant de profondeur. Ça n'est pas parce
que le réalisateur a voulu une fois encore emprunter le terrain de
la comédie que cela doit forcément l'empêcher à chaque fois d'y
imposer une certaine dimension. D'autant plus qu'avec la référence
télévisuelle que se traîne derrière lui son dernier long-métrage,
le script co-écrit par James Huth, Michaël Youn et Sonja Shillito
possédait des bases solides qui ne manquaient plus qu'un tout petit
effort d'imagination de la part de ses auteurs. En l'état,
Rendez-vous chez les
Malawas
est une comédie sympathique, drôle à certaines occasions si rares
soient-elles, mais manquant, je le répète d'une certaine
profondeur. Si son peuple imaginaire ne laisse pas indifférent,
James Huth semble très rapidement s'en désintéresser pour ne
concentrer son récit que sur son carré de vedettes. Un choix
malheureux pour une comédie qui une fois encore, ne parvient pas à
s'extraire du lot...
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