The People across
the Lake
d'Arthur Allan Seidelman est un téléfilm. Le réalisateur américain
tournera d'ailleurs majoritairement pour la télévision, ne
consacrant qu'une poignée de longs-métrages pour le grand écran.
En tout, plus de soixante-dix œuvres dont la première, Hercule
à New York,
date de 1970. Et pas n'importe laquelle puisqu'elle mettra en scène
pour la toute première fois l'acteur Arnold Schwarzenegger, future
vedette de Conan le barbare,
de Terminator,
de Predator
ou encore de Total Recall...
Si Arthur Allan Seidelman a ralentit le rythme depuis un certain
nombre d'années, sa carrière ne s'est pas arrêtée pour autant
puisque est actuellement en pré-production Delfino's
Journey,
un thriller. En 1988, année durant laquelle il tournera trois autres
téléfilms, le réalisateur met en scène ce qui chez nous sortira
sous le titre Les disparus du lac.
Un titre français qui fait une entorse par rapport à la traduction
réelle de The People across the Lake
qui signifie en réalité Les
gens de l'autre côté du lac.
Le récit tourne autour des quatre membres d'une famille. À dire
vrai, surtout autour de deux d'entre eux puisque les personnages de
Lisa et Steven, les deux enfants du couple Yoman interprétés par
Tammy Laurent et Gregory Togel seront survolés. Et même, parmi les
deux parents Rachel et Chuck, c'est la première qui sera
véritablement mise en avant dans ce récit étonnamment violent pour
un téléfilm datant de 1988. Vivant dans une grande ville, décision
est prise de déménager pour venir s'installer dans la petite
bourgade de Tomahawk où tout pousse à croire ses habitants qu'un
tueur en série sévit depuis quinze ans. Un tueur qui, soit dit en
passant, n'est pas des plus ''productifs'' puisqu'il n'aurait tué
pour l'instant qu'à trois reprises ! Comme souvent dans ce
genre de productions que l'on a davantage l'habitude de découvrir
sur grand écran que chez soi tranquillement installé dans son
canapé, le scénario de Dalene Young adapté de l'histoire qu'elle
écrivit aux côtés de Bill McCutchen rend soupçonnable tous ceux
que notre petite famille sera amenée à croiser.
À
commencer par deux habitants du coin qui voient l'installation de
Chuck comme une menace pour le bien-être de leur petite communauté.
Et surtout pour eux-mêmes, deux pêcheurs qui craignent pour leur
commerce alors que le nouveau venu est bien décidé à profiter de
la présence du lac pour y faire fructifier sa toute petite
''entreprise'' de planches à voile. Trop louches pour être les
véritables responsables des trois morts non élucidées et de celles
qui vont bientôt s'ajouter à la liste, Rachel, son époux et leurs
enfants font rapidement la connaissance du débonnaire shérif
Boignton (l'acteur Thomas Peacocke), de son adjoint John Bryce (Jeff
Kizer), du sympathique père de ce dernier Malcom Bryce (Barry
Corbin) ou de Henry Link (Daryl Anderson), un type apparemment dingue
qui vit dans la forêt et menace de tirer sur quiconque entre dans
son domaine ! Interprété par l'acteur Gerald McRaney que l'on
connaît surtout chez nous pour avoir joué dans la série Simon
et Simon
entre 1981 et 1989 et pour avoir incarné le rôle du père du jeune
héros de L'histoire sans fin
(dont le réalisateur Wolfgang Petersen nous a malheureusement quitté
tout récemment),Chuck est souvent absent et c'est son épouse Rachel
qui va devoir démêler le nœud de l'affaire. Une Rachel interprétée
par l'ancienne danseuse de Broadway et actrice américaine Valerie
Harper dont la carrière sera beaucoup plus importante sur le petit
écran que sur le grand et qui ici prend le risque de se frotter à
un tueur implacable reprenant du service pour une raison qui ne sera
connue des spectateurs qu'après les deux tiers du récit environ...
Dès
lors, les événements prennent une tournure particulièrement
sinistre et comme je l'évoquais plus haut, relativement étonnante.
La découverte de l'assassin bien avant la conclusion du récit est
l'occasion de dévoiler un tueur complètement dingue [Attention,
spoiler!]... et même de deux tueurs puisque le voisin si sympathique
qu'incarne Barry Corbin et son rejeton, l'adjoint du shérif John,
sont les responsables des trois disparus et des cadavres qui vont par
la suite s'empiler. Ce qui jusque là apparaissait comme un simple
drame policier va plonger notre petite famille au cœur d'une
véritable aventure horrifique. Entre la description d'un duo de
rednecks qui pour le coup n'y seront pour rien et cet homme que le
décès de sa femme a rendu fou (et dont le cadavre pourrissant est
conservé dans la cave des Yoman, ce qui explique la volonté de
Bryle de déloger la famille nouvellement installée), The
People across the Lake
se veut anxiogène et y parvient parfois à une toute petite échelle.
Peut-être est-ce dû au statut de téléfilm mais Arthur Allan
Seidelman ne fait finalement pas prendre trop de risques à sa petite
famille qui s'en sort avec un minimum de dégâts. Sans être
terrifiant au point d'en faire des cauchemars la nuit, The
People across the Lake n'en
est pas moins une honnête petite série B, très justement
interprétée et multipliant les séquences horrifiques. Tout juste
trouverons nous que Jeff Kizer en fait un peu trop mais bon, ne
rechignons pas devant ce sympathique petit téléfilm d'horreur...
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