C'est devant un monument
que nous nous trouvons là. L'un des longs-métrages du cinéaste
italien Bruno Mattei que tout fan se doit d'avoir vu au moins une
fois dans sa vie. Après avoir honteusement pillé l’œuvre de
George Romero Dawn of the Dead
avec Virus Cannibale s'être inspiré du
post-apocalyptique New York 1997
de John Carpenter en 1984 pour Les Rats de
Manhattan,
et avant de profiter du succès de Terminator
de James Cameron avec Shocking Dark
qui sera parfois retitré Terminator 2
et bien plus tard de celui des Dents de la Mer
avec un pitoyable Jaws 5
(auquel le cinéaste sera contraint de remplacer le nom par Cruel
Jaws),
Bruno Mattei s'est rendu coupable d'un très réjouissant Robowar
(vous
noterez la faute (volontaire?) d'orthographe) situé en milieu
hostile, dans une jungle qui (ne) dépareillerais (pas) avec celle
d'un certain... Predator
réalisé par John McTiernan en 1987. Bruno Mattei tournait donc une
copie presque conforme du génial actioner
de science-fiction notamment incarné par Arnold Schwarzenegger.
L'histoire y est en tout point similaire, à la différence d'un
détail : désormais, le commando guidé par Murphy Black ne se
retrouve non pas confronté à une créature venue d'une autre
planète mais à un robot (cette fois-ci, avec un T) conçu par
l'armée américaine. Une armée qui en a évidemment perdu le
contrôle, la machine vaquant à ses occupations en tuant
systématiquement tous ceux qui osent empiéter sur son bout de
forêt.
Face
à 'Omega-1'
(rien à voir avec les Oméga-3, je vous rassure), Murphy Black,
donc, et sa section de soldats lourdement armés. Tout comme pour les
hommes du Major Alan Dutch Schaefer du long-métrage de McTiernan,
les responsables ont menti à Black et les siens sur les raisons
véritables de leur mission. Et tout comme dans Predator,
ils vont être contraints d'être accompagnés par un certain Mascher,
incarné par un Mel Davidson qui aurait dû penser à faire une cure
d'anabolisants avant le tournage s'il voulait pouvoir se comparer à
Carl 'Dillon' Weather. Pour le charisme, on repassera. Car à part
Romano Puppo que l'on a pu notamment voir chez Sergio Corbucci,
Sergio Martino ou encore Dino Risi, le reste du casting est à la
ramasse question physique. Le seul élément féminin auquel Bruno
Mattei octroiera quelques lignes de dialogue est lui incarné par
l'actrice Catherine Hickland qui n'aura visiblement interprété
qu'une dizaine de personnages sur grand écran et davantage pour la
télévision. La belle a beau posséder quelques atouts, elle ne
parvient cependant pas à faire oublier la troublante sensualité
(sexualité?) de l'actrice mexicaine Elpidia Carrillo (que j'ai
malheureusement trop souvent tendance à confondre avec Elizabeth
Peña), menue, suant par tous les pores, excit... heu,, hum, bon je
m'arrête là.
Inutile
de revenir sur le scénario, car à part la différence d'origine du
prédateur qui ici se résume à un motard casqué usant d'un
pistolet à laser redoutable, c'est du copier/coller, avec tout ce
que cela génère de comparaison. Car, force est de reconnaître que
chaque plan, chaque séquence offre l'opportunité au spectateur
grisé par quelques bières de comparer les œuvres de Bruno Mattei
et John McTiernan. Difficile donc de préférer le film du premier
alors même qu'il s'agit peut-être de l'un de ses meilleurs nanars.
Si son robot est ridicule, affublé d'une voix grotesque et de lignes
de texte incompréhensibles dont nous nous serions bien passés,
Robowar n'est
jamais ennuyeux malgré le jeu approximatif de ses interprètes. Des
acteurs qui incarnent en effet assez mal la peur censée leur tordre
les entrailles devant l'inconnu. Ça pète de partout, Bruno Mattei
reproduisant l'attaque du camp ou la déforestation à grands coups
de sulfateuse, tout ça, avec ses propres moyens. Robowar
tire
son génie d'avoir justement voulu reprendre chaque scène
d'anthologie du film de McTiernan à sa sauce. Une préparation à
base de sauce tomate sûrement, mais qui sous un soleil tropical a
sans doute tourné un peu trop rapidement. Reste que pour les fans du
cinéaste italien, Robowar
est culte. Et ce statut bien mérité, Bruno Mattei ne l'a volé à
personne...
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