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mardi 7 avril 2020

#JeSuisLà d'Eric Lartigau (2020) - ★★★★★★★★☆☆



Après avoir véritablement lancé la carrière cinématographique du duo d'humoristes formé autour de Kad Merad et Olvier Baroux avec Mais qui a Tué Pamela Rose en 2003 et Un Ticket pour l'Espace en 2006, après avoir déjà mis en scène Alain Chabat dans l'excellent Prête Moi ta Main la même année, après avoir réalisé le segment Lolita du film à sketches Les Infidèles en 2012 et après avoir connu un grand succès avec La Famille Bélier en 2014 en remportant notamment le César du Meilleur espoir féminin pour Louane Emera, le réalisateur français Eric Lartigau est revenu en février dernier avec son tout dernier long-métrage, #JeSuisLà. Il abandonne cette fois-ci l'humour loufoque de ses débuts ou celui un peu plus lourdingue des Infidèles pour une approche toute en sensibilité et en poésie. En confiant l'interprétation du restaurateur Stéphane à l'un des acteurs français les plus attachants de l'hexagone, son œuvre ne pouvait s'attirer que la sympathie de la critique et des spectateurs. Sur un scénario écrit en collaboration avec Thomas Bidegain (De Rouille et d'Os et Dheepan de Jacques Audiard), il écrit une histoire aux tenants relativement fragiles mais qui tient sur ses fondations grâce à l’expertise d'un professionnel du rire capable de naviguer dans des eaux beaucoup plus modérées.

On parle bien évidemment du réalisateur lui-même, mais aussi d'Alain Chabat qui surprend par sa grande retenue même si son nouveau personnage ne s'éloigne finalement pas tant de celui qu'il interprétait au début de Prête Moi ta Main. Un individu tout en mesure, en discrétion. Sauf qu'aujourd'hui, le Stéphane qu'il incarne a quatorze ans de plus que le Luis Costa qui côtoyait la charmante Charlotte Gainsbourg. Stéphane, lui, semble remettre son existence en question. Divorcé et père de deux fils qui travaillent à ses côtés dans le restaurant familial situé au pays basque, il tient en secret une relation virtuelle avec Soo, une artiste-peintre sud-coréenne qui ne le laisse pas indifférent. Sans prévenir personne de la raison de son voyage, Stéphane annonce un jour qu'il part pour la Corée du Sud. Une fois à bord du vol qui doit l'emmener jusqu'à l'aéroport de Séoul, il envoie un message sur Instagram à la jeune femme. Celle-ci lui annonce qu'elle viendra le chercher à son arrivée. Mais lorsque Stéphane arrive à destination, Soo n'est pas là. L'homme patiente une heure, deux... Puis un jour, un second, puis un troisième. Au bout d'une dizaine de jours, après avoir pris le temps de connaître chaque recoin de l'aéroport, après avoir conversé avec une employée à l'entretien, après avoir aidé dans un restaurant sud-coréen de l'aéroport et surtout, après avoir partagé sur Instagram des centaines de photos avec ceux qui se sont abonnés à son profil, le voilà désormais devenu populaire...


Bien involontairement d'ailleurs puisque le personnage façonné d'abord par écrit par Eric Lartigau et auquel a ensuite donné vie Alain Chabat n'est pas de ces hommes qui cherchent la lumière. Juste une façon de ne pas vieillir, de suivre le train des nouvelles technologies en donnant un grand coup de balai dans son existence (symbolisé par le retrait des trophées de chasse ornant son restaurant et en communiquant grâce à l'outil Instagram). #JeSuisLà expose également la désillusion d'un homme plongé seul en terre étrangère. Dans un pays dont il ne parle pas la langue, mais qui revêt une image de carte postale idyllique qui donne furieusement envie de suivre les pas de son héros. ''Coincé'' dans un aéroport fourmillant de vie, Alain Chabat campe avec une infinie justesse un homme séduit par tout ce qui l'entoure. Accompagné par la magnifique photographie de Laurent Tangy, Alain Chabat erre dans un monde bruyant et coloré, fait de rencontres inattendues. Doona Bae incarne Soo, rencontrée virtuellement, puis en rêve (séquence d'une infinie beauté) et de manière ensuite, beaucoup plus concrète. Eric Lartigau n'en oublie cependant pas d'y inclure une note d'humour à travers le personnage de Suzanne incarné par l'humoriste et actrice Blanche Gardin. Un grand film...

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