Je l'savais, je l'savais... Nom de Dieu, je l'savais. Et pourtant, je
n'ai pas lâché l'affaire. Jusqu'au bout, j'ai été. Du film. En
risquant de voir ma santé mentale se désolidariser de mon intégrité
physique. Que voulez-vous que je vous dise ?
Drawing Blood
fait partie de ces quelques rares longs-métrages dont il n'y a
absolument rien à sauver, pas même le ridicule. Et même si Troma
n'a pas produit que du « bon » (dans le sens du
terme que ne pourront comprendre que les disciples de la firme), là,
Michael Herz et Lloyd Kaufman ont fait fort, très, très fort. Et
parce qu'ils ont créé tous les deux la plus ancienne compagnie de
cinéma indépendant, je demeurerai respectueux envers eux. Par
contre, l'autre là, Sergio Lapel, celui qui a pondu cette
abomination, je le hais. Pourquoi ? Parce que la vie est
suffisamment courte pour que l'on n'ait pas de temps à perdre un
temps si précieux devant une telle engeance.
Le type, de plus, sans
doute mégalo, s'est pris un temps pour Fellini en ajoutant au titre
de son « œuvre » (terme qui perd ici toute la
beauté de son sens) son propre nom. Car en effet, le long-métrage
se nomme en réalité Sergio Lapel's Drawing Blood.
Oh, les gars !
Z'avez vu ? Le dernier Lapel vient de sortir ! Nan !
Où ça ? Dans quelle salle ? Dans quelle ville ?
… dans quel bouge
ouais ! Je ne veux pas avoir la prétention d'avoir de meilleurs
goûts ou de meilleurs avis que certains, mais lorsque je lis deux
des trois seuls commentaires laissés sur l'excellent site (non, non,
pas Allociné) Horreur.com qui encensent Drawing Blood,
je pense immédiatement que le film a eut droit à son propre remake.
Mais non, il s'agit bien du même. Fort heureusement, un certain
Punisher84 (qui précise judicieusement que
« Drawing Blood est
tellement mauvais que ça ferait passer la note 0/10 pour du
Spielberg »)
vient me conforter dans l'idée qu'il s'agit bien d'une... MERDE !
Ça y est, le mot est lâché. Une histoire de vampires. Moi qui
n'ait jamais véritablement aimé le mythe que lorsqu'il demeure
urbain et contemporain, là, c'est la douche froide. Dans le top dix
des plus grandes (au risque de persévérer dans la vulgarité) MERDE
(désolé de me répéter), Drawing Blood tient
la seconde place. J'ai même failli lui octroyer la première, mais
bon, n'ayant pas envie d'arracher la couronne au roi...
En
gros, l'histoire s'articule autour d'une peintre prenant comme
modèles de jeunes femmes. Une morsure au cou et les voilà se vidant
de leur sang, l'héroïne recueillant le précieux liquide dans un
saladier afin de l'utiliser pour peindre ses toiles. Idée
alléchante, mais carrément pompée au Color
Me Blood Red
du génie (!!!) et inventeur du gore Herschell Gordon Lewis. Dans ce
film, on voyait déjà un artiste-peintre se saigner (au sens propre)
pour peindre ses œuvres avant de prélever celui de jeunes femmes.
La différence entre les deux œuvres ? Trente-quatre ans !
Et oui, trente-quatre ans séparent les deux film et Herschell Gordon
Lewis s'en sort avec les honneurs, merci Sergio Lapel.
Histoire
d’appâter la meute, ce dernier (que je n'ai absolument pas
l'intention
de nommer « cinéaste»)
déshabille d'entrée de jeu la première protagoniste. C'est glauque
(dans le sens le plus péjoratif qui soit), pas du tout excitant et
baigné d'une image franchement dégueulasse. Pas du super 8 mais
presque ! Autre grosse déception, l'installation sonore. Tout
commence sur les chapeaux de roue avec une bande-son digne du
meilleur de Pole
(le
génial Stefan Betke et sa trilogie minimale sobrement intitulée 1,
2,
3).
De la minimale, vraiment... minimaliste, percluse de parasites
sonores tournés en boucle. Ce qui donne en fait davantage envie de
ressentir le film les yeux fermés plutôt que de le regarder les
yeux ouverts -je vous jure, l'image pique les yeux). Sauf que ça se
gâte très vite et que l'on se rend compte que cette prodigieuse
approche sonore est le fait de bruits relatifes à la mauvaise
qualité du fichier vidéo. Ça se veut underground mais même le
moins attrayant des courts-métrages du cinéaste Richard Kern ( le
chef-d’œuvre Fingered
interprété par Lydia Lunch)
vole bien au dessus de Drawing
Blood.
Une œuvre inutile et don à éviter AB-SO-LU-MENT !!!
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