Le studios 'Oats' est
l’œuvre du cinéaste, scénariste et animateur sud-africain Neill
Blomkamp, lequel a déjà signé plusieurs longs-métrages de
science-fiction dont District 9
en 2009 et Elysium
quatre ans plus tard. En 2017, il a créé sa propre société de
production cinématographique est a depuis, réalisé une série de
courts-métrages mélangeant les genres mais ayant avant tout une
prédisposition pour celui qui semble lui tenir à coeur. De la
science-fiction de grande qualité puisque le format réduit de ces
productions estampillées 'Oats Studios' n'empêchent
pas Neill Blomkamp de leur réserver un sort esthétique que beaucoup
ne peuvent encore envisager, faute de moyens. Le premier de ces
courts-métrages s'intitule Rakka. D'abord diffusé sur la
plate-forme d’hébergement vidéo 'Youtube'
et sur la plate-forme de distribution numérique développée par
Valve Corporation (laquelle est connue pour avoir développée des
jeux vidéos tels que Half-Life,
Portal
ou Left 4 Dead), Rakka
est un court-métrage de vingt-deux minutes contant en trois chapitre
le sort accordé à l'humanité depuis qu'une espèce extraterrestre
reptilienne s'est emparé de la planète Terre. L'homme y a été
asservi, et lorsque les rares survivants ne servent pas de cobayes
aux monstrueuses expérimentations de l'ennemi, ils tentent
d'affronter les envahisseurs à l'aide de maigres moyens.
Rakka
s'ouvre sur une terre désolée. Toute trace de civilisation a
disparu, ou presque. Quelques vestiges 'contaminés' (voir
la Tour Eiffel) par la vermine tiennent encore debout mais font pâle
figure à côtés des gigantesques cheminées produisant du méthane.
Un gaz essentiel au envahisseurs et qui leur permet de respirer à
l'air libre. Ceux parmi les humain qui ont échappé à la mort ou ne
font pas partie des résistants demeurent enfermés dans des
incubateurs qui rappellent sensiblement le sort accordé aux victimes
des aliens du chef-d'oeuvre éponyme de Ridley Scott. On remarquera
d'ailleurs la présence de l'actrice iconique de la saga, Sigourney
Weaver. Neill Blomkamp qui réalise donc Rakka
devait à son tour réaliser le cinquième chapitre dont le tournage
était prévu pour cette année mais qui, depuis, a été
définitivement annulé.
Une
regrettable déconvenue pour tous les fans de la saga, surtout
lorsque l'on découvre le potentiel du cinéaste à la vision du
court-métrage. Vingt-deux minutes que l'on regrette d'être aussi
courtes puisque Neill Blomkamp y développe certaines idées qui,
de par la courte durée de l’œuvre ne lui permettent pas de les
développer pleinement. Les créatures (qui se meuvent d'une assez
curieuse manière) rappellent de très loin le Predator, quand aux
coursives servant de refuge aux résistants, elles rappellent, elles,
celles du Terminator
de James Cameron lors du flash-forward décrivant l'existence des
survivants après que les machines aient pris l'ascendant sur
l'espèce humaine.
Les
effets-spéciaux sont remarquables. De destructions d'immeubles (la
technique employée y est d'ailleurs novatrice) en cheminées si
grandes qu'elles donneraient presque le vertige, on en prend plein la
figure sans pour autant en faire trop. Caméra à l'épaule, Neill
Blomkamp nous offre un bien joli spectacle. Joli mais ô combien
pessimiste. D'une noirceur extrême, Rakka
empiète parfois dans le domaine de l'horreur avec le traitement
infligé à l'espèce humaine. De quoi refroidir n'importe qui en
supposant que cela soit possible un jour. En tout cas, un premier
essai transformé qui donne envie de découvrir très vite la suite
des travaux de Neill Blomkamp et de son studio...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire