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lundi 21 janvier 2013

Ni A Vendre, Ni A louer de Pascal Rabaté (2011)



"Ce film est vraiment une merde, 28 minutes j'en peux plus, je zappe !!!"
"Nul de chez nul ça m'a fait pensé à un certains film sur un pneu."


Voici le genre de commentaires que certains spectateurs laissent sur le célèbre site Allocine. Des avis négatifs sans arguments, proférés par des personnes qui ne connaissent sans doute du septième art que son aspect le plus attractif, formaté pour attirer des millions de spectateurs en mal d'effets visuels extraordinaire qui en fichent plein la vue et de dialogues familiers et insipides qui parsèment nombre de productions américaines. Ici, nous sommes bien en France, ce pays conspué par une partie de ses habitants, peu reconnaissants envers ce cinéma qui dans la langue de Molière nous a donné tant de chefs-d’œuvre.
Ni A Vendre, Ni A louer peut se voir comme un authentique bijou du septième art comme il peut être considéré comme un ratage complet. Toujours est-il qu'il vaut mieux argumenter de manière objective que d'écrire d'aussi ridicules commentaires, qui n'apportent en plus aucune élément permettant de se faire une idée précise sur l'objet en question.


Pour ma part, j'ai trouvé cette œuvre assez intéressante. Lorgnant du côté du cinéma de Roy Andersson (Chansons Du Deuxième Étage), et même si Ni A Louer, Ni A Vendre ne possède pas l'aspect visuellement magnifique du cinéma du danois, il dégage une vraie poésie à travers des portraits divers. Des personnages qui n'ont rien de véritablement en commun si ce n'est de se retrouver tous dans cette même région de la Bretagne où vont se jouer des tranches de vie courtes et souvent burlesques.


Jacques Gamblin, Maria de Medeiros, François Damiens, François Morel, Dominique Pinon et une foultitudes d'autres acteurs sont conviés à ce fol week-end où tout est permis. De la séance sadomasochiste qui se termine par le vol d'une voiture et l'abandon de "l'esclave" entravé par des menottes aux montants d'un lit, aux deux couples possédant une voiture de marque, de modèle et de couleur identique et qui s'échangent dans le secret épouses et maris, Ni A Louer, Ni A Vendre est absurde. Il n'arrive pas très souvent que l'on se torde de rire devant les abracadabrantes situations créées par le cinéaste-dessinateur Pascal Rabaté mais on sourit en revanche beaucoup. De cette poésie, d'ailleurs, le réalisateur n'en n'est pas avare. Comment par exemple passer à côté de cette partie de Scrabble durant laquelle, l'air de rien, ce couple se remémore en silence mais à travers les mots formés par les pièces du jeu, cet amour qui les a uni et la lassitude qui peut-être est entrée dans leur existence. Beaucoup de finesse et de tendresse se dégagent de cette scène. 
 

Ce qui étonne le plus dans cette comédie exempte de tout dialogues (ceux-ci étant systématiquement remplacés par des onomatopées), c'est la précision avec laquelle chaque scène est tournée. Entre l'interprétation. La mise en place des personnages. Les situations plus incongrues les unes que les autres, filmées dans des lieux aussi grotesques qu'une résidence secondaire de la taille d'une baraque à frites ou dans une supérette dont les rayons sont pratiquement vidés de leurs marchandises par un propriétaire se méfiant des voleurs. Ni A Louer, Ni A Vendre est un émerveillement sans cesse renouvelé. Jusque dans le nom des personnages qui malheureusement, et à cause de l'absence de dialogues, ne nous sont dévoilés que durant le générique de fin. 
 
A part, le film de Pascal Rabaté n'en n'est pas moins un bol d'air frais qu'il fait bon voir surtout en cette période hivernale. A voir et à revoir pour en saisir toutes les subtilités.

1 commentaire:

  1. Ce film est un ovni !

    Cela fait deux fois que nous suivons la présence de François Damiens en pensant regarder une comédie et que nous nous retrouvons dans des atmosphères particulières.
    Ici, on est hors du temps, en bord de mer, mais avec un sentiment de hors saison... Des vignettes, des tranches de vie se côtoient, se croisent, sans jamais avoir conscience les unes des autres. Tout juste remarquons-nous le cerf-volant rieur de l'enfant sur la plage qui semble se moquer du pitoyable sado-maso enchainé à son lit...

    Les dialogues, lorsqu'il y en a, sont inaudibles, brouillés... et portant, des sentiments très fort transpirent, tendresse, humour, désir, nostalgie, malaise... juste par le jeu des regards, l'intermédiaire d'un objet... Comme les livres de chevet des deux époux en disent long sur leur état d'âme, de même, c'est en tombant sur d'anciennes photos de son épouse que le mari va éprouver un regain d'attirance pour elle...

    Comme tu l'as si bien décrit, les situations sont plus incongrues les unes que les autres, les lieux improbables. on est dans l'absurde et pourtant, c'est bien un miroir de nous même que ce film nous renvoie...

    Qu'on l'aime ou non, il faut avouer que ce film sort des sentiers battus et ne nous laisse pas indifférent. Pour moi, il est excellent dans son genre. Tout est dans le visuel. Comme une bande dessinée, il regorge de détails dont la plupart nous ont certainement échappés au premier "visionnage"... Ce qui veut dire qu'il ne demande qu'à être regardé avec un oeil nouveau...

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