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vendredi 21 juillet 2017

To the Bone de Marti Noxon (2017) - ★★★★★★★☆☆☆







Un film sur l'anorexie. Le sujet n'est pas nouveau et à déjà été porté plus de quinze fois au cinéma sous différentes manières, mais le dernier en date, To the Bone, fait sans doute partie des meilleurs. C'est sans doute celui qui concentre également toutes les données nécessaires afin de connaître mieux cette maladie dont la seule évocation demeure malgré tout, assez incommodante. Réalisé par une femme dont il s'agit ici du tout premier long-métrage, la cinéaste Marti Noxon évite les écueils attendus dans ce genre de production. Jamais larmoyant, et donnant encore moins dans le voyeurisme, To the Bone est une œuvre profonde, émouvante, et admirablement interprétée. On tente d'y déceler l'élément déclencheur de la maladie. La famille, éclatée. Le père, toujours absent. La mère, à des années-lumières de là. Une vie partagée avec une demi-sœur et une belle mère. On croit comprendre très vite les raisons du mal qui touche la jeune et jolie Ellen. Mais c'est sans compter sur la force irrépressible qui l'empêche de se nourrir. Comme une dépendance. La même que celle qui lie l’héroïnomane et son sachet de poudre , ou le coureur de fond pris de sueurs abondantes dès lors qu'on ne lui accorde pas la plage de liberté nécessaire à son entraînement.

Keanu Reeves est le Docteur William Beckham. L'homme auquel va être confié Ellen. Une charge lourde. Une responsabilité hors norme puisqu'à l'amour de la vie, la jeune femme de vingt ans lui préfère l'abstinence. Plutôt que de simplement s’appesantir sur le sort de son héroïne, l'américaine Marti Noxon préfère conjuguer drame et humour. Ses vedettes ne sont pas que des victimes d'un terrible fléau que la Mort rêve d'emporter mais également des jeunes filles et des jeunes hommes aussi attachants que peuvent l'être nos proches. Pas de quoi fuir donc, à la vision de ces corps décharnés dont seul celui de l'héroïne sera véritablement exposé comme preuve de la déchéance physique dont sont victimes les anorexiques.

La jeune Lily Collins porte à bout de bras le film, aidée en cela par une brochette d'interprètes impeccables, dont un Alex Sharp dans le rôle de Luc soufflant à l'héroïne de la nouvelle locataire un message d'espoir absolument nécessaire pour que ne meure pas dans l’œuf et dans cette maison où se réunissent les patients du Docteur William Beckham, la trame conduisant à laisser entrevoir une ouverture vers la guérison. Un drame donc, mais comme écrit plus haut, une comédie également. Et même si l'humour n'étouffe pas tout à fait le poignant message véhiculé par la réalisatrice et par ses comédien(ne)s, il est un bien nécessaire lui aussi. Il désamorce tout ce que l'on aurait pu redouter, les discrets changements de ton désamorçant ainsi, et avec élégance, les quelques douloureux passages de To the Bone. On retrouve également au générique, l'actrice Lili Taylor, loin des thématiques plus sombres et fantastiques (The Addiction d'Abel Ferrara) ou de l'humour trash du Pecker de John Waters. A voir ne serait-ce que pour se convaincre que l'anorexie ne mérite pas d'être encore considérée comme un tabou, mais juste pour ce qu'elle est : une affection dont on peut guérir ses malades...

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