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lundi 13 décembre 2021

Silenced de Hwang Dong-hyuk (2011) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Popularisé en 2021 grâce à la série événement Squid Game, le réalisateur sud-coréen Hwang Dong-hyuk n'en était cependant pas à son premier coup d'essai. Auteur de deux courts-métrages en 2000 et 2004 puis d'un premier long en 2004 (Ma-i pa-deo), il a signé en 2011 Do-ga-ni, sorte d'électrochoc adapté d'un fait-divers aussi tragique, bouleversant, qu'authentique. Une œuvre qui n'hésite parfois pas à se faire très démonstrative afin de montrer toute l'horreur des actes qui furent perpétrés dans l'enceinte de l'école de Gwangju Inhwa située à plus de trois-cent kilomètres au sud de Séoul. C'est au cœur de cette institution chargée d'éduquer de jeunes enfants tous atteints de surdité que certains d'entre eux ont été victimes de maltraitances. Battus, violés, voire même assassinés... Do-ga-ni se penche donc sur cette affaire qui révulsa un pays tout entier. Sans paternalisme outrancier, le film romance finalement assez peu le fait divers pour lui coller à la peau comme un vieux sparadrap. L'affaire de l'école de Gwangju Inhwa a tout d'abord inspiré l'écrivain sud-coréenne Gong Ji-young qui en 2009 adapte le fait-divers à travers l'ouvrage Les enfants du silence (à ne pas confondre avec la pièce de théâtre éponyme de Mark Medoff et Hesper Anderson qui fut elle-même à l'origine d'une adaptation sur grand écran sur le sujet d'un professeur et d'une école pour sourds et malentendants). On retrouvait déjà dans le roman de Gwangju Inhwa, le personnage du professeur fraîchement débarqué dans l'école et très rapidement témoin des violences qui y sont commises par certains professeurs et responsables de l'établissement...


Entre des actes qui ne sont pas simplement retranscrits à travers les mots mais concrètement exposés à travers l'image, toute l'horreur ou presque des viols et des coups portés sur des gamins d'une dizaine d'années nous est imposée lors de séquences parfois difficiles à regarder en face. D'où l'importance du jeu des jeunes interprètes qui miment la souffrance avec un réalisme qui parfois donne le vertige. Hwang Dong-hyuk déshabille ses gamines de douze ou treize ans devant la caméra et exhibe un jeune garçon, le visage tuméfié devant les sévices que lui fait endurer en direct l'un de ses professeurs. Les coups semblent si bien portés qu'on a parfois l'impression d'assister au passage à tabac en règle de son jeune interprète. Toute la difficulté est ici de démontrer non seulement la violence dont fait preuve une institution chargée à l'origine de la protection de ses pensionnaires tandis que de simples témoins inactifs, certains profs deviennent tout aussi méprisables, que celle de montrer combien le chemin vers l'obtention de la vérité et de la justice est rude. Et même, lorsque cette dernière s'impose de nature lors du verdict mettant en accusation le directeur de l'établissement, son frère, ainsi que l'un des professeurs de l'école, pas sûr que soit réellement pris en compte le degré de gravité des faits. C'est un peu une habitude mais comme l'on s'y attend, les enfants sont à minima traités comme des handicapés mentaux (l'affaire de l'infâme Émile Louis et des disparues de l'Yonne n'est pas très loin) tandis que les responsables, parfaitement intégrés à leur société, risquent moins que les horreurs qu'ils ont infligées à leurs jeunes victimes...


On louera les qualités du film dont seuls les éléments à charges (mais doit-il d'ailleurs y en avoir seulement à décharge dans ce genre d'affaire ?) désamorcent le suspens tant attendu lors du procès. L'accusation et les témoins se défendent si bien que l'on n'a jamais réellement l'occasion de douter de la conclusion du procès. Tout au plus la sentence a-t-elle de quoi nous révulser. Tandis que Jang Gwang interprète le rôle double et abject du directeur et de son frère, on remarquera l'exceptionnelle interprétation de Gong Yoo qui joue le rôle de Gang In-Ho, ce jeune professeur sans lequel le fait-divers se perpétrerait peut-être encore aujourd'hui. Et que dire du trio de jeunes acteurs, terriblement crédibles et touchants. Leur jeune âge ne les empêche pas d'interpréter leur personnage respectif avec une très grande lucidité et avec beaucoup de sincérité. À noter qu'après la sortie du film en 2011, une pétition signée par quarante mille personnes circula afin que l'enquête sur l'affaire soit rouverte. Malgré sa durée qui dépasse de peu les cent-vingt minutes, on ne s'ennuie pas un seul instant devant Do-ga-ni. La Corée du sud a une fois de plus tapé dans le mille avec cette histoire sordide très intelligemment mise en scène...

