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vendredi 11 juillet 2025

Y'a un os dans la moulinette de Raoul André (1974) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avec un tel titre, il semblerait que nous soyons en terrain connu... Y'a un os dans la moulinette est donc comme son titre l'indique, une bonne vieille comédie franchouillarde que le monde entier doit très probablement nous envier. Au regard de la production hexagonale actuelle, le long-métrage de Raoul André n'est au final, pas l'anomalie qu'il semble être. Comme d'autres de nos concitoyens qui à l'époque produisirent d'authentiques ''chefs-d’œuvre du genre'' (Les Vacanciers de Michel Gérard demeurant sans doute comme l'un des emblèmes de la comédie franchouillarde), Raoul André fut l'exemple même du cinéaste totalement décomplexé qui avoua notamment son désintérêt pour la Nouvelle Vague ! Ah bon ! Tiens, comme cela est étonnant ! Et pour être tout à fait en accord avec ses dires et pour partager son opinion à ce sujet, mieux vaut mille heures passées devant les pires comédies Z des années soixante-dix qu'un seul quart-d'heure devant Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution de Jean-Luc Godard ! Absente de Y'a un os dans la moulinette, l'égérie de Raoul André Annie Cordy se fait rapidement oublier grâce à la présence de l'actrice Marion Game qui interprète ici le rôle de Flora, épouse du riche industriel Montescourt qui à la mort de sa première femme hérita d'une entreprise de construction d'engins agricoles. Parents d'une Isabelle (Kathy Fraisse) qui préfère poser pour un photographe de charme que d'user ses fonds de culottes sur les bancs d'école, la petite famille vit dans une luxueuse demeure où un certain Gaston (Darry Cowl) expérimente un nouveau prototype de moteur anti-pollution requis par Montescourt. Ce dernier est incarné par Paul Préboist et fait appel à ce qui lui semble être deux détectives privés depuis qu'il reçoit des lettres de menaces lui enjoignant de verser une rançon de cinq-cent mille dollars s'il ne veut pas que soit enlevé son bien le plus précieux. En fait, et comme cela est généralement le cas avec Raoul André, il s'agit d'un quiproquo puisque Émile et Bob qu'interprètent respectivement Michel Galabru et Daniel Prévost sont deux comédiens ratés à la recherche d'un cachet qui leur permettra de payer les factures ! Persuadés tous deux d'avoir été embauchés par Montescourt pour jouer dans un film, lorsqu'ils se rendent compte de leur erreur, il est déjà trop tard. Ils ont en effet dépensé la moitié des trente-mille francs que leur a donné leur nouvel employeur et sont désormais contraints de veiller sur la fille et l'épouse de Montescourt...


Bien que son casting et son statut de comédie franchouillarde puisse faire craindre le pire, Y'a un os dans la moulinette est une excellente porte d'entrée dans le genre. L'un de ses principaux atouts est de se réinventer sans cesse, entre un Darryl Cowl en polytechnicien qui comme à son habitude soliloque et est amoureux de la fille de Montescourts, une Marion Game charmante, souriante, accueillante et parfois tête en l'air (la séquence du supermarché), un Christian Marin en chauffeur au comportement énigmatique, une Anne Libert craquante et qui durant sa carrière tourna beaucoup aux côtés du réalisateur espagnol Jess Franco et œuvra notamment dans le film érotique avant d'incarner ici la secrétaire du châtelain, un Paul Préboist improbable en riche industriel menacé par des inconnus qui en veulent à sa fortune et bien évidemment, le duo Michel Galabru/Daniel Prévost au départ aussi paumé que Daniel Auteuil et Gérard Jugnot dans Pour cent briques t'as plus rien d’Édouard Molinaro. Évidemment, tout cela reste tout de même très léger en matière d'écriture. Y'a un os dans la moulinette n'est peut-être pas le genre de comédie qui permet de rire aux éclats chaque fois qu'un personnage ouvre la bouche mais au moins l'on n'a pas le temps de s'ennuyer. Raoul André semble d'ailleurs tellement s'amuser avec ses interprètes que le film tarde à se clore et part dans des dizaines de directions. Ce que l'on nomme aujourd'hui des ''Twists'' et qui ici prend la forme de révélations au sujet de l'identité du demandeur de rançon (une toute petite séquence lors de laquelle tous les personnages sont endormis à l'aide de fléchettes anesthésiantes prend des airs de Whodunit) ou celle de l'individu qui cherche à mettre la main sur la nouvelle invention de Gaston. Notons tout de même la présence d'Henri Guybet dans le rôle de Roscoff, un collaborateur de Montescourt mais aussi celle, très succincte, d'Ariane Carletti qui sous le pseudonyme d'Ariane André interprète le tout petit rôle d'une camarade de classe d'Isabelle. Deux choses à savoir à son sujet. Tout d'abord, l'actrice est la fille de Raoul André pour lequel elle accepte ici d'apparaître pour la seconde fois dans l'un des longs-métrages de son père un an après avoir joué dans La dernière bourrée à Paris. Et plus important, ceux qui dans les quatre-vingt suivirent les émissions Récré A2 et Club Dorothée la connaissent bien puisqu'il s'agissait de l'une des animatrices connue sous le nom d'Ariane...

 

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