Il y a d'assez nombreuses années, j'avais effectué une première
tentative... Laquelle s'était soldée par un cuisant échec.
Impossible d'aller jusqu'au bout. Même pas jusqu'à la moitié de ce
que beaucoup considèrent pourtant comme un film culte. Attack
of the Killer Tomatoes
connu chez nous sous la traduction L'attaque des
tomates tueuses.
Culte ? Pour qui ? Pourquoi ? Comment ? Depuis,
de l'eau a coulé sous les ponts. Une bonne vingtaines de Bruno
Mattei plus tard (lequel mérite, LUI, le statut de cinéaste culte)
et après avoir récemment subit cinq longs-métrages cagués par
Neil Breen, je pensais qu'une nouvelle tentative me permettrait de
redécouvrir le premier véritable film signé de John de Bello
(adaptation de son propre court-métrage) sous un nouveau jour. Avec
tout le trentième degré qu'il mérite ! Et ben non ! Même
pas ! Rejoignant dans mon flop quatre de ces cinquante dernières
années constitué autour de Raiders of the
Living Dead
de Samuel M. Sherman, Attack of the Giant Blurry
Finger
de Cody Clarke, Birdemic 3: Sea Eagle
de James Nguyen et Baise-moi
de Virginie Despentes, je peux comprendre l'aura de Attack
of the Killer Tomatoes tout
en n'en partageant pas la même observation. Antérieur de quatre
années au premier long-métrage écrit par les réalisateurs,
scénaristes et producteurs David Zucker, Jim Abrahams et Jerry
Zucker plus connus sous l'acronyme ZAZ,
Attack of the Killer Tomatoes
prenait donc ,à peu de chose près en 1978, la même direction
artistique que ces trois pionniers du cinéma parodique. Lesquels
signeront notamment ensemble durant leur carrière, Y
a-t-il un pilote dans l'avion
en 1980, Top secret !
en 1984, ou la série des Nacked Gun
sortis chez nous sous les titres Y a-t-il
quelqu'un...
pour sauver la reine,
le président
et Hollywood.
Ironie du sort, un certain Richard Mueller créera en 1990 une série
de dessins animés en vingt-trois épisodes inspirée de l’œuvre
originale et intitulée Attack of the Killer
Tomatoes: The Animated Series.
Quid de l'ironie, celle-ci sera notamment diffusée au Mexique sous
le titre El Ataque de los Tomates Asesinos
sur le réseau
de télévision câblé mexicain destiné aux enfants : ZAZ !
Pour en revenir au film à proprement parler, l'expérience est rude.
Difficile
à digérer devrais-je dire. Tant pour la forme que pour le fond. De
ce dernier l'on retiendra un scénario confus engageant l'Armée et
le Gouvernement américain, ainsi qu'une espionne et des
journalistes, dans un combat contre un type bien précis de
solanacées mues par on ne sait quel procédé (en réalité, des
types hors champ balancent devant l'objectif de la caméra des
tomates plus ou moins mûres), lesquelles s'en prennent
vigoureusement à celles et ceux qui ont le malheur de croiser leur
chemin. Doté d'un script aux nombreuses ramifications, John de Bello
signe une comédie parodique navrante. Sus aux fans du long-métrage,
force est de reconnaître que dans son entièreté, l'accumulation
forcenée de gags s'additionnant toutes les deux ou trois secondes à
travers des situations toutes plus rocambolesques les unes que les
autres ou à travers des dialogues dont la bêtise n'a d'égal que
leur absence de drôlerie, est vraiment, vraiment, vraiment
épuisante ! Attack of the Killer
Tomatoes
fait non seulement figure de sous ZAZ
(au point où l'on pourrait lui accoler l'étiquette de... NAZ),
mais également de sous Benny Hill. C'est d'autant plus dommage que
le film n'est pas atrocement laid d'un point de vue esthétique. Mais
entre ses quelques piètres incartades musicales, ses centaines de
vannes qui laissent peu de répit ni le temps de reprendre son
souffle au spectateur, ses effets-spéciaux réduits à leur plus
simple expression, c'est l'écriture toute entière qu'il aurait
fallut passer au tamis afin d'en évacuer la partie la plus absconse.
Soit, la presque totalité des lignes de dialogue ! Au mieux,
l'on esquissera un sourire lorsque viendra le temps d'imaginer le
pauvre type qui en post-production dû bien se marrer en doublant les
tomates tueuses à travers d'inaudibles onomatopées. Pour le reste,
le spectacle est tout simplement... affligeant ! Notons que
contrairement à ce que laisse envisager la toute dernière image qui
laisse entrevoir une séquelle mettant cette fois-ci en scène des
carottes tueuses, c'est bien de tomates dont il s'agira dans les
trois suites toutes également réalisées par John de Bello. En
1988, tout d'abord, avec Return
of the Killer Tomatoes,
en 1991 avec Killer
Tomatoes Strike Back!
Et enfin avec Killer
Tomatoes Eat France!
l'année suivante. Si en 1975 des chercheurs américains théorisèrent
le le phénomène de Jaws
Effect après
que les spectateurs outre-atlantique aient découvert Les
dents de la mer
de Steven Spielberg sur grand écran (classique de l'épouvante que
John de Bello tente ici naïvement de parodier), dans le cas de
Attack of the Killer
Tomatoes,
il y a par contre de fortes chances pour que vous continuiez à
manger ces délicieux fruits. À moins qu'ils ne proviennent bien
entendu des serres d'Alméria, en Espagne...
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