A Sablé, petite commune
de France, Stéphane, Cathy et Thierry travaillent pour une agence
pour l'emploi. Chacun à sa fonction, sa méthode, pour aider les
chômeurs à retrouver du travail. Cathy, la pauvre, se fait
systématiquement insulter. Cette mère qui élève seules ses trois
enfants ne se départi jamais de son stoïcisme et encaisse les
injures sans jamais désespérer de trouver l'homme qui lui
conviendra. Thierry, lui, est l'optimiste du trio. Il est conseiller
d'orientation et fait preuve d'un enthousiasme à toutes épreuves.
Quant à Stéphane, son truc à lui, c'est la radiation. Pratiquement
tous les demandeurs d'emploi qui s'assoient dans son bureau finissent
radiés de l'agence.
Et un chômeur radié,
c'est un chômeur de moins. D'après les statistiques annuelles,
l'agence de Sablé a obtenu cette année les meilleurs résultats. Il
ne subsiste effectivement pratiquement plus de chômeurs et c'est
pourquoi la direction a décidé de fermer l'agence et de la
fusionner avec une autre, située elle à plus de quarante
kilomètres. Malheureusement, contrairement à leurs attentes, Cathy,
Stéphane et Thierry son licenciés et donc, sans emploi. Pour
pallier à leur nouvelle situation, ils décident de le lancer dans
un étonnant projet : créer du chômage...
Les cinéastes Alexandre
Charlot et Franck Magnier n'en sont pas à leur premier coup d'essai
puisqu'ensemble il ont déjà tourné deux fois par le passé. Le
sympathique Imogène McCarthery en 2009 ainsi que le
navrant Boule & Bill en 2013. ils reviennent donc
en 2016 avec leur troisième comédie. C'est la seconde fois qu'ils
font appel à Franck Dubosc pour tenir l'un des principaux rôles et
la troisième fois qu'ils offrent un rôle à l'acteur Nicolas Vaude
qui pour Les Têtes de l'Emploi incarne lamine, le
pédant adjoint de direction chargé de fermer l'agence pour
l'emploi.
Contrairement à ce que
laisse présager le premier quart-d'heure, il faut se donner le
courage d'aller plus loin dans le récit pour comprendre que Les
Têtes de l'Emploi n'est
pas le nanar qu'il paraît être. Bien au contraire, à mesure que
l'intrigue déroule le fil de son scénario, on se rend compte à
quel point on a failli passer à côté de quelque chose d'énorme.
Pourtant,
tout semble aller de travers. Franck Dubosc en personnage austère,
semble ne pouvoir incarner que le personnage qu'il s'est créé sur
scène. François-Xavier Demaison semble lui se perdre dans une œuvre
dont aucun gag ne fait mouche. Il n'y a guère que la charmante Elsa
Zylberstein pour nous retenir de fuir devant ce navrant spectacle.
Mais comprenez que ceci ne concerne que le premier quart-d'heure. Car
dès lors que cette longue introduction, ce passage obligé prend
fin, tout s'emballe. Le jeu de Franck Dubosc qui jusque là semblait
tristement manquer de naturel n'en devient que plus drôle par la
suite. En fait, avec leur nouveau long-métrage, Alexandre Charlot et
Franck Magnier nous pondent une petite merveille de comédie
corrosive. Et pour ce faire, ils n'y vont pas avec le dos de la
cuillère lorsqu'il s'agit d'en rajouter dans la caricature du
français moyen à la recherche d'un emploi. C'est parfois presque
dérangeant mais tellement jouissif que l'on ne peut qu'en sourire.
Quelques
gags sont convenus, mais dans l'ambiance générale que dégage Les
Têtes de l'Emploi,
on n'en fait pas cas. Outre les trois principaux interprètes, les
deux cinéastes dressent une galerie de portraits totalement barrés.
Nicolas Vaude, donc, éminemment précieux, Patrick Bouchitey en père
de Stéphane, véritable parasite comptant sur son fils pour lui
verser illégalement des indemnités de chômage, Christophe
Vandevelde en chômeur-psychopathe, Ricky Tribord (la scène de la
boite vocale est irrésistible), et enfin Philippe
Croizon
en manutentionnaire (je conseille à tous ceux qui ne connaissent pas
cet homme de lire sa bio afin de bien saisir l'humour lié à son
personnage), et qui joue ici pour la première fois dans un
long-métrage de fiction.
Contrairement
aux premières impressions, le film ne s'enlise pas dans cette forme
d’œuvre dépressive qu'il tend à être durant le premier
quart-d'heure. Et même si certaines évocations rapprochent parfois
davantage Les Têtes de l'Emploi
de la comédie dramatique plus que da la comédie pure, c'est tout de
même cette dernière qui l'emporte. Une belle et inattendue réussite
de la part du duo formé par Alexandre Charlot et Franck Magnier, par
le trio de têtes formé par Franck Dubosc, Elsa Zylberstein et
François-Xavier Demaison, ainsi que par les savoureux seconds rôles.
j'en avais entendu parler a telematin dans la rubrique cinoche, mais je trouve la chroniqueuse trop enthousiaste quand c'est un film francais, elle ne dit jamais de "mal" ni en demie mesure ,ce qui fait que je me mefie souvent de son avis trop lisse
RépondreSupprimersinon on s'est vu "la famille tot" un truc formidable a regarder absolument
bisouilles