 

vendredi 28 avril 2017

Dernier Train Pour Busan de Yeon Sang-ho (2016) - ★★★★★★★★☆☆



En Corée du Sud, c'est la panique parmi les habitants de Séoul. Un virus particulièrement dangereux transforme hommes et femmes qui en sont atteints en infectés avides de chair humaine. Alors que l'armée met tout en œuvre pour endiguer l'épidémie qui malheureusement gagne du terrain, Sok-woo et sa fille Soo-ahn montent à bord d'un train en partance pour Busan où vit la mère de la petite et avec laquelle Sok-woo est divorcé. Mais tandis que le train s'apprête à quitter la gare de Séoul, une jeune femme apparemment malade monte dans un wagon et meurt peu de temps après dans d'étranges circonstances. Alors que les médias transmettent sur les postes de télévision installés un peu partout dans le train le chaos qui règne en ville, la jeune femme se transforme à son tour en infectée et fait sa première victime en mordant un steward. Quelques instants plus tard, il est contaminé à son tour. C'est alors le début d'un siège organisé par les voyageurs du train dont le nombre, peu à peu, diminue à force de subir les mortels assauts des infectés dont le nombre ne cesse de grandir. Parmi les survivants, on compte donc Sok-woo et sa fille, un groupe de jeunes sportifs, ainsi qu'un couple formé de Sang-hwa et Seong-kyeong. Tous ensemble, ils vont tenter de trouver un échappatoire à bord du train qu'ils vont être obligés de remonter jusqu'à la locomotive de tête. Faisant preuve d'un grand courage face aux infectés, mais aussi en face de certains individus ayant échappé aux morsures des infectés mais qui pour rester en vie vont se comporter de façon imprévue...

Alors que le cinéaste Yeon Sang-ho s'est surtout fait connaître pour son œuvre d'animation (il a notamment réalisé une préquelle au Dernier Train pour Busan avec Seoul Station), il signe ici son premier long-métrage en 'live'. La question essentielle demeurant de savoir si oui ou non il reste de la place dans le domaine encombré des zombies, morts-vivants et autres infectés. Comment s'imposer à la suite des classiques de George Romero (La Nuit des Morts-Vivants, Zombie, Le Jour des Morts-Vivants), de Danny Boyle (28 Jour & 28 Semaines Plus Tard) ainsi qu'après l'excellente série The Walking Dead et sa petite sœur Fear Walking Dead ? La réponse se trouve peut-être justement dans le film du sud-coréen qui signe l'un des meilleurs représentants du genre. Et pourtant, ça n'était pas gagné d'avance. J'en veux pour preuve ce malaise presque permanent dû aux agissements et aux gesticulations de ses créatures quelque peu grotesques. De quoi annihiler tout sentiment d'angoisse. Et ce, presque durant la totalité du long-métrage. Sauf que derrière le dessinateur se cache également un artiste capable d'une mise en scène grandiose dans sa manière d'aborder le cadrage de certains plans. Entre le survol d'une gare désaffectée ou quelques rares survivants tentent d'échapper à une horde sans cesse grandissante de poursuivants et des moments de bravoures effectués dans des conditions précaires en matières d'espace, Yeon Sang-ho fait des miracles et impose définitivement son point de vue sur le phénomène. Dernier Train pour Busan est une sorte de contraction entre film catastrophe, huis-clos, survival en milieu ferroviaire (sic!) et drame humain. Oui, oui, peut-être verserez-vous votre petite larme à la fin de ce film qui ne ménage aucunement les spectateurs lorsqu'il s'agit d'émouvoir à grands renforts de partition musicale. A ce propos, louons la qualité des compositions de Jang Yeong-gyoo dont les œuvres collent parfaitement à l'action présente devant nous.
Rien n'aurait sans doute été pareil si le film ne reposait pas également sur les épaules d'interprètes solides. Il faudrait les citer tous. De Gong Yoo, Kim Soo-an, Jeong Yu-mi et Ma Dong-séok qui forment à eux quatre les principaux interprètes jusqu'à Kim Ef-seong, prodigieux dans son rôle d'ordure intégrale. Le genre à faire autant (si ce n'est plus) de victimes que les infectés eux-mêmes.
Les deux heures que dure Dernier Train pour Busan s'avalent sans aucun problème. Un film pour petits et grands puisquà part quelques égratignures et quelques rares gerbes de sang, le film de Yeon Sang-ho n'est pas très riche en matière d'horreur. Un excellent divertissement qui démontre une fois encore la force du cinéma sud-coréen. La France a encore beaucoup de chemin et autant de leçon à apprendre des autres avant de pouvoir rivaliser dans le domaine (La Horde)...
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