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lundi 5 juin 2017

Parking de Jacques Demy (1985) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Œuvre étonnante qui ne dénote pourtant pas tant que cela dans la filmographie du cinéaste Français Jacques Demy, Parking eut le bon (ou le mauvais) goût de vouloir s'inscrire dans une époque tout en n'y parvenant que très partiellement. Le film transpire les années quatre-vingt, avec ses néons, ses décors, et un sujet remis au goût du jour et clairement centré sur le mythe d'Orphée et d’Eurydice. N'imaginant pas son héros évoluer à l'identique de celui qui servit de source d'inspiration, le Orphée de la mythologie grecque, Jacques Demy se permet quelques incartades personnelles: Sa star évolue donc dans le cadre original d'une salle de concert ainsi que dans un parking dont l'un des murs semble être un passage menant directement en Enfer. Un lieu où officie l'acteur Jean Marais dans le rôle d'Hadès, qui dans la mythologie grecque est le frère aîné de Zeus et de Poséidon. La présence de l'acteur n'étant pas innocente, il est clair qu'ainsi Jacques Demy a voulu rendre hommage à l'interprète de Orphée, l’œuvre de Jean Cocteau, auquel le cinéaste rend hommage en précisant que l'homme « aimait ces mots magiques : Il était une fois... ».
En voulant transposer le mythe d'Orphée dans un monde contemporain tout en s'inspirant d'un scénario imaginé quinze en arrière, Jacques Demy prenait le risque de pondre une œuvre déjà dépassée au moment de sa sortie. S'il est toujours louable de vouloir reprendre un thème tout en y incorporant une certaine modernité, c'est toujours aux risques et périls de celui qui en conçoit l'idée. Bien que plus récent que certains de ses plus célèbres longs-métrage (au hasard Les Parapluie de Cherbourg en 1964, Les demoiselles de Rochefort en 1967 ou encore Peau D'äne en 1970), Parking prend déjà un sévère coup de vieux lors de sa sortie en France le 29 Mai 1985.

Et ce, pour plusieurs raisons : tout d'abord, le budget. L'argent investit n'étant pas suffisamment important, Jacques Demy ne pouvait pas concrétiser totalement son projet. Là où l'on attendait une certaine forme de décadence ne demeure qu'un petit film sans véritable envergure et dénué des ambition de son auteur. En effet, alors que Jacques Demy avait émit le désir d'offrir le rôle d'Orphée au chanteur britannique David Bowie, puis à Johnny Hallyday, c'est finalement l'acteur Francis Huster qui l'obtient. L'acteur enchaînait l'année précédentes sur deux longs-métrages éprouvants signés par Andrzej Żuławski (La Femme Publique et L'Amour Braque) lorsqu'il fut embarqué dans cette malheureuse aventure que Jacques Demy désavoua par la suite et retira de sa filmographie.
L'un des aspects les plus marquant dans le fait que Parking soit aussi mauvais fut le choix du producteur Dominique Vignet qu'il interpréta lui-même les chansons écrites par Jacques Demy lui-même et mises en musique par Michel Legrand. Le résultat ne se fait pas longtemps attendre : C'est une catastrophe. Difficile alors d'identifier Francis Huster/Orphée comme LA star pop du moment. Celui dont toutes les femmes (et même certains hommes) sont folles amoureuses et prêtes à n'importe quoi pour obtenir un autographe ou un baiser de leur idole. Un chanteur affublé d'un bandana qui durant ses concerts se met même à clignoter. Une fantaisie qui dénote l'aspect kitschissime du film de Jacques Demy, tourné beaucoup trop vite selon les désirs d'un Dominique Vignet qui aimerait voir les acteurs du film monter les marches du célèbre festival de Cannes. Quant à l'actrice Keiko Îto (japonaise?), qui apparemment tournait ici son premier et dernier long-métrage en langue française, l'entendre réciter son texte est parfois un supplice tant on a du mal à comprendre ce qu'elle dit. En bref, Parking est un mauvais film. Jacques Demy a raté son œuvre du début à la fin. Des ambitions revues à la baisse à tous les niveaux. Un film à voir lors de soirées consacrées aux nanars. Il y aurait sans nul doute sa place...

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