Non ! Non !
Non ! Ça n'est pas possible. Pas tolérable ! Pas
concevable ! Déjà que le second volet de la saga Le
Retour des Morts-vivants était une véritable purge qui ne
rendait à aucun moment honneur à la cultissime première œuvre de
Dan O'Bannon, Brian Yuzna allait enfoncer le clou (qu'un certain
Ellory Elkayem allait considérer dépasser encore de la planche dans
laquelle il était planté à deux reprises, et coup sur coup, en
2005 en signant Le Retour des Morts Vivants : Necropolis
puis le très foireux en terme de jeu de mots, Le Retour des
Morts Vivants: Rave Mortel) en signant un troisième épisode
dont on cherche encore la paternité. Hommage raté au film du
scénariste du premier Alien, de Réincarnations,
de Lifeforce ou encore de Total Recall ou
involontaire du cinéma d'un certain Bruno Matteï, toujours est-il
que Le Retour des Morts-vivants 3
risque de ne pas trop emballer les puristes de l’œuvre originale.
Ceux qui a allèrent la voir sept jours d'affilée à la séance de
quatorze heures dans le petit cinéma de quartier Cosmos
de Chelles, en Seine et Marne. Chose que n'a jamais su mon vieux, lui
qui s'amusait à me dire que je si j'avais foutu les pieds deux fois
de suite dans la salle projetant Greystoke, la
Légende de tarzan, Seigneur des Singes
à l'époque de sa sortie, ça n'était certainement pas pour ses
qualités esthétiques ou pour son intrigue mais parce que je n'y
avais rien compris la première fois. Imaginez alors ce qu'il
m'aurait envoyé à la figure s'il avait su que plutôt que d'aller
me faire chier au fond de la classe près du radiateur, j'avais passé
la porte de mon cinéma préféré (l'ABC
projetant quant à lui des œuvres d'auteurs plutôt ennuyeuses) sept
jours durant, du mercredi au mardi suivant pour voir et revoir Le
Retour des Morts-vivants.
Une œuvre qui avec l'arrivée du DVD a très vite rejoint ma
minuscule collection de films sur support argenté.
Comme
Le Retour des Morts-vivants 2 n'avait
pas été une surprise particulièrement agréable, du troisième, je
n'en attendais rien de bon. Et d'ailleurs, je décidais d'un commun
accord avec moi-même de passer outre et d'aller voir ailleurs si
l'air des cimetière était plus en adéquation avec mes humeurs du
moment. C'est donc bien vingt-cinq ans après sa sortie, un quart de
siècle tout de même, que je me suis lancé dans l'aventure. Pas à
cause de certaines critiques bizarrement élogieuses, ni parce qu'il
m'évoquait un retard qu'il me fallait combler, mais parce que, comme
certains l'auront peut-être remarqué,j'ai dernièrement abordé
l’œuvre de Brian Yuzna sous quelques angles, il est vrai, plutôt
rares.
Autant
le cracher tout de suite : Le Retour des
Morts-vivants
3
n'a aucun rapport avec le premier. Tout juste retrouvera-t-on les
fameux bidons qui furent huit ans auparavant stockés dans l'entrepôt
de fournitures médicales UNEEDA, et dont deux employés laissèrent
échapper le contenu. D'abord gazeux, comme le long pet d'un
mort-vivant ayant patienté de longues années pour pouvoir libérer
ses entrailles d'un trop plein de gaz, puis le cadavre lui-même,
revenu à la vie, ou plus précisément réveillé d'un long sommeil
par deux hommes qui au contact du dit gaz allaient eux-même subir
une lente et douloureuse transformation. S'ensuivait alors une
invasion de cadavres pourrissant extraits de la terre boueuse et
acide du cimetière jouxtant l'entrepôt, un fléau dont l'armée
aura su régler le problème à l'aide d'un missile. Radical !
Huit
ans plus tôt, on a oublié le drame et l'armée tente de trouver un
moyen de ressusciter les morts tout en conservant un contrôle sur
eux à l'aide d'un curieux fusil permettant d'immobiliser ces
derniers.Déjà, les décors font peur. C'est laid, fait sans goût,
et digne du Bruno cité plus haut. Et tant qu'à faire,
l'interprétation est au diapason. Les scientifiques meurent à la
manière de ceux du génial Contamination
de Luigi Cozzi. Le récit tourne autour du jeune Curt Reynold, fils
indigne du colonel Reynold, chef du projet. Curt et sa dulcinée
décidant de voler de leurs propres ailes, faisant fi des avis
paternels et maternels respectifs, ils chevauchent une moto, prennent
la route, et se mangent un poteau électrique (donnant lieu ainsi à
une scène tellement ridicule qu'elle en devient risible) :
résultat des courses, Julie meurt et Curt décide d'utiliser les
recherches de son père pour la faire revenir à la vie. Tout se
passe relativement bien. Julie respire de nouveau, pas tout à fait
fraîche comme un gardon, mais, fait exceptionnel dans l'histoire du
mort-vivant au cinéma (si l'on passe outre les borborygmes du Bub du
Jour des Morts-Vivants
de Romero), la jolie macchabée parle. Mais a faim également.
Tellement faim que la chose tourne à l'obsession. À peine repue des
quelques barres chocolatées dévorées dans une épicerie, source
d'ennuis pour les deux adolescents désormais confrontés à quatre
voyous qui leur chercheront des noises jusqu'à la fin du film, Julie
passe aux choses sérieuses et lorsque l'occasion se présente, elle
mange de la chair humaine. Sorte de Linnea Quigley moderne, Julie en
mode « zombie »
se la joue masochiste, la douleur effaçant temporairement son
attraction pour la viande humaine. Belle et presque séduisante si
l'on accepte de la voir s'automutiler, ces séances de torture ne
sont rien en regard des scènes gores parfois efficaces comme ce
zombie (tout de latex conçu) dont une bonne partie du visage
disparaît au moment de relever la tête ou ce passage assez horrible
durant lequel un type se fait littéralement arracher tout la partie
inférieur de l'épiderme de son visage. Efficace !
Concernant l'intrigue, peu de choses à dire sinon qu'elle tourne
quelque peu en boucle. Surtout lorsque nos deux héros se retrouvent
confrontés à un quatuor de latinos qui en veulent à leur peau.
Beaucoup moins drôle et distrayant que le premier épisode de la saga, Le
Retour des Morts-vivants 3 a tout de même pour
lui de proposer un programme sensiblement plus intéressant que le
catastrophique accident culturel que fut le second...
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