Que de chemin parcouru
depuis ses débuts pour John Landis. En effet, après avoir débuté
sa carrière aux côtés des ZAZ
(David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker), lesquels écriront le
scénario de son second long-métrage en 1977 avec Hamburger
film sandwich (The
Kentucky Fried Movie),
l'homme a signé la cultissime comédie musicale The
Blues Brothers
en 1980, l'un des deux
ou trois meilleurs films de loups-garous An American
Werewolf in London
l'année suivante et quelques-unes des meilleures comédies (tout
court) des années quatre-vingt avec Trading
Places
(Un fauteuil pour deux)en
1983, et Coming to America
(Un
prince à New York)
en 1988 ! alors, dès que l'on repense rétrospectivement à son
tout premier long-métrage, il est autorisé de penser que les fées
se sont penchées sur lui étant petit et ont décidé de lui
accorder la chance de perdurer dans le métier malgré des débuts
que l'on est en droit de juger de plutôt laborieux. Mais ceci
expliquant sans doute cela, sans doute faut-il se mettre dans la peau
du spectateur américain qui outre-atlantique est capable de
s’étouffer de rire devant des comédies dont l'apanage principal
n'est certainement pas partagé par nos anciens auteurs qui à une
certaine époque étaient capables de mettre au monde des dialogues
et des scénarii qui longtemps après et encore aujourd'hui demeurent
d'authentiques références. Là-bas, la culture humoristique semble
effectivement bien différente de la notre. Chez nous, l'importance
accordée à l'écriture était et reste pour beaucoup d'entre nous
comme une nécessité. De l'autre côté de l'Atlantique l'on semble
moins préoccupé par cela et davantage par les pitreries que les
actrices et acteurs sont capables d'effectuer devant l'objectif de la
caméra. L'on ne jugera pas ce point de vue de la comédie mais nous
nous permettrons tout de même d'émettre un avis personnel. Et le
mien est sans appel : Schlock
est une daube... Je sais, sans doute suis-je un peu trop vindicatif
mais merde, quoi !: qu'est-ce que c'est que ce machin pas drôle,
excessivement lourd, inintéressant au possible mais qui, allez,
soyons juste, trimballe dans ses bagages quelques menues bonnes
idées. Bon, perso, il s'agit surtout celle de la parodie du dernier
acte de la première partie intitulée ''L'aube
de l'humanité''
du classique de la science-fiction signée en 1968 par Stanley
kubrick, 2001, l'odyssée de l'espace...
Pour
le reste, le premier long-métrage de John Landis est de mon point de
vue parfaitement imbuvable. Rimant avec le terme, nous ajouterons
qu'il demeure un objet improbable mais aussi, peut-être, dans le
cœur de celles et ceux qui lui vouent peut-être un culte,
inaltérable ! Regardez, même dans l'hexagone l'on ne s'est pas
donné la peine de lui trouver un titre potable : Schlock,
qui selon Google
Traduction veut
dire... Schlock,
semble en fait faire référence à des biens ou du matériel bon
marché. Et quoi de plus significatif que le film de John Landis pour
résumer ce que de nos jours nous pourrions ainsi nommer comme une
comédie ''Wish''
ou ''Tému'' ?
On pardonnera à John Landis l'aspect technique de son long-métrage
vu son dérisoire budget de soixante-mille dollars. Comme l'on
pardonnera à ses interprètes qui tous ou presque semblent n'être
que des copines et des potes conviés à participer à son premier
projet cinématographique de n'être pas d'authentiques comédiens.
Comme l'on pardonnera le look du singe, le Schlock qui donne sont
titre au film sous le costume duquel se planque lui-même John
Landis. Sorti chez nous trois ans après les États-Unis, soit en
1976, Schlock
est, d'après mes critères personnels (ce qui, petite précision, ne
veut pas dire qu'elles doivent spécifiquement servir de références
à qui que ce soit), ce que l'on peut voir de pire en matière
d'humour. Loin des ZAZ,
des Monty Python ou de tous ceux qui à travers le monde ont cherché
à manger leur part du gâteau de la comédie parodico-absurde, le
premier long-métrage de John Landis préparait sans doute à ce qui
allait suivre sans toute la maîtrise qui deviendra la sienne. Ici,
tout est foutraque, dans cette histoire de gorille vieux de millions
d'années, libéré des glaces et transformé en tueur en série qui
tombe amoureux d'une jeune aveugle. Un concept qui d'ailleurs sera
officiellement ou non repris par le cultissime The
Toxic Avenger
signé de Lloyd Kaufman et Michael Herz en 1985 ! Je m'excuse
auprès de ceux qui cela pourrait blesser mais je renverrai donc
Schlock
lors des soirées entre potes bourrés à la bière ou défoncés aux
''herbes de Provence'' et aux spectateurs dont les connexions
cérébrales ne se font pas toujours !
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