En Corée du Sud, c'est
la panique parmi les habitants de Séoul. Un virus particulièrement
dangereux transforme hommes et femmes qui en sont atteints en
infectés avides de chair humaine. Alors que l'armée met tout en
œuvre pour endiguer l'épidémie qui malheureusement gagne du
terrain, Sok-woo et sa fille Soo-ahn montent à bord d'un train en
partance pour Busan où vit la mère de la petite et avec laquelle
Sok-woo est divorcé. Mais tandis que le train s'apprête à quitter
la gare de Séoul, une jeune femme apparemment malade monte dans un
wagon et meurt peu de temps après dans d'étranges circonstances.
Alors que les médias transmettent sur les postes de télévision
installés un peu partout dans le train le chaos qui règne en ville,
la jeune femme se transforme à son tour en infectée et fait sa
première victime en mordant un steward. Quelques instants plus tard,
il est contaminé à son tour. C'est alors le début d'un siège
organisé par les voyageurs du train dont le nombre, peu à peu,
diminue à force de subir les mortels assauts des infectés dont le
nombre ne cesse de grandir. Parmi les survivants, on compte donc
Sok-woo et sa fille, un groupe de jeunes sportifs, ainsi qu'un couple
formé de Sang-hwa et Seong-kyeong. Tous ensemble, ils vont tenter de
trouver un échappatoire à bord du train qu'ils vont être obligés de
remonter jusqu'à la locomotive de tête. Faisant preuve d'un grand
courage face aux infectés, mais aussi en face de certains individus
ayant échappé aux morsures des infectés mais qui pour rester en
vie vont se comporter de façon imprévue...
Alors que le cinéaste
Yeon Sang-ho s'est surtout fait connaître pour son œuvre
d'animation (il a notamment réalisé
une préquelle au Dernier Train pour Busan
avec Seoul Station), il signe ici son premier
long-métrage en 'live'. La question essentielle demeurant de
savoir si oui ou non il reste de la place dans le domaine encombré
des zombies, morts-vivants et autres infectés. Comment s'imposer à
la suite des classiques de George Romero (La Nuit des
Morts-Vivants, Zombie, Le Jour des
Morts-Vivants), de Danny Boyle (28 Jour &
28 Semaines Plus Tard) ainsi qu'après l'excellente
série The Walking Dead et sa petite sœur Fear
Walking Dead ? La réponse se trouve peut-être
justement dans le film du sud-coréen qui signe l'un des meilleurs
représentants du genre. Et pourtant, ça n'était pas gagné
d'avance. J'en veux pour preuve ce malaise presque permanent dû aux
agissements et aux gesticulations de ses créatures quelque peu
grotesques. De quoi annihiler tout sentiment d'angoisse. Et ce,
presque durant la totalité du long-métrage. Sauf que derrière le
dessinateur se cache également un artiste capable d'une mise en
scène grandiose dans sa manière d'aborder le cadrage de certains
plans. Entre le survol d'une gare désaffectée ou quelques rares
survivants tentent d'échapper à une horde sans cesse grandissante
de poursuivants et des moments de bravoures effectués dans des
conditions précaires en matières d'espace, Yeon Sang-ho fait des
miracles et impose définitivement son point de vue sur le phénomène.
Dernier Train pour Busan est
une sorte de contraction entre film catastrophe, huis-clos, survival
en milieu ferroviaire (sic!) et drame humain. Oui, oui, peut-être
verserez-vous votre petite larme à la fin de ce film qui ne ménage
aucunement les spectateurs lorsqu'il s'agit d'émouvoir à grands
renforts de partition musicale. A ce propos, louons la qualité des
compositions de Jang Yeong-gyoo dont les œuvres collent parfaitement
à l'action présente devant nous.
Rien
n'aurait sans doute été pareil si le film ne reposait pas également
sur les épaules d'interprètes solides. Il faudrait les citer tous.
De Gong Yoo, Kim Soo-an, Jeong Yu-mi et Ma Dong-séok qui forment à
eux quatre les principaux interprètes jusqu'à Kim Ef-seong, prodigieux
dans son rôle d'ordure intégrale. Le genre à faire autant (si ce
n'est plus) de victimes que les infectés eux-mêmes.
Les
deux heures que dure Dernier Train pour Busan
s'avalent
sans aucun problème. Un film pour petits et grands puisquà part
quelques égratignures et quelques rares gerbes de sang, le film de
Yeon Sang-ho n'est pas très riche en matière d'horreur. Un
excellent divertissement qui démontre une fois encore la force du
cinéma sud-coréen. La France a encore beaucoup de chemin et autant
de leçon à apprendre des autres avant de pouvoir rivaliser dans le
domaine (La Horde)...
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