Linda Blair dans un WIP
(Women in Prison). Ouais, pourquoi pas. Dix ans tout rond après
avoir joué la gamine possédée de L'Exorciste de
William Friedkin, l'actrice a un peu vieilli. La voici désormais
adulte, et même si forcément ses traits se sont légèrement
durcis, on reconnaît aisément celle qui traumatisa des millions de
spectateurs en 1973. Pour ceux qui voudraient qu'on les ménage après
l'expérience éprouvante que fut ce monument du cinéma d'épouvante,
je ne vous conseillerai guère ce Chained Heat signé
et co-écrit par Paul Nicholas. Non pas que le film atteigne un degré
d'horreur aussi important que celui de L'Exorciste,
mais il demeure parmi les films les plus mauvais qu'il m'ait été
donné de voir récemment. Et pourtant, des kilomètres de
pellicules, j'en bouffe chaque semaine, chaque mois, et à longueur
d'années. Aux États-Unis, lors de son premier week-end en salle, le
film rapporte plus de deux millions deux-cent cinquante mille dollars
à ses investisseurs. De quoi éprouver des difficultés quant à
savoir les raisons qui ont poussé les gens à perdre plus d'une
heure trente en salle pour aller voir ce mauvais WIP (quel
euphémisme!).
Sans doute la notoriété
de Linda Blair n'a-t-elle pas été étrangère à tout ceci. Ou bien
la présence de Sybil Danning, de John Vernon, ou bien encore de
Henry Silva ont-il contribué à l'aura d'une œuvre en tout point
ratée. En effet, Chained Heat accumule les tares.
Déjà, le sujet ô combien rabattu de l'innocent que l'on
enferme en prison par erreur (ou de manière abusive comme cela est
le cas ici) est traité de manière simpliste. Le récit s'articule
autour de Carol Henderson (Linda Blair) qui parce qu'elle a tué un
homme accidentellement alors qu'elle était au volant de sa voiture
se retrouve en prison. Mais pas n'importe laquelle des géôles
puisque celle-ci renferme une autorité au moins aussi dangereuse et
pervertie que les prisonnières elles-mêmes.
Le danger étant partout,
la pauvre Carole ne peut se fier qu'à elle-même. Ou presque
puisqu'elle pourra compter sur le soutient de Val (l'actrice Sharon
Hugues), sa seule amie en prison. A part cette dernière, Chained
Heat dresse le portrait peu reluisant d'un établissement
carcéral où se déroulent de bien étonnantes pratiques. Les
prisonnières, lorsqu'elles ne sont pas les victimes d'abus sexuels
de la part de leurs co-détenues servent de viande fraîche à de
vieux messieurs qui n'hésitent pas un seul instant à abuser
d'elles. Il est également question de drogue, et de conflits raciaux
entre blancs et noirs, les deux chefs rivales étant quant à elles
interprétées par Sybil Danning et Tamara Dobson.
Pour couronner le tout,
même les gardiens participent aux ébats. Les détenues n'hésitent
pas à se dévêtir devant l'objectif de la caméra. Linda Blair
elle-même en fait les frais. Le directeur de la taule est aussi
dingue et pervers que les autres et rien n'y personne ne semble
tourner rond. Malgré toutes ces appétissantes friandises, Chained
Heat est
d'un ennui abyssal. Je ne vous parle même pas de la version
française doublée à la truelle. On sent bien qu'aucun des
interprètes ne se sent investit par le rôle qui lui a été confié.
L'interprétation est si mauvaise, qu'à aucun moment on a envie
d'arracher ces pauvres femmes aux conditions infamantes qui leurs
sont imposées. Une série B à éviter...
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