Encore un film
d'infectés. Celui de trop ? Et bien non. Au contraire, ce film
qui cette fois-ci ne nous vient pas des États-Unis, ni d’Angleterre,
et encore moins de France mais du Danemark, s'offre le luxe d'être
l'un des meilleurs de sa catégorie. En deçà de 28 Jours Plus
Tard et de sa suite, mais très nettement au dessus du reste
de la production, What We Become (le titre original est
Sorgenfri),
qui peut se traduire chez nous sous le titre
'ce que nous devenons',
alors même que le titre original fait lui, référence à un
quartier de Copenhague, lorgne de toute évidence sur quelques-uns
des grands classique des genres 'Films
d'infectés'
et 'Films de
zombies'. Avec
une nette prédisposition pour le premier grand classique de George
Romero The Night of the Living Dead
puisque le film concentre une grande partie de son intrigue dans la
demeure d'une famille constituée de quatre membres et de quelques
voisins égarés venus s'y réfugier.
Tout
débute par une quinte de toux, puis les médias annoncent la
présence d'un mystérieux virus s'apparentant au premier abord à
une simple grippe. Sauf que celui-ci fait des ravages parmi la
population. L'armée ne tarde pas à débarquer dans la tranquille
bourgade de Sorgenfri où vivent Dino, son épouse Pernille et leurs
deux enfants. L'état d'urgence est déclaré. Tous les habitants du
quartier sont étudiés, les malades récupérés et parqués dans
l'enceinte de l'école. Ceux qui demeurent sains sont contraints de
rester enfermés chez eux. Mais bientôt, les denrées viennent à
manquer et il va falloir sortir dehors afin de trouver de quoi se
nourrir. Mais le danger rôde, car non seulement, le virus tue, mais
il possède la particularité de ressusciter ceux qui en sont victime
quelques heures après leur décès...
Voilà
donc le postulat de départ d'un film au propos quasiment nihiliste
puisque le scénario n'épargne aucun personnage. Enfant, adultes,
personnes âgées, tous finissent entre les mâchoires d'infectés
qui pour une fois paraissent beaucoup moins grotesques que dans la
majeure partie des longs-métrages traitant du sujet. Moins lent que
le zombie de base mais également moins rapide que l'infecté que
l'on rencontre dans une majorité des cas, celui de What
We Become
offre un bon compromis entre ces deux sortes de créatures aux
origines diverses et évite surtout le ridicule dans lequel plongent
généralement, beaucoup de ces spécimens.
Il
ne faut y voir aucune volonté de révolutionner un genre tellement
encombré qu'il ne produit pratiquement plus aucun effet sur les
spectateurs. Et pourtant,celui-ci offre suffisamment d'intérêt pour
que l'on y trouve de quoi se rassasier. Ici, pas question d'étancher
sa soif en matière d'hémoglobine car le film demeure dans le genre,
plutôt avare. Non, c'est au niveau de l'ambiance que repose tout
l'intérêt du film et sur une certaine lâcheté transformant ses
personnages en héros qu'il faudra compter. Voilà une œuvre que
l'on n'attendait certainement pas et qui crée une véritable
surprise. Mélange de huis-clos et d'exploration urbaine, le film ne
prend (mal)heureusement pas le temps de caractériser ses personnages
(ou si peu) et la présence de l'armée devient secondaire et
justifie l'aspect carcéral des lieux visités devenus pour
l'occasion, des champs de mines.
Bo
Mikkelson réalise un long-métrage très efficace ; assez
classique dans le genre, très bien interprété (notamment par
Mille Dinesen, Troels Lyby et Ole Dupontet), et assez vigoureux en
terme d'action. De quoi passer un agréable moment...
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