Aaaaaah, la
sexploitation... Ces délicieuses bobines mêlant parfois
sexualité et épouvante pour le plaisir des yeux et des amateurs de
frissons en tous genres. De ceux qui accompagnent et précèdent
généralement l'orgasme et ceux qui sont l'aboutissement d'une peur
intense. Moins de douze heures après avoir découvert Magdalena
La Sexorcisée
de Walter Boos, voici que je me lançais dans la projection de La
louve sanguinaire
du réalisateur italien Rino Di Silvestro. Une œuvre assez
particulière et que l'on a pour habitude de ''confondre'' avec un
genre bien précis : celui de la lycanthropie. Je crois bien
qu'aussi lointain que remontent mes souvenirs, j'avais aussi confondu
le film avec ce type de longs-métrages qui donna naissance à
quelques classiques à la même époque (Le
loup-garou de Londres,
Hurlements,
Wolfen).
Mais plus que pour son statut de film de Sexploitation,
la projection de La louve sanguinaire
fut surtout l'occasion pour moi de redécouvrir l'un des deux tout
premiers films que je m'offrit il y a plus de quarante ans au format
VHS. Avant d'acquérir celles de Massacre à la
tronçonneuse,
de Maniac,
de Zombie
ou de Death Warmed Up
toutes publiées sous le sceau René
Château présente
et accompagnées de la légendaire accroche ''Les
films que vous ne verrez jamais à la télévision'',
c'est dans une petite boutique culte située à Paris du nom de
Movies 2000
où je me rendais régulièrement pour m'approvisionner en magazines
spécialisés dans l'horreur et l'épouvante que j'allais mettre la
main, le même jour, sur deux cassettes vidéos. Tout d'abord celle
de La porte de l'enfer
et sa sympathique affiche accompagnée là encore d'une très belle
accroche (''Venus
de l'enfer pour vous remettre la clé'').
Un boîtier VHS qui en réalité renfermait l'incroyable Burnt
Offerings
de Dan Curtis, retitré pour l'occasion. Autant dire que la surprise
fut des plus agréable. Et puis, donc, la cassette vidéo de La
louve sanguinaire.
Les éditions Super
Video Productions
proposant pour l'occasion une jaquette abominable, sur fond bleu et
doré et affublée tout en bas d'un dessin à l'effigie de Groucho
Marx !!! Alors adolescent, j'avais déjà assez peu apprécié
le contenu du film, lequel était lourdement chargé en scènes de
nudité, l'horreur étant relayée en arrière-plan. Aujourd'hui que
l'occasion de le redécouvrir me fut offerte, j'ai donc opté pour
une version tronquée du long-métrage de Rino Di Silvestro. Ce qui
a pour habitude de généralement m'énerver était cette fois-ci
tout ce que j'espérais. D'une œuvre qui selon les versions varie
entre 80 et 95 minutes, j'ai donc réussi à mettre la main sur celle
qui paraît être la plus courte d'entre toutes. Soixante-quatorze
minutes, pas une de plus. Et si on compare cette durée à celle qui
semble être la plus longue, cela fait tout de même une différence
d'environ vingt minutes.
Autant
dire que dans celle-ci, toute trace de sexe y est bannie. Ce qui en
soit n'est pas un problème pour ceux qui s’intéressent
précisément moins au stupre qu'à l'hémoglobine. Mieux : le
film étant d'une piètre qualité, cette courte version aura
l'avantage de ne pas vous retenir trop longtemps. Mon seul regret :
la disparition d'une scène situant son action au début du film et
lors de laquelle l'héroïne incarnée par l'actrice française Annik
Borel dansait nue autour d'un brasier avant de se transformer en
louve-garou ! Pour le reste des scènes de nudité, leur
disparition permet à ce petit film insignifiant et finalement chiche
en matière d'horreur d'être plutôt dynamique tout en arborant un
montage parfois forcément bancal. Le choix de l'actrice française
peut s'avérer étonnant. Surtout que face au personnage de Daniela
Neseri qu'elle incarne, le réalisateur impose à cette dernière une
sœur prénommée Elena qui en tout point lui est supérieur en terme
de beauté. L'allemande Dagmar Lassander serait demeurée frileuse à
l'idée de se dévêtir devant la caméra que l'on comprendrait le
choix du réalisateur italien de s'être tourné vers l'actrice
française mais imaginez qu'en lieu et place de la sublime Elizabeth
Taylor, le réalisateur américain Joseph L. Mankiewicz ait préféré
faire jouer le rôle-titre du magnifique Cléopâtre
à Sondra Locke (si les deux actrices avaient été de la même
générations, s'entend). Hein ? Non, hein ? On est
d'accord ! Pour ce qui constitue le fond du récit de La
louve sanguinaire,
le film n'est en réalité pas tout à fait un film d'horreur sur le
sujet de la lycanthropie. Car si dans les premiers instants il est
fait référence à cette malédiction, le sujet central du
long-métrage tourne surtout autour de la schizophrénie de l'héroïne
et de sa misandrie envers les représentants du sexe opposé. À ce
titre, Annik Borel s'avère relativement efficace lorsqu'il s'agit de
s'en prendre aux hommes, tous ou presque plus obsédés les uns que
les autres à l'idée de la mettre dans leur lit. La jeune femme les
tue donc les uns après les autres, les mordant à pleines dents,
surtout lors des Pleines Lunes alors même que la jeune femme ne se
transforme pas en bête poilue ! Bref, La
louve sanguinaire
est une œuvre hybride pas vraiment folichonne, entre épouvante,
folie et sexualité. Un film qui déjà à son époque paraissait
totalement largué mais qui, avec le temps, aura peut-être
l'assentiment des amoureux du cinéma d'horreur transalpin dans sa
globalité...
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