Bernard Fizet s'est fait
plaquer par sa femme. Nadine par son mec. Lui est médecin, elle
photographe et tous les deux sont voisins. Unis dans un même
chagrin, ils vont apprendre à se connaître et à s'apprécier. Lui
est incarné par Michel Blanc et elle par Anémone. La même année,
ils tourneront ensemble Viens chez Moi, j'habite chez une Copine,
réalisé lui aussi par Patrice Leconte, lequel participera en grande
partie au succès de l'équipe du Splendid en les faisant tourner
dans l'adaptation de leur propre pièce de théâtre
Amour, Coquillages et Crustacés
en 1978. Pour l'heure, le cinéaste tourne une comédie sympathique
aussi drôle que tendre qui verra un écho l'année suivante avec Le
Quart d'Heure Américain
dans lequel Anémone connaîtra une histoire compliquée avec le
personnage de Ferdinand, incarné cette fois-ci par Gérard Jugnot,
l'un des fondateurs de l'équipe du Splendid.
Inutile
de dire que les spectateurs sont en terrain connu. Difficile de ne
pas adhérer au style de Patrice Leconte qui à l'époque et d'une
certaine manière, produisait à peu de chose près le même type de
long-métrage à chaque fois. Les dialogues de Michel Blanc font
mouche à chaque fois et Anémone est amusante dans le rôle de cette
jeune femme délaissée par un jeune musicien prénommé Terry et
interprété par le tout jeune Christophe Malavoy. En dehors de ce
dernier et des deux principaux interprètes, l'occasion est donnée
d'apercevoir à l'écran l'acteur Xavier Saint-Macary (Les Hommes Préfèrent les Grosses, avec Josiane Balasko), qui dans la
peau de Philippe, le meilleur ami de Bernard, doit supporter son ami
dépressif. Un mal-être qui d'ailleurs s'exprime relativement
rarement au vu de sa situation, contrairement à une Anémone qui
passe de l'anorexie à la boulimie avec une certaine aisance...
suivie de crampes d'estomacs !
C'est
toujours avec un réel plaisir que l'on retrouve nos deux acteurs.
Les dialogues finement ciselés de Michel Blanc collent parfaitement
au dialogue qu'il a écrit en compagnie de Patrice Leconte sur la
base d'un scénario original écrit par Joseph Morhaim. La bande
musicale est l’œuvre du chanteur et compositeur William Sheller
tandis que la chanson "C'est
peut-être aussi bien comme ça" est
interprétée par la chanteuse Marie-Paule Belle.
Ma Femme s'appelle
Reviens
remplit parfaitement son contrat en instaurant une belle complicité
entre les deux comédiens qui nous livrent une comédie qui ne fait
jamais vraiment l'impasse sur l'émotion même si tout est évidemment
à prendre au second degré. Au détour de quelques scènes, Patrice
Leconte convoque des têtes bien connues des cinéphiles et autres
amateurs de comédies puisqu'apparaissent à l'écran
l'acteur-chanteur Patrick Bruel, l'actrice-réalisatrice et humoriste
Charlotte de Turckheim, le fidèle Guy Laporte, ou encore le metteur
en scène, scénariste et réalisateur Jean-Michel Ribes. On y
découvre même la jeune Pascale Rocard que les amateurs de séries
de l'été auront pu voir six ans plus tard dans le rôle de Nicole
Châtel dans l'excellent feuilleton Le Vent des
Moissons
de Jean Sagols. On pourra noter que pour l'une des premières fois de
sa carrière (et là, j'évoque seuls les films dans lesquels il
tient un rôle important), Michel Blanc n'incarne non pas le beauf
tant attendu mais un personnage au contraire, plutôt responsable de
ses actes, véritable ange protecteur auprès d'une Anémone
complètement perdue. Malgré les années qui séparent Ma
Femme s'appelle Reviens de
sa sortie sur les écrans français le 27 janvier 1982, l'oeuvre de
Patrice Leconte a su conserver toutes ses qualités. Un film que l'on
prend toujours autant de plaisir à redécouvrir...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire