Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 21 juillet 2017

The Bad Batch de Ana Lily Amirpour (2016) - ★★★★★★☆☆☆☆



Difficile de parler objectivement de cet OFNI inattendu réalisé par l'américaine originaire d'Iran, Ana Lily Amirpour dont il s'agit ici du second long-métrage après A Girl Walks Home Alone at Night. Un étrange objet que l'on pourrait presque comparer à un mélange improbable de Mad Max (ou tout autre film post-apocalyptique centrant son intrigue au beau milieu d'un désert), de La Colline à des Yeux, de Bone Tomahawk, de road-trip hallucinatoire et de romance. A sa sortie de prison, la jeune, belle, et blonde Arlen (l'actrice Suki Waterhouse, laquelle participa notamment au tournage du remake du premier volet de la trilogie Pusher) est forcée de quitter l'état du Texas et s'enfonce peu à peu dans le désert, côté mexicain, où elle est enlevée par une tribu de cannibales qui a pour habitude de conserver ses proies vivantes après avoir prélevé leurs membres afin de garder la viande fraîche. Déjà, faire de son héroïne une femme à laquelle manque la moitié d'un bras et d'une jambe paraît osé. Ce 'détail' renforce d'ailleurs la drôle d'impression qui plane au dessus de la tête de la jeune femme. On hésite entre la trouver séduisante (il faut dire que Suki Waterhouse est particulièrement jolie) et ressentir un certain malaise devant cette vision peu commune d'une femme à laquelle on a ôté une partie de sa féminité.
Autre 'détail' curieux, la communauté regroupant les dits cannibales. Des culturistes. Tous, sans exception. Tellement bouffis de muscles que l'on a parfois du mal à séparer les représentantes féminines de leurs congénères masculins. Et puis, en face, à quelques kilomètres de l'enfer cannibale (dont on ne suivra finalement pas les aventures durant le reste de l'aventure), vivent au cœur de Comfort, des centaines de paumés sous le joug de The Dream, sorte de gourou charismatique interprété par l'excellent Keanu Reeves. Est-ce un fait exprès ou est-ce simplement le fruit du hasard, mais l'acteur y ressemble étonnamment à Jim Jones, lequel fut notamment responsable de la mort de plus de neuf-cent des disciples de sa communauté de Jonestown.

Étonnante également, la participation de l'acteur Jim Carrey dans le rôle de Hermit (l'homme au caddy), totalement méconnaissable en clochard-bon samaritain aidant son prochain égaré dans le désert. Son rôle dans la communauté demeure difficile à cerner puisqu'il est autant capable d'aider Arlen lorsque celle-ci échoue dans sa traversée du désert, que d'informer (contre un portrait de lui-même) un cannibale de la présence de sa fille kidnappée au sein de la communauté de Comfort. Il est amusant de noter, d'ailleurs, l'approche similaire de la cinéaste envers ses 'indésirables' aux yeux de la loi et ceux tout juste chroniqués sur Cinémart dans l'article consacré à Accion Mutante de Alex de la Iglesia. Meurtriers, clandestins et homosexuels sont condamnés à errer hors du territoire américain dont les panneaux situés à la frontière américano-mexicaine annoncent d'entrée de jeu la couleur : celui qui quitte l'espace américain y perd tout ses droits. Elle n'est plus 'résidente des États-Unis d'Amérique, et n'est plus gouvernée par les lois et organismes en vigueur dans ce pays.'

Autre personnage central de The Bad Batch, Miami Man, interprété par l'océanien Jason Momoa. Apparence de brute épaisse mais personnage plutôt calme, bardé de tatouages, paire de lunettes noires vissées en permanence devant les yeux et un désir profond de retrouver sa fille après qu'il ait découvert sa femme morte dans une décharge. La romance citée plus, c'est la sienne, et celle d'Arlen. La belle et la bête. La blonde, reprise de justice, et le culturiste, mangeur de viande humaine. Encore l'un des aspect 'barrés' de l’œuvre de Ana Lily Amirpour. Un film qui tente de ménager quelques visuels léchés et hypnotiques, d'ailleurs, pas toujours très efficaces (d'autres s'y sont essayé avec beaucoup plus de bonheur), à l'image du trip au LSD (le timbre remplaçant ici l'hostie des églises. C'est parfois très long. Plusieurs scènes durant au delà de la raison. C'est léthargique (soporifique?), attentiste, tout en demeurant à certains moments, plutôt sympathique et agréable à suivre. On regrette la sous-exploitation de Keanu Reeves en gourou superstar. Icône charismatique et technoïde trop peu présente à l'écran. Au final, The Bad Batch se regarde sans véritable désintérêt mais demeure parfois trop timide pour marquer durement les consciences...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...