Constantine et Nick Nikas
braquent une banque mais les choses tournent mal. Le contenu du sac
contenant les billets contient une liasse piégée qui explose.
Prenant la fuite, ils sont poursuivis par des agents de police qui
finissent par arrêter Nick tandis que son frère parvient à leur
échapper. Enfermé avec d'autres détenus, le premier est passé à
tabac puis se retrouve à l’hôpital. D'abord convaincu de pouvoir
réunir l'argent de la caution qu'exige un avocat véreux pour la
libération de Nick, ''Connie'' comprend qu'il va devoir se
débrouiller seul. Lorsqu'il apprend que son frère a été transféré
aux urgence, il n'a plus qu'une obsession : le retrouver et
l'aider à s'échapper. Mais son plan ne va pas se dérouler comme il
l'avait prévu. En effet, convaincu d'avoir réussi à retrouvé
Nick, il va très vite se rendre compte de son erreur. L'homme au
visage bandé qu'il traîne inconscient derrière lui est un petit
dealer qui a eu maille à partir avec les autorités. Pris sous
l'aile d'une vielle femme et de sa petite-fille Crystal, Connie
compte cependant profiter de l'opportunité que lui offre Ray qu'il a
libéré à la place de son frère. L'homme lui raconte en effet
qu'après avoir échappé à la police en compagnie de deux autres
petite frappes, ceux-ci ont laissé derrière eux le fruit d'un vol
dans un parc d'attraction. Connie propose alors à Ray de l'aider à
récupérer l'argent et de le partager en deux. Une longue nuit
s'ouvre alors aux deux hommes...
Deux ans avant Uncut
Gems,
les frères Joshua et Ben Safdie plongeaient déjà leurs
protagonistes dans des situations ubuesques. Un cauchemar nocturne et
nihiliste dans un New York anxiogène. Une course-poursuite infernale
dont personne ou presque ne sortira indemne. Si Good
Time
prend dès le départ les allures d'un drame social qui expose un
Nick déficient mental formidablement interprété par Ben Safdie,
très vite, le contexte change pour muer en un thriller sombre et
désespéré. Les feux de la rampe n'éclairent pas ici le modèle
américain. Joshua et Ben Safdie semblent se complaire à décrire un
univers où ne se côtoient que junkies, braqueurs de banque, avocat
véreux et innocence ''perdue''. Comme plus tard avec leur dernier
long-métrage Uncut
Gems,
les deux frangins poussent le curseur de la déliquescence à ce
point que Good
Time
en devient pittoresque et même, presque amusant. Les deux cinéastes
injectent en effet à leur thriller un ''shoot'' d'humour macabre qui
désamorce si souvent la noirceur du propos que l'on fini par sourire
devant l'étalage d'incompétences dont fait preuve le personnage de
Connie interprété par l'acteur britannique Robert Pattinson qui
ici, incarne la loose comme peu d'autres avant lui.
Toujours
aussi caricaturaux, et comme soulignant la parenté de leur œuvre
avec les polars les plus sombres et les plus emblématiques du
septième art (on pense notamment parfois au cinéma d'Abel Ferrara,
Sydney Lumet, Charles Laughton ou plus près de nous, A1lain Corneau
ou Gaspar Noé), Joshua et Ben Safdie injectent là encore, des
séquences visuellement cruelles témoignant d'une réalité sociale
''crasse''. Loin du buddy
Movie
ou deux caractères opposés s'affrontent, Good
Time
est un thriller réunissant un collège d'âmes en peine cherchant à
s'en sortir par tous les moyens. Mais ceux que tentent d'utiliser les
personnages ne sont pas dans le cas présent de ceux qui vous sortent
de la merde mais vous y enfonce la tête. Il se dégage de leur avant
dernier film, une poésie de la noirceur totalement jubilatoire qui
ne souffre parfois que de vivre sur le fil du rasoir. Entre
l'absurdité de certaines séquences outrageusement caricaturales (ce
sort qui s'acharne avec constance sur les personnages), l'évocation
éminemment touchante du lien qui unit les deux frères, la
course-poursuite désespérée de ses anti-héros traquée en hauteur
par d'agiles drones, la ''consternante'' habitude des frères Safdie
à ne pas vouloir caresser le spectateur dans le sens du poil et
l'ample score de Oneohtrix Point Never, Good
Time est
de ces cauchemars dont on n'a pas du tout envie de se réveiller...
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