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dimanche 20 mai 2018

Carnage de Roman Polanski (2011) - ★★★★★★★☆☆☆



Trente-cinq ans après le dernier volet de sa trilogie de l'appartement (Le Locataire), le réalisateur franco-polonais enferme à nouveau ses personnages dans un lieu clos avec l'excellent Carnage. Ses obsessions balayées, d'autres immergent de ce récit à l'origine écrit par la femme de lettre française Yasmina Reza, qu'elle a tout d'abord elle-même mis en scène au théâtre sous le titre Le Dieu du Carnage. Le casting intégralement constitué de comédiens français (Isabelle Huppert, André Marcon, Valérie Bonneton et Eric Elmosnino) est remplacé sur grand écran par quatre acteurs anglo-saxons. Roman Polanski imagine son adaptation au cinéma après avoir assisté à l'une des représentations théâtrales de la pièce de Yasmina Reza. C'est en compagnie de l'auteure elle-même, après que l'intéressée ait été approchée par le cinéaste, que Roman Polanski s’attelle à l'écriture du scénario. C'est en 2010, lors de son assignation à résidence en Suisse en raison de problèmes judiciaires que le cinéaste prépare le film à venir. Désormais, l'intrigue ne se situe plus dans l'hexagone mais à New York aux États-Unis. C'est dans l'appartement de Penelope Longstreet et son époux Michael que vont se dérouler les événements. Alors que leur fils à été battu par l'un de ses camarades d'école, les parents de ce dernier sont invités à régler l'affaire avec ceux de la victime, Ethan. Nancy et Alan Cowan s'attendaient sans doute à ne passer que quelques minutes chez les parents du camarade de leur fils Zachary, mais la soirée sera finalement plus longue que prévue. Une soirée qui se transformera en affrontement non seulement entre les deux couples, mais également entre chacun des membres de ces derniers...

Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et John C. Reilly forment ce quatuor d'acteurs qui durant un peu moins d'une heure vingt vont exploiter tout leur talent d'interprètes dans cette comédie sociale fort jouissive et interrogeant des problèmes relationnels, de société, de comportement, allant même jusqu'à empiéter dans l’intimité respectives des deux couples. On a d'une part le couple formé par Jodie Foster et John C. Reilly. Ils incarnent les Longstreet. Elle, est rigide, procédurière. Lui, est plutôt du genre à arrondir les angles. A éviter les conflits. Face à eux, Kate Winslet et Christoph Waltz. Elle, apparaît d'abord soumise. Recroquevillée derrière un époux qui, lui, du haut de son statut d'avocat, a plutôt l'habitude de mener les débats même si là, il donne surtout l'impression de vouloir fuir le conflit qui, tapit dans l'ombre, n'attend qu'un léger déclic pour enrailler la mécanique.

Car si au début, tout se déroule pour le mieux, l'intérêt de Carnage est de montrer l'individu sous tous ses aspects. Bientôt, le respect que chacun montre aux autres s'efface, et le vrai visage apparaît alors. Roman Polanski profite du cadre exigu d'un appartement pour confronter deux couples ayant une vision toute différente d'une même affaire (celle concernant leurs fils respectifs). Chacun voulant tirer la couverture à soit, il n'est pas rare que les personnages perdent successivement leur sang-froid. Surtout lorsqu'ils doivent faire face à des donneurs de leçon. Si Carnage est extrêmement bien écrit et relativement réjouissant, il peut également arriver que ce jeu de massacre verbeux se révèle inconfortable. Car le film de Roman Polanski met directement le spectateur face à ses propres peurs. On sent très nettement les origines théâtrales du scénario écrit à quatre mains et c'est là qu'entre en jeu le talent de ses interprètes, tous plus savoureux les uns que les autres. Si le film n'est pas aussi irrésistiblement drôle que certaines des meilleures comédies tenant essentiellement sur l'interprétation et la grande profondeur des dialogues (Le Diner de Cons, Le Prénom, Un Air de Famille et Cuisine et Dépendances en sont les meilleurs exemples), Roman Polanski exploite cependant à merveille l'espace et le potentiel de ses interprètes. A noter que dans la version française, les quatre interprètes sont admirablement doublés par Hélène Babu, Irène Jacob, Pascal Bongard et Aurélien Recoing. Un pur régal...

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