« Finalement,
le monde n'est pas peuplé que de démons... ».
C'est ainsi que Zatoichi, le masseur aveugle, découvre qu'un
bienfaiteur se dirigeant vers Kajikazawa lui a sauvé la vie en le
tirant d'un faux pas (un homme a tenté de le tuer en lui tirant dans
le dos à l'aide d'un mousquet) et en lui offrant un médecin, une
chambre et le couvert.
Le
cinéaste japonais Kazuo Ikehiro semble avoir fait fi depuis
longtemps de l'honneur des samouraïs puisque depuis l'épisode
précédent qu'il réalisa lui-même la même année, les opposants à
la présence de Zatoichi font preuve d'une lâcheté sans égal,
sublimant dans ce septième épisode la médiocrité des bandits qui
s'attaquent au héros en jouant de sa cécité. En ressort alors une
grande satisfaction pour les spectateurs de voir leur « héros »
vaincre avec la facilité qu'on lui connaît ses ennemis. Il revêt
ainsi la tenue de super-anti-héros proche des faibles et adversaire
des puissances qui régissent souvent avec malhonnêteté les
contrées qu'il est amené à traverser.
Face
à Zatoichi, pas de méchant aussi charismatique que dans l'épisode
précédent mais toujours ces clans qui se déchirent pour un bien.
Celui auquel prétend un certain Yasugoro (l'excellent Tatsuo Endo),
monstre de cruauté qui assistera le sourire aux lèvre au meurtre de
celui qui lui refuse la concession d'une rivière pouvant lui
rapporter beaucoup d'argent.
Cruauté
dans le comportement de ce chef de clan donc, mais également dans
les combats car si La Légende De Zatoichi - La
lame
demeure un cran au dessous des œuvres précédentes, son auteur
possède parfois un sens de la démesure lorsqu'il s'agit de montrer
des batailles opposant deux clans. Quelques gerbes de sang, et
surtout, une brutalité animale parfois incommodante. Toute l'horreur
de la guerre à échelle réduite sur fond de complot dont les
premières victimes sont les plus faibles.
Zatoichi,
le maître es-sabre déploie tout son talent sur terre, et même sous
l'eau lorsque cela semble indispensable. Shintarō Katsu cabotine de
plus en plus pour notre seul bonheur, Kazuo Ikehiro s'employant à
offrir à son acteur le moyen de rendre son personnage toujours plus
attachant. Qu'il s'agisse de combattre ou de se mettre en scène dans
des situations amusante, le public et forcément conquis, et ce, quel
que soit la qualité du titre.
L'action
et l'aventure flirtent de plus en plus avec l'humour Zatoichi tombant
dans un trou ou se gavant de riz). Quant à elle, la sensualité est
mise au rabais pour un temps, le cinéaste s'affranchissant pourtant
lors d'un minuscule plan de plus en plus des limites imposée au
début avec, une fois encore, le corps dénudé d'une belle et jeune
geisha que l'on découvrira sous des coutures différentes de
l'épisode précédent. Difficile d'isoler La
Légende De Zatoichi - La lame du
reste de la licence. Entre ceux qui sont tombés sous le charme du
masseur aveugle et qui sont prêt à prendre tout ce qu'on leur met
sous les yeux et ceux dont les exigences ne souffrent d'aucune baisse
de régime, le combat (virtuel) s'impose. Ce septième volet n'est
sans doute pas l'un des tout meilleurs de la saga La
Légende de zatoichi,
mais il demeure d'une honnête facture. En attendant le prochain...
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