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mardi 26 août 2025

Avant-première : L'homme qui a vu l'ours qui a vu l'homme de Pierre Richard (2025) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

L'acteur, réalisateur et scénariste français Pierre Richard ne s'était pas installé derrière une caméra depuis presque trente ans (en dehors du court-métrage SOS Siné Mensuel: Pierre Richard en 2022). Vingt-huit, pour être plus précis. Depuis qu'il s'était notamment mis en scène aux côtés de Véronique Genest, Carol Sihol, Daniel Russo, Isabelle Candelier ou encore Daniel Prévost dans Droit dans le mur. En cette soirée du 25 août 2025, il fallait donc avoir prévu d'acheter par avance sa place de cinéma tant le public qui afflua dans les quatre salles réservées à la projection de son nouveau long-métrage projeté en avant-première au cinéma CGR de Narbonne furent combles. Pour une raison très simple : la présence avant et après la séance de Pierre Richard en chair et en os. Un événement précédé par son passage dans le hall principal du multiplex, tout d'abord accueilli par un orchestre de tambours, puis par un public immédiatement acquis à la cause de l'un de nos plus grands acteurs. Que dis-je, un cinéaste, complet, qui multiplia durant sa carrière les rôles sur grand écran. Une carrière essentiellement vouée à la comédie, débutée comme bien d'autres avant et après lui par de petits rôles, très secondaires comme celui d'un agent de police dans Un idiot à Paris de Serge Korber en 1967 avant d'interpréter le rôle très remarquable de Colibert dans le classique d'Yves Robert l'année suivante, Alexandre le bienheureux... Dès le tout début des années soixante-dix, Pierre Richard passe alors derrière la caméra avec Le distrait. Comédie qu'il réalise, écrit et incarne. Très vite il se démarque par une approche fantaisiste, parfois proche du mime où son talent de ''gaffeur'' s'y exprime volontiers. Après cette savoureuse critique du monde de la publicité dans laquelle il s'amuse des codes propres au métier pour les détourner, Pierre Richard signe Les malheurs d'Alfred deux ans plus tard. Mais c'est surtout avec Je sais rien, mais je dirai tout que le cinéaste peaufine certains très de son caractère. Si tout comme dans Le distrait le personnage qu'il interprète s'appelle Pierre, ça n'est alors sans doute pas le fruit du hasard. Dans ce troisième long-métrage, Pierre Richard se montre féroce, acerbe et donc très critique envers la société. Et notamment vis à vis de la bourgeoisie dont il est lui-même issu à l'origine. Qui ne souvient pas du fameux dîner réunissant les membres d'une famille constituée de représentants de l'armée, de l'église ou d'une grande entreprise dont Pierre Richard se pose comme antithèse n'observera sans doute pas le rapport qu’entretient son troisième long-métrage avec L'homme qui a vu l'ours qui a vu l'homme.


Sans présager de la suite de sa carrière d'auteur puisque comme il le témoigna lui-même lors de cette avant-première, rien ne permet d'affirmer qu'il reviendra derrière la caméra, le huitième long-métrage de Pierre Richard pourrait bien être le dernier. Cela n'était pas arrivé depuis des décennies mais quatre salles furent donc réservées à la seule diffusion de sa dernière comédie devant l'incroyable affluence du public de tous âges qui est venu non seulement découvrir le film mais voir aussi et surtout en chair et en os l'un des plus attachants acteurs français. De sept à soixante-dix sept ans, comme le veut l'expression, le public est venu honorer Pierre Richard à grand renforts d'applaudissement. Soutenu avec grâce par une canne qui semble le suivre désormais partout, il a donc passé les portes du cinéma devant une foule particulièrement attentive à sa présence jusqu'à ce qu'il rejoigne l'un des symboles du film : une ''poupée' grandeur nature de l'ours du titre... La ferveur fut telle que pas un seul siège n'est resté libre. Pierre Richard ainsi que le jeune et talentueux Timi-Joy Marbot nous firent alors l'honneur de leur présence devant l'écran avant que les lumières ne s'éteignent et que ne soit lancée la projection. Après l'émotion d'avoir pu découvrir pour la toute première fois l'immense acteur à quelques mètres devant nous, L'homme qui a vu l'ours qui a vu l'homme a déroulé ses quatre-vingt huit minutes. Et au sortir de cette aventure pleine de surprises, de cocasseries, teintée d'émotion et de réparties dont Pierre Richard, l'auteur, eut toujours le secret, il n'est pas difficile de considérer L'homme qui a vu l'ours qui a vu l'homme comme faisant partie de ses tout meilleurs films en tant que réalisateur et scénariste. Un script auquel a d'ailleurs collaboré Anne-Sophie Rivière qui débute ici dans l'écriture...


Côté casting, outre la vedette et son jeune partenaire, Pierre Richard a essentiellement et volontairement opté pour des interprètes du cru. Parmi les rôles secondaires, en dehors de Louis-Do de Lencquesaing (qui incarne Christos, le fils de Grégoire), Gustave Kervern (dans le rôle de nanosh, le père du jeune Michel) ou d'Anny Duperey, l'on retrouve donc des acteurs du sud et du sud-ouest. Et ce, pour une raison simple : Pierre Richard voulait absolument avoir dans son film des acteurs et donc des personnages ''authentiques'' et pas simplement des parisiens qui n'auraient fait que mimer l'accent de la région où se situe l'action. Parmi ces derniers, l'on retrouve ainsi Patrick Ligardes, Jean-Claude Baudracco et même, un petit nouveau dans le milieu du cinéma. Un certain... Henri Forgues ! L'homme qui a vu l'ours qui a vu l'homme nous conte la relation entre un vieil homme qui a tout plaqué pour venir vivre dans le sud de la France et d'un jeune garçon atteint du Syndrome d'Asperger. Mais plutôt que de nous offrir une œuvre larmoyante, le duo ainsi que les seconds rôles nous offrent une comédie pleine de fantaisie. De ce point de vue là, on peut dire que Pierre Richard a chargé la mule. N'étant finalement pas essentiellement tourné autour de la rencontre entre un homme et un ours comme le titre pourrait le laisser entendre mais autour d'un florilège de personnages pittoresques (dont un fan de Johnny Hallyday qui tente de reconquérir son territoire amoureux auprès d'une épouse lassée de sa passion pour le chanteur), l'on retrouve le Pierre Richard de ses premières œuvres. Car derrière l'immense tendresse et le regard intense que porte l'acteur, scénariste et réalisateur sur ses acteurs et ses personnages, derrière la poésie et la folie douce des dialogues et des situations l'on retrouve un Pierre Richard taquin. Surtout lorsqu'il s'en prend encore une fois à la bourgeoisie ou plus encore à la Gendarmerie... Particulièrement inspiré, bourré de situations et de dialogues savoureux et souvent burlesques, L'homme qui a vu l'ours qui a vu l'homme a, d'après les nombreux rires qui se sont fait entendre durant la projection, remporté tous les suffrages. Une fois le générique de fin arrivé à terme, Pierre Richard et Timi-Joy Marbot sont réapparus devant l'écran pour une séance questions/réponses pleine d'humour. Puis tous les deux ont ensuite quitté la place. La salle, enfin, s'est vidée pour ne plus laisser qu'un grand vide mais nos têtes pleine d'images...

 

1 commentaire:

  1. Pourquoi pas... Je t'avouerai qu'en dépit de sa légendaire carrière, ça fait un bail que je ne suis plus le bonhomme, qui me semble abonné aux seconds rôles dans de pathétiques "comédies" françaises...

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