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jeudi 20 juillet 2017

Accion Mutante de Alex de la Iglesia (1993) - ★★★★★★★☆☆☆



Ce qu'il y a de particulièrement appréciable avec Alex de la Iglesia, c'est la rigueur avec laquelle il a toujours conservé (en dehors de sa navrante incartade en Angleterre avec Crimes à Oxford) la même forme, et le même fond dans chacune de ses œuvres. Ceux qui n'ont jamais véritablement adoubé l'espagnol risquent donc de passer leur chemin fin août lorsque sortira son dernier-né, Pris au Piège. Ici, à Cinémart, il en est tout autrement puisque nous adorons le travail d'Alex de la Iglesia, jusqu'à même son précédent effort pas du tout sobrement intitulé Las Brujas de Zugarramurdi, et en remontant jusqu'à son premier bébé, l'excellent (et séminal) Accion Mutante. Et justement, si cela n'est très certainement pas le fait d'un hasard mais plutôt à la faveur d'un respect dû au maintien de la chronologie, c'est par celui-ci que débutera le cycle consacré au petit chouchou de Cinémart. Les articles consacrés à Muertos de Risa, Crimen Ferpecto et Las Brujas de Zugarramurdi étant déjà pliés depuis belle lurette, je ne reviendrai logiquement pas dessus. A moins d'avoir très envie d'en améliorer le contenu, ce qui ne serait pas une mauvaise idée. Sait-on jamais.
Commençons donc avec le premier d'entre eux, Accion Mutante. Déjà un poids lourd dans la catégorie 'comédies déjantées'. Réalisé en 1993 et pesant deux millions et demi de dollars, Accion Mutante nous compte l'histoire d'une organisation (l'Accion Mutante du titre) constituée de marginaux. De ceux que la société à décidé d'exclure. Une société exclusivement constituée de notables, les autres étant chassés des grandes cités. Dans l'ombre, les membre d'Action Mutante (dans la version française) préparent un sale coup : l'enlèvement de la fille d'un richissime homme d'affaire...

Pour son premier long-métrage, Alex de la Iglesia décrit une société moderne hyper médiatisée et uniformisée à outrance dans laquelle la différence est absolument proscrite. Une œuvre dépeignant finalement assez fidèlement le monde tel qu'il demeure de nos jours. L'espagnol situe son intrigue en 2012. Un état policier dans lequel sont traqués par les autorités policières tous ceux qui n'entrent pas dans le cadre comportemental et esthétique établi par la loi. Infos et publicités sont là pour rappeler à l'ordre un public totalement obnubilé par son apparence. Les riches sont montrés du doigts, ce qui ne fait pourtant pas de nos héros des êtres enviables puisque Alex et Juan Abadie, les deux siamois liés par l'épaule depuis leur naissance, César Ravenstein, que le port permanent d'une charge de cinq kilos d'ammonal a rendu célèbre, José Oscar Telleria, Alias manitas le mécanicien du groupe, l'homme aux cinquante arrestations, Amancio Gonzales, sourd-muet de naissance et possédant l'un des coefficients intellectuels les plus bas de la planète et doté d'une force exceptionnelle, et, lisez bien, José Montero, qui est nain, bossu, juif, franc-maçon, communiste et 'présumé' homosexuel connaissent parmi leurs rangs, des guerres intestines. Cette bande de joyeux lurons respectivement interprétés par les acteurs Alex Angulo, Juan Viadas, Saturnino Garcia, Karra Elejalde, Alfonzo Martinez, ainsi que Ion Gabella sont tous sous les ordres de ramon Yarritu (l'acteur Antonio Resines), lequel vient de sortir de prison après avoir passé cinq ans derrière les barreaux pour port d'arme prohibée.

Visuellement, Accion Mutante se situe entre le Brazil de Terry Gilliam, le Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, et tout un pan du cinéma de science-fiction laissant présager d'un futur proche nihiliste. Pourtant, malgré des décors sentant l'huile de coude et suintant une matière sanglante proche de la rouille, malgré des costumes renvoyant à l'époque glorieuse des plagiats italiens de films post-apocalyptiques, Accion Mutante est avant tout autre chose une comédie déjantée où règne un vent de liberté et d'anarchie. 'Ni Dieu, ni Maître' semble vouloir nous dire l'auteur de Perdida Durango et de Balada Triste. Si le premier long-métrage du cinéaste n'est très clairement pas son meilleur film, il y pose déjà les bases de ce qui deviendra sa propre vision de la comédie : entre folie, tragédie et humour noir...

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