Passion dévorante qui
remonte à plus de vingt ans, les tueurs en série font partie de mon
existence comme le shampooing accompagne celle des coiffeuses et les
crèmes de beauté celle des esthéticiennes. Après avoir parcouru en
long et en large l'intégralité des 62 volumes de l'excellente
collection DOSSIER MEURTRE : Enquête sur les Grands
Crimes de Notre Temps,
après avoir lu, écouté ou regardé les entrevues du plus grand
criminologue français Stéphane Bourgoin et lu quelques ouvrages
écrits de la plume d'autres auteurs, il fallait bien qu'un jour je
me lance dans ce qui, désormais, fait partie du fond de commerce des
scénaristes et autres réalisateurs de cinéma. Landru
de Claude Chabrol, Henry, Portrait of a Serial
Killer
de John Mc Naughton, Texas Chainsaw Massacre de
Tbe Hooper, ou les différentes adaptation du premier tueur en série
officiel de l'histoire du crime mondial Jack
L'Eventreur
pour les plus célèbres, et jusqu'à The
Sacrament
de Ti West, La Machine
de Paul Vecchiali, ou bien Swoon
de Tom Kalin pour les œuvres parmi les moins connues, il fallait
donc que ma banque de données personnelle soit la plu exhaustive
possible. Des dizaines d’œuvres plus ou moins abouties ou
respectueuses des thèmes dont elles s'inspirent.
Parmi
ces sujets, il en est un qui a inspiré à plusieurs reprises le
grand écran. Celui du cas Raymond Fernandez et Martha Beck, un
couple de tueurs plus connus sous le nom des Lonely
Hearts Killers,
chez nous, les Tueurs de la Lune de Miel. Un patronyme "sensationnel"
repris par le cinéaste et scénariste Leonard Kastle dont The
Honeymoon Killers
sera le seul film en tant que réalisateur. Une œuvre qui tout
d'abord devait échoir au célèbre cinéaste Martin Scorsese mais
qui tomba finalement entre les mains bienheureuses de Kastle qui en
fit un chef-d’œuvre et une sacré référence pour les cinéphiles.
Le sujet inspira également Andrew Lane en 1991 pour Un
Homme Fatal,
Carmin Profond
de Arturo Ripstein six ans plus tard et surtout, le belge Fabrice du
Welz et son incroyable Alléluia
qui quarante-quatre ans après la version noir en blanc de William
Kastle allait enfoncer le clou.
Très
proche du scénario de Alléluia,
celui de Cœurs Perdus
de Todd Robinson reprend par contre, lui, les patronymes réels des
deux meurtriers. Autre différence avec le film du belge, Cœurs
Perdus
mêle l'horreur des actes perpétrés par Beck et Fernandez à une
enquête policière menée par le flic Elmer C. Robinson et son
partenaire Charles Hilderbrandt. Le premier est campé par un John
Travolta dont le visage aussi expressif que celui d'un blobfish ruine
au moins une bonne moitié de l'intrigue. En fait, toute la partie
qui lui est consacrée et lors de laquelle il est censé interpréter
un personnage anéanti par le suicide de sa femme. Il est si peu
convainquant que l'on a parfois la désagréable impression qu'il
récite mentalement la liste des courses à faire alors que le
bonhomme est tout de même payé pour jouer son rôle. On
regretterait presque l'absence du Nicolas Cage de
Leaving Las Vegas.
Heureusement que le film ne tourne pas exclusivement autour de lui et
que d'autres relèvent un peu le niveau. A commencer par Salma Hayek,
peut-être moins sexy, mais aussi séduisante que lors de sa chaude
interprétation dans Une Nuit en Enfer
de Robert Rodriguez.
Coeurs Perdus
possède aussi ceci de décevant qu'il demeure trop propre sur lui
alors que le sujet lui-même aurait eu droit à un traitement un peu
moins lisse et hollywoodien. Mieux vaut alors, si l'on s'intéresse
au cas Raymond Fernandez et Martha Beck, se tourner vers les deux
classiques cités plus haut.
Les
véritables Raymond Fernandez et Martha Beck
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