Un peu d'histoire :
la gestion du Programme fédéral des États-Unis pour la
protection des témoins créée en 1970 est assurée depuis par
le département de la Justice des États-Unis. Sa création coïncide
avec la volonté de ce dernier de vouloir protéger les témoins
avant, pendant et à la suite d'un procès. Il est généralement de
coutume de leur procurer une nouvelle identité afin que quiconque
nourrisse le projet d'attenter à leur existence ne soit en mesure de
passer à l'acte.
C'est ainsi donc que le
retrouve Charles Bronson qui depuis plus de vingt ans réapparaît
sur grand écran dans la peau de divers justicier et dont Paul Kersey
demeure à ce jour le plus célèbre. Assez régulièrement malmenée,
c'est le réalisateur américain Allan A. Goldstein qui a
définitivement mis un terme aux sorties punitives de celui qui
représente au cinéma, la quintessence de l'auto-défense. Cinq
'Vigilent Movies' et une fin
de carrière pour Paul Kersey et l'homme qui l'incarna, plutôt
pantouflarde et plus que jamais, émaillée d'incohérences. C'est
sous un autre nom et bénéficiant du programme de protection des
témoins que Paul Kersey a refait sa vie. Laissée derrière lui sa
carrière d'architecte, le voici désormais professeur dans une
université et compagnon d'Olivia Regent, mère de Chelsea et
ancienne épouse du gangster Tommy O'Shea. Depuis leur divorce, ce
dernier mène la vie dure à son ex-femme qui a conservé la garde de
leur fille. Incapable d'admettre qu'Olivia puisse refaire sa vie avec
un autre homme, ce trafiquant, la menace au point qu'elle finit par
accepter de témoigner lors d'un procès contre O'Shea. Mais ce
dernier n'ayant pas l'intention de rester sans réagir, il fait
abattre Olivia. C'est maintenant pour Paul Kersey, l'heure de venger
la mort de celle qu'il aime et de ressortir les armes pour cet ultime
combat contre la pourriture qui vérole Los Angeles. Principal point
de mire : O'Shea et tous ceux qui collaborent avec lui...
Peut-être
me fais-je un peu vieux. Peut-être faudrait-il que j'arrête de
nourrir l'espoir que même dans les mauvais films, il y a toujours
quelque chose de positif à retirer. Parce qu'à la lecture des
commentaires, des critiques, des avis du public et de la presse, j'ai
parfois l'impression de vivre en décalage total avec le monde qui
m'entoure.
Alors,bien
entendu, dire que Death Wish V: The Face of Death -
Le Justicier : L'Ultime Combat est
un chef-d’œuvre serait abusif. Mais c'est avec une certaine
tendresse que je quittait là, l'univers d'un héros ordinaire et de
son interprète principal qui allaient, tout deux, prendre la
retraite en même temps. A revoir les cinq volets qui constituent la
saga Death Wish,
contre toute attente, ce dernier n'est peut-être finalement pas le
plus mauvais d'entre tous malgré l'idée reçue. Surtout si l'on
s'amuse à le comparer à des monuments de l'acabit des Die
Hard
qui dans le genre, enfoncent tout sur leur passage. A redécouvrir
aujourd'hui, Bronson-Kersey a parfois les allures d'un vieux papy
sorti de sa retraite afin de casser de gros méchant. Et dieu sait si
ceux que lui opposent le cinéaste et le scénariste Michael Colleary
le sont. Des belles gueules de crapules décervelées chapeautée par
un Michael Parks-Tommy O'Shea suffisant, prétentieux, orgueilleux,
et surtout, d'une amoralité totale. Le genre d’énergumène que le
public rêve de voir finir au fond d'une rivière les pieds coulés
dans le béton et une balle entre les deux yeux.
L'une
des plus importantes différences entre ce dernier volet et les
précédents, outre la différence de qualité et d 'époque,
demeure dans l'originalité de certains meurtres. Tous ne terminent
pas leur existence sous les balles du justicier et le film flirte
parfois avec l'horreur lors de règlements de compte relativement
jouissifs. L'un meurt broyé, un autre brûlé par l'explosion d'un
ballon piégé, et un autre termine sa misérable existence plongé
dans un bain d'acide. De quoi pallier à la grande banalité de
l'intrigue qui au bout de tant d'épisodes finit par lasser.
Les
fans regretteront sans doute la fin un peu brutale choisie par Allan
A. Goldstein qui abandonne ce héros mythique (quoiqu'on en dise,
quoiqu'on en pense) un peu tristement. Dos à la caméra, Paul Kersey
prenait là, une retraite définitive bien méritée. A noter que le
2 mars dernier aux États-Unis et le 9 mai en France sortait le
remake du premier long-métrage de la saga, réalisé par Eli Roth et
principalement interprété par Bruce Willis et Vincent d'Onofrio...
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