1988,
année de naissance de l'un des plus fameux personnages du cinéma
d'action. Pourtant, avant de devenir l'être de chair que les
amateurs ont pu apprécier au moins durant ses trois première
apparitions sur grand écran (après, ça se gâte sérieusement),
John McLaine est à l'origine le personnage d'un roman de Roderick
Thorp. Je rectifie : à l'origine, Joe Leland est un personnage
de roman, dont le nom fut abandonné par celui de John McLane à
l'écran, sous la houlette des scénaristes Jeb Stuart et Steven E.
De Souza qui réadaptèrent donc pour le compte du cinéaste
américain John McTiernan, le récit de cet inspecteur à la retraite
venu visiter le siège social de la Klaxon Oil Corporation où
travaille sa fille Stephanie Leland Gennaro (l'actrice Bonnie Bedelia
conservera le nom de famille de son personnage mais changera de
prénom pour devenir Holly Gennero McLane). Désormais, l'inspecteur
McLane se rend au Nakatomi Plaza où doit avoir lieu une fête de
Noël. Mais les choses vont se dérouler différemment lorsqu'un
groupe de terroriste menés par un certain Hans Gruber va prendre en
otage tous les convives. Heureusement pour ces derniers, McLane est
là. Et il va tout faire pour sauver son épouse ainsi que le reste
des otages...
Évidemment,
vu comme ça, on se dit que le scénario est des plus simpliste. Et
d'une certaine manière, cela est vrai. Mais c'était sans compter
sur la maîtrise absolue de John MacTiernan en matière de mise en
scène et sur la présence du très charismatique Bruce Willis dans
le rôle principal. Die Hard
ou, Piège de Cristal
est sans aucun doute l'un des meilleurs films d'action de la fin des
années quatre-vingt. Nouveau personnage érigé en héros justicier
comme purent l'être Paul Kersey (Charles Bronson) de la série Death
Wish et l'inspecteur
Callahan (Clint Eastwood) de la saga Dirty Harry,
John MacLane est de ces personnages inévitablement attachant. Aussi
drôle qu'efficace, c'est à travers les quarante étages d'un
immeuble luxueux, ses longs couloirs, ainsi que ses conduits exigus
que l'inspecteur va donner de sa personne comme rarement on avait vu
cela sur grand écran. Sorte de Rambo
urbain, c'est pourtant au départ armé d'un simple revolver qu'il va
d'abord affronter son ennemi. Et celui-ci est de taille, puisque
constitué d'une dizaine de terroristes rompus à l'exercice de la
prise d'otage. Pour une raison que l'on découvrira n'être qu'un
prétexte, Hans Gruber et ses hommes sont en réalité venus
récupérer les six-cent quarante millions de dollars en bons au
porteur enfermés dans le coffre-fort de Joseph Takagi, le dirigeant
de la branche américaine de la société Nakatomi. Dans le rôle de
Hans Gruber, l'acteur Alan Rickman qui n'était non pas un acteur
allemand comme laisse le prétendre le récit, mais un britannique
originaire de Londres. Autre personnage dont la présence ne laisse
pas indifférent, celui composé par l'acteur Hart Bochner. Harry
Ellis est un proche collaborateur, le nez poudré de cocaïne,
lourdingue, volatil et finalement particulièrement dangereux puisque
capable de retourner sa veste dans les pires moments.
Après
vingt minutes forcément calmes puisque précédent l'arrivée des
terroristes, l'action démarre au quart de tour. Les coups de feu
résonnent, les explosions se multiplient et John McLane entre en
action. Un super-héros sans costume mais capable de se tirer de
situations fort périlleuses. Bruce Willis brille indéniablement par
sa présence et crée ainsi un personnage à la hauteur des enjeux.
Pourtant, il aurait pu en être autrement puisqu'à l'origine
l'adaptation du roman de Roderick Thorp devait donner lieu à une
suite de Commando de
Mark L. Lester dans lequel le body buildé Arnold Schwarzenegger
sauvait des mains du général Arius et de ses hommes, sa fille
Jenny, incarnée par la délicieuse Alyssa Milano. L'ancien
culturiste refuse et finalement, le projet tombe entre les mains de
John McTiernan qui l'année précédente rencontra un immense succès
avec le génial Predator.
Le rôle de John McLane
par contre, mettre du temps avant d'être offert à Bruce Willis
puisque, au hasard, Sylvester Stallone, Mel Gibson, Richard Gere et
d'autres encore furent évoqués avant lui.
Il
existe beaucoup d'anecdotes tournant autour de ce film au budget de
vingt-huit millions de dollars mais l'une des plus amusantes demeure
dans le fait que l'acteur Alan Rickman avait peur des armes et que
lorsque retentissait un coup de feu durant le tournage, il sursautait
automatiquement. Un problème qui fut résolu assez simplement
puisque toutes les scènes durant lesquelles il devait lui-même
faire usage d'une arme furent coupée à l’exception de celle où
il tue Joseph Takagi.
Autre anedcote indirectement liée au film de John McTiernan :
le cinéaste français Charles Nemes tourna en 2001 La
Tour Montparnasse Infernale,
une parodie de film d'action avec Eric Judor et Ramzy Bédia. Parmi
les quelques sources d'inspiration, Piège de Cristal
s'y situe en bonne place.
L'année
de sa sortie, le film engrange presque l'équivalent de trois fois la
mise de départ rien que sur le territoire américain. Chez nous, il
attirera plus de six-cent cinquante spectateurs. Une légende était
donc née. Le succès du film est tel qu'un deuxième film sera mis
en chantier et sortira presque deux ans jour pour jour. Réalisé
cette fois-ci par le cinéaste Renny Harlin, Die Hard 2
sortira chez nous sous le
titre 58 Minutes pour Vivre...
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