En 2006, le réalisateur
français Christophe Gans signait l'adaptation du Survival-Horror
vidéoludique Silent Hill
sorti tout d'abord en 1999 sur la console de salon Playstation
de Sony.
Une œuvre beaucoup moins flippante que le jeu mais qui avait
néanmoins le mérite d'être l'une des rares adaptations à
réellement demeurer fidèle à l'esprit d'origine et à ne pas être
qu'un insipide portage bénéficiant simplement de l'aura du concept
initial. Alors que l'issue laissait planer un certain doute quant à
l'avenir de la franchise, Christophe Gans abandonne l'idée de
réaliser la suite alors même qu'il semblait excité par le projet.
En cause, son implication dans l'adaptation d'un autre jeu vidéo,
Onimusha,
série vidéoludique développée et publiée par le principal
concurrent de Konami,
Capcom.
Bien mal lui a pris puisque le long-métrage ne vit finalement jamais
le jour. En cause, le décès de l'acteur australien Heath Ledger à
l'âge de 28 ans d'une surdose médicamenteuse alors qu'il devait
participer au projet. Du moins est-ce la version qu'invoqua l'auteur
du Pacte des loups...
Finalement remplacé par la réalisatrice, scénariste et productrice
britannique M.J. Bassett dont la carrière fut notamment marquée par
l'excellent Wilderness
six ans auparavant, le titre de la séquelle riche de promesse permet
à la nouvelle héroïne du récit de prendre la place de sa mère au
sein de la fameuse et cauchemardesque ville de Silent Hill. N'ayant
aucun rapport avec Silent
Hill 2
développé par Konami CE Tokyo en 2001 et sorti sur la Playstation
2,
Silent Hill : Revelation
met principalement en scène l'actrice australienne Adelaide Clemens
que l'on a pu notamment découvrir dans X-Men
Origins: Wolverine
de Gavin Hood trois ans plus tôt. La jeune interprète incarne le
personnage de Sharon qui dans Silent Hill
était une toute jeune enfant interprétée par la canadienne Jodelle
Ferland alors âgée de seulement douze ans. Dans cette séquelle qui
fait à nouveau appel à l'acteur britannique Sean Bean dans le rôle
tout aussi insignifiant de Christopher Da Silva, sa fille et lui
fuient depuis les précédents événements.
Six
années à déménager chaque fois qu'il leur semble que les adeptes
de l'Ordre de Valtiel sont sur leurs traces. Avoir changé d'identité
ne leur a servi à rien puisqu'une fois de plus, ils sont rattrapés.
Mais alors que Christopher vient d'être kidnappé et ramené au sein
du Culte installé à Silent Hill, Sharon décide de s'y rendre afin
de le retrouver. La jeune femme pourra en outre compter sur l'aide de
Vincent Cooper qui tout comme elle est nouvel élève dans l'école
de la nouvelle ville où elle et son père se sont installés...
Jouissant d'une réputation on ne peut plus catastrophique, Silent
Hill : Revelation
n'est pourtant pas l'engeance à laquelle l'on pourrait s'attendre.
Forcément moins intéressant que son prédécesseur, doté d'un
budget revu à la baisse puisque passant de cinquante à trente
millions de dollars, le long-métrage de M.J. Bassett contient malgré
tout quelques bonnes surprises. L'on retrouve en effet l'ambiance
cauchemardesque du premier Silent Hill
même si cette fois-ci, et sans doute en raison d'un plus petit
budget, la réalisatrice a dû faire des choix artistiques qui ont
permis de réduire les frais. Et notamment au niveau des
effets-spéciaux. Car même si les protagonistes continuent d'évoluer
dans des décors monstrueusement évocateurs de ce que peut être
l'Enfer, concernant la transition d'un monde à l'autre (de celui que
l'on pourrait citer, à défaut de pouvoir le décrire autrement,
comme étant le notre, à celui des ténèbres), le déclenchement de
la fameuse sirène n'aura lieu qu'une fois pour un résultat visuel
très décevant en comparaison de ce que l'on pouvait voir six ans
plus tôt dans la première adaptation du jeu vidéo.
Notons
que la présence d'un parc d'attraction et l'apparition d'un
détective privé du nom de Douglas Cartland raccorde directement le
long-métrage de M.J. Bassett au troisième opus de la saga
vidéoludique sobrement intitulé Silent Hill 3.
Faisant ainsi l'impasse sur le deuxième, cette seconde incarnation
cinématographique fait de nouveau appel à quelques iconiques
créatures découvertes précédemment dans les différents jeux et
lors de la première adaptation. L'on redécouvre donc
l'impressionnant Pyramid
Head
ainsi que les Nurses.
Des infirmières au cœur d'une séquence lors de laquelle le jeune
Vincent Cooper est transporté sur une civière par deux adeptes du
culte jusqu'à une pièce remplie de ces créatures. Lesquelles
réagissent désormais non plus à la lumière mais au bruit !
Une scène totalement incohérente puisqu'en pénétrant dans la
salle, les deux adeptes du culte connaissant forcément la nature
belliqueuse des Nurses,
comment ne pas trouver absurde cette plongée directe dans la gueule
du loup qui les condamnera à une mort certaine ? Comme son
titre l'indique, Silent Hill : Revelation
permet d'en apprendre beaucoup sur les différents personnages qui
évoluent durant le récit. Et même, aussi insignifiant que cela
puisse paraître, l'on apprend enfin pourquoi les adeptes du Culte
portent un masque. Une réponse à l'imparable question que l'on
pouvait se poser lors du premier Silent Hill
lorsqu'ils sortirent masqués tandis que la responsable du Culte
Christabella sortait le visage découvert. Bref, pas aussi mauvais
qu'on aimerait nous le faire croire mais moins bon que le précédent,
Silent Hill : Revelation
n'est pas tout à fait désagréable à regarder...
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