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mardi 9 octobre 2018

Comme de Garçons de Julien Hallard (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



Après une petite demi-heure d'une lourdeur assommante et d'un ennui abyssal, on pouvait craindre que Comme des Garçons ne soit que l'une de ces nombreuses comédies sans saveur qui se généralisent désormais au cinéma. D'abord d'une vacuité sans nom, le premier long-métrage de Julien Hallard déroule ensuite quelques bonnes idées qui permettent à Comme des Garçons de prendre un sentier beaucoup plus captivant. Comme si l'arrivée sur le terrain d'Emmanuelle Bruno, fille d'un ancien grand footballeur incarnée à l'écran par Vanessa Guide, pouvait changer le sort d'une équipe de foot féminine et celui d'un film au demeurant, assez mal barré ! Comédie française et football faisant plus ou moins bon ménage depuis une petite vingtaine d'années (Les Collègues en 1999, 3 Zéros en 2002, Les Seigneurs en 2012, ou encore Le Crocodile du Botswanga en 2014), Comme des Garçons aligne logiquement quelques gros clichés liés au milieu, comme le machisme. Surtout que le film de Julien Hallard situe son action à la toute fin des années soixante. Au moment même où l'on assistait au renouveau d'un football féminin déjà beaucoup mieux ancré dans certains pays autre qu'en France qui aux côtés de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne attendra la toute fin de la décennie pour reconnaître la légitimité du football féminin.

Paul Coutard (l'acteur Max Boulil) est celui qui ose braver les interdictions et les brimades alors que dans la réalité, le journaliste qui lança l'idée d'un match de foot féminin s'appelait Pierre Geoffroy. Comme dans la réalité, plusieurs femmes se présentent spontanément avec, chacune, leur caractère. De la blonde ultra-stéréotypée en passant par quelques exemplaires de femmes à l'allure et au comportement très masculin. Et c'est ce qui dérange justement. Trop souvent évoqués dans le cinéma comique français, ces poncifs finissent par ne plus faire rire grand monde (le coup de la blonde qui couche pour attirer les faveurs du coach, tout le monde connaît cela par cœur) et laissent présager le pire. Non, ce qui véritablement fait la force de Comme des Garçons, c'est le combat que va alors mener Paul Coutard (Max Boulil laissant alors de côté la lourdeur de son personnage) auprès des responsables afin de faire accepter que son équipe puisse enfin profiter du terrain de foot au même titre que l'équipe masculine, et plus généralement faire de son équipe le porte-drapeau du football féminin.

Le film de Julien Hallard marque la présence au générique du célèbre compositeur Vladimir Cosma qui à cette occasion nous replonge au cœur des années soixante, soixante-dix, qui virent éclore de nombreuses bandes originales (on pense notamment aux œuvres qu'il composa pour certains longs-métrages incarnés par Louis de Funès et Pierre Richard), et dont la dernière création colle à merveille avec l'époque évoquée dans Comme des Garçons. Après, on ne peut pas dire qu'en matière de reconstitution le film fasse preuve d'un sens artistique particulier puisqu'à part quelques menus détails (comme la paire de lunettes que porte Vanessa Guide/Emmanuelle Bruno), dans l'ensemble le film pourrait avoir été envisagé comme ayant été tourné dans les années quatre-vingt, ou quatre-vingt dix. Un détail qui selon moi n'a heureusement pas la moindre importance puisque l'intérêt est ailleurs. Car si la première demi-heure est totalement inintéressante, on se réjouit ensuite de voir que les filles s'éclatent, quel que soit le terrain ou le temps qu'il fait.

Max Boulil en fait des caisses, Vanessa Guide joue de ses charmes discrets (tandis que Mona Walravens incarne la blonde superficielle de manière convaincante), Renaud Rutten incarne le ventripotent et détestable Michel Leroux, mais celui dont on regrette qu'il soit sous-exploité, c'est l'acteur Bruno Lochet dont bizarrement, Julien Hallard ne fait que survoler le personnage. Comme des Garçons réserve quelques surprises fort amusantes, comme l'intervention d'anonymes interviewés par la télévision française relevant de l'absurde ! Au final, le film de Julien Hallard est beaucoup plus intéressant que ne le laissait présager un début laborieux...

